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Directrice de recherche au CNRS |
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Naissance | Paris |
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Nationalité |
française |
Formation |
Université Paris-Nanterre (doctorat) (jusqu'en ) |
Activités |
Historienne, historienne de l'art, professeure d'université |
Fratrie |
Michel Wieviorka Sylvie Wieviorka Olivier Wieviorka |
Conjoints |
Roland Trotignon (d) (de à ) Henri Raczymow |
Enfants |
A travaillé pour |
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Centre national de la recherche scientifique École des hautes études en sciences sociales |
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Directrice de thèse |
Annie Kriegel |
Partenaires | |
Genre artistique |
Essai |
Distinctions | Liste détaillée Prix Henri-Hertz () Prix Mémoire de la Shoah () Commandeur de la Légion d'honneur? () Commandeur des Arts et des Lettres? () Grande officière de l'ordre national du Mérite () Prix Femina essai () |
Archives conservées par |
Archives nationales (755AP) |
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Annette Wieviorka, née le à Paris, est une historienne française, spécialiste de la Shoah et de l'histoire des Juifs au XX siècle depuis la publication en 1992 de sa thèse, Déportation et génocide : entre la mémoire et l'oubli, soutenue en 1991 à l'université Paris-Nanterre.
Les grands-parents paternels d'Annette Wieviorka, Juifs polonais, ont été arrêtés à Nice pendant la guerre et sont morts à Auschwitz. Le grand-père, Wolf Wieviorka, est né le à ?yrardów. La grand-mère, Rosa Feldman, est née le à Siedlce. Leur dernière adresse à Nice est au 16 rue de la Reine-Jeanne. Ils sont déportés par le convoi n 61, en date du , du camp de Drancy vers Auschwitz. Le père d'Annette Wievorka, réfugié en Suisse, et sa mère, fille d'un tailleur parisien, réfugiée à Grenoble, survécurent à la guerre. Elle est la s?ur de Michel, Sylvie et Olivier Wieviorka.
Elle grandit à Vanves, en banlieue parisienne, puis à Ermont, en Seine-et-Oise. Elle fréquente l'école publique, qui a pour elle « une importance capitale ». Elle pratique le scoutisme laïque, au sein des Éclaireurs de France.
En 2022, elle publie le livre Tombeaux, conçu comme une « autobiographie de [sa] famille ».
Annette Wieviorka est agrégée d'histoire (1989) et docteur en histoire (1991). Sa thèse, dirigée par Annie Kriegel, s'intitule Déportation et génocide : oubli et mémoire 1943-1948 : le cas des juifs en France. Cette thèse a donné lieu à une publication en 1992 par Plon. Elle est rééditée en 2003 aux éditions Hachette.
Durant les années 1970, Annette Wieviorka est engagée politiquement dans le mouvement maoïste. En 1970, elle effectue un premier voyage en Chine. Le Monde note qu'elle n'a « rien pu ou voulu voir des massacres de masse et de la nature totalitaire du régime communiste, dont la brutalité était pourtant à son paroxysme en pleine Révolution culturelle ». De 1974 à 1976, elle y revient, comme professeur de langue française à Canton. Commentant son ouvrage Mes années chinoises (2021), où elle reprend une bonne partie de la matière de son premier livre L'Écureuil de Chine publié en 1979, elle indique avoir alors été comme d'autres « dans un mouvement d'admiration pour la révolution chinoise qui nous empêchait de découvrir la réalité du régime ». Elle se remet pourtant en cause à son retour : « Quand je suis rentrée en France, j'ai traversé une période de crise profonde, une grave dépression au cours de laquelle j'ai remis en cause tout ce que je pensais, tout ce en quoi je croyais ».
Elle est membre du comité de soutien de l'Association Primo Levi (soins et soutien aux personnes victimes de la torture et de la violence politique).
Elle est élevée en 2021 à la dignité de grand-officier dans l'ordre national du Mérite.
Directrice de recherche au CNRS, elle a été membre de la mission d'étude sur la spoliation des Juifs de France, dite mission Mattéoli.
Elle est membre du comité d'orientation de l'association Siriaténou, consacrée au livre juif.
Elle est directrice de recherche honoraire au CNRS, et vice-présidente du Conseil supérieur des archives depuis 2019, (elle succède à Christine Nougaret, professeure à l'École nationale des Chartes).
Annette Wieviorka a épousé en 1970 Roland Trotignon, dont elle a eu un fils, Nicolas, mathématicien, directeur de recherche au CNRS. Elle s'est ensuite remariée avec Henri Raczymow, avec qui elle a eu une fille, Mathilde.