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Simone Weil
Simone Weil à New York (1942)
Biographie
Naissance
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ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 34 ans)
AshfordVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Bybrook Cemetery (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Émile Novis, S. GaloisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Lycée Henri-IV
Université de Paris
École normale supérieure
Lycée Fénelon de ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Philosophe, syndicaliste, résistante, autrice de journal intime, poétesse, enseignante du second degré, écrivaine, traductriceVoir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
André WeilVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Domaine
Philosophie, Métaphysique, théologie, exploitation sociale, littérature grecque antique, mathématiques, éthique, sotériologie et politique
Membre de
Résistance intérieure française
Confédération générale du travailVoir et modifier les données sur Wikidata
Arme
Brigades internationalesVoir et modifier les données sur Wikidata
Conflit
Guerre d'EspagneVoir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
Rationalisme, humanisme, mysticisme, idéalisme (philosophie)
Influencée par
Homère, Pythagore, Tragiques grecs, Platon, Marc Aurèle, Jean de la Croix, Descartes, Jean-Jacques Rousseau, Kant, Jules Lagneau, Alain
Distinction
Prix des ambassadeurs ()Voir et modifier les données sur Wikidata
?uvres principales
L'Enracinement
La Condition ouvrière
Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale
Cahiers
Attente de Dieu
La Pesanteur et la grâce
signature de Simone Weil
Signature
Vue de la sépulture.

Simone Weil ([sim?n v?j]) est une philosophe humaniste française, née à Paris le et morte à Ashford (Angleterre) le .

Sans élaborer de système nouveau, elle souhaite faire de la philosophie une manière de vivre, non pour acquérir des connaissances, mais pour être dans la vérité. Dès 1931, elle enseigne la philosophie et s'intéresse aux courants marxistes anti-staliniens. Elle est l'une des rares philosophes à avoir tenté de comprendre la « condition ouvrière » par l'expérience concrète du travail en milieu industriel et agricole. Successivement militante syndicale, proche ou sympathisante des groupes révolutionnaires trotskistes et anarchistes et des formations d'extrême-gauche, mais sans toutefois adhérer à aucun parti politique, écrivant notamment dans les revues La Révolution prolétarienne et La Critique sociale, puis engagée dans la Résistance au sein des milieux gaullistes de Londres, Simone Weil prend ouvertement position à plusieurs reprises dans ses écrits contre le nazisme, et n'a cessé de vivre dans une quête de la justice et de la charité. S'intéressant à la question du sens du travail et de la dignité des travailleurs, elle postule un régime politique qui « ne serait ni capitaliste ni socialiste ».

Née dans une famille alsacienne d'origine juive et agnostique, elle se convertit à partir de 1936 à ce qu'elle nomme l'« amour du Christ », et ne cesse d'approfondir sa quête de la spiritualité chrétienne. Bien qu'elle n'ait jamais adhéré par le baptême au catholicisme, elle se considérait, et est aujourd'hui reconnue, comme une mystique chrétienne. Elle est aussi parfois vue comme une « anarchiste chrétienne ».

Elle propose une lecture nouvelle de la pensée grecque ; elle commente la philosophie de Platon, en qui elle voit « le père de la mystique occidentale » ; elle traduit et interprète aussi les grands textes littéraires, philosophiques et religieux grecs, dans lesquels elle découvre des « intuitions préchrétiennes », qu'elle met en parallèle avec les écritures sacrées hindoues et avec le catharisme. Ses écrits, où la raison se mêle aux intuitions religieuses et aux éléments scientifiques et politiques, malgré leur caractère apparemment disparate ont un fil directeur à chercher dans son amour impérieux de la vérité, définie comme le besoin de l'âme humaine le plus sacré.

À bout de forces, elle meurt d'épuisement moral et physique ainsi que de tuberculose dans un sanatorium anglais le , à 34 ans.

  1. ? Eulalie Piccard 1960, p. 16-17.
  2. ? Père Jean-Marie Perrin, Préface à Simone Weil, Attente de Dieu, Fayard, 1977, p. 6-7.
  3. ? Kévin "L'Impertinent" Boucaud-Victoire, « Avec Simone Weil et George Orwell, pour un socialisme vraiment populaire », sur Le Comptoir, (consulté le )
  4. ? Simone Weil, La Source grecque, Gallimard, 1953, p. 80.
  5. ? Miklós Vet? 2016, p. 15.
  6. ? Christine Hof 2016, p. 7.


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Biographie

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Enfance

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un homme en habit de militaire, avec képi; devant lui, sa femme assise et deux enfants
La famille Weil en 1916.

Simone Adolphine Weil naît le 3 février 1909 à cinq heures du matin dans le 10 arrondissement de Paris, dans une famille d'origine juive alsacienne du côté paternel, installée à Paris depuis plusieurs générations. La famille Weil habite alors au 19, boulevard de Strasbourg : c'est là que Simone Weil voit le jour. Elle a trois ans de moins que son frère, le futur mathématicien André Weil.

Sa mère, Salomea Reinherz, d'origine juive ukrainienne, est née à Rostov-sur-le-Don et a été élevée en Belgique. Son père, Bernard Weil, est chirurgien militaire. La famille habite au 37 boulevard Saint-Michel à Paris jusqu'à ce que son père soit mobilisé lors de la Première Guerre mondiale, dans le Service de santé, et sa famille suit ses différentes affectations. La famille revient au 37 boulevard Saint-Michel à Paris en janvier 1919 et y reste jusqu'en 1929. Ils déménagent, toujours dans la capitale, au 3 rue Auguste-Comte en mai 1929. Ses parents font partie de la bourgeoisie parisienne.

Elle grandit avec son frère dans une famille unie, dans un environnement aimant et sain, extrêmement stimulant intellectuellement et dans lequel il y avait une grande liberté de raillerie et d'ironie en plus d'une grande chaleur humaine. Les deux enfants Weil se stimulaient intellectuellement l'un l'autre. À Mayenne en 1916, ils inventèrent un jeu qui consistait à se réciter des scènes entières de Corneille et de Racine, puis à donner une gifle à celui ou celle qui se trompait ou oubliait son texte. Simone ne s'intéressait que peu aux jeux de son âge, presque tout son intérêt était tourné vers les livres. Leurs parents supervisaient de près leur éducation. La mère de Simone souhaitait que les méthodes d'enseignement qu'elle recevait lui permettent de développer son raisonnement et son jugement plutôt que de solliciter uniquement sa mémoire. Simone était très maladroite de ses mains et gardera ce trait toute sa vie.

Études

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Elle entre au lycée de jeunes filles de Laval en octobre 1917. Elle ne reçoit aucune éducation religieuse, comme elle en témoigne elle-même : « J'ai été élevée par mes parents et par mon frère dans un agnosticisme complet ». À la fin de l'année scolaire, elle reçoit le prix d'excellence de sa classe ainsi que beaucoup d'autres prix.

portrait de Simone Weil (1921)
Simone Weil en 1921.

Le 3 octobre 1919, elle rentre au lycée Fénelon à Paris, en première A. Simone exerçait une grande influence sur ses camarades et les élevait presque jusqu'à son niveau de culture et de pensée si bien que son professeur trouvait que Simone « surchauffait » la classe. Simone, ayant une santé fragile depuis la naissance, ne retourna pas au lycée Fénelon pour l'année scolaire 1920-1921, elle prit des leçons particulières et fit de grand progrès. Lors de cet hiver 1920-1921 elle écrit un conte poétique "Les lutins du feu" (publié dans Poèmes, suivis de Venise sauvée), où les flammes deviennent des personnages dansant et luttant, s'évanouissant et se ranimant. En octobre 1921 elle retourne au lycée Fénelon mais n'y reste que trois mois avant de suivre un trimestre au collège Sévigné et de finir l'année en prenant des leçons particulières et des cours de grec ancien.

En octobre 1922 elle retourne au lycée Fénelon en quatrième A. Elle connaît alors un grand désespoir, pensant être mal douée. À propos de cette période, elle racontera plus tard dans un texte publié dans Attente de Dieu : « Après des mois de ténèbres intérieures, j'ai eu soudain et pour toujours la certitude que n'importe quel humain, même si ses facultés naturelles sont presque nulles, pénètre dans ce royaume de la vérité réservé au génie, si seulement il désire la vérité et fait perpétuellement un effort d'attention pour l'atteindre. »

Simone Weil en 1922/1923

Au début de l'année scolaire 1923-1924, Simone est au lycée Fénelon en cinquième A. Elle quitte le lycée en décembre et prend des leçons particulières. Elle a un professeur très original qui explique merveilleusement bien (selon sa mère) le Phédon et le Criton de Platon.

En 1924-1925, elle suit les cours du philosophe René Le Senne au lycée Victor-Duruy, à Paris. Elle devient vite sa meilleure élève, elle comptait parmi les cinq ou six élèves les plus brillantes qu'il eût rencontrées dans sa carrière. Elle obtient, au mois de , le baccalauréat de philosophie à seize ans.

En , elle entre en hypokhâgne au lycée Henri-IV. Elle a pour professeur de philosophie le philosophe Alain qui demeure son maître. Simone de Beauvoir, d'un an son aînée, qui croise son chemin en 1926 dans la cour de la Sorbonne, accompagnée d'une « bande d'anciens élèves d'Alain », avec dans la poche de sa vareuse un numéro des Libres propos et L'Humanité, témoigne de la petite notoriété dont elle bénéficiait déjà : « Elle m'intriguait, à cause de sa réputation d'intelligence et de son accoutrement bizarre... Une grande famine venait de dévaster la Chine, et l'on m'avait raconté qu'en apprenant cette nouvelle, elle avait sangloté : ces larmes forcèrent mon respect plus encore que ses dons philosophiques. »

Simone Weil au Lycée Henri-IV.

Avant de la connaître, ses camarades la trouvaient dure. Simone Pétrement, sa camarade à Henri IV et sa biographe, la décrit comme suit : « Sa fierté était grande, en un sens, mais elle savait n'être pas susceptible ; elle ne tenait pas compte des blessures d'amour-propre, elle allait chercher ceux qui ne l'aimaient pas. Elle semblait sans rancune, sans colère pour ce qui la touchait seule. [?] Elle était sans doute réellement différente en ce sens qu'elle était déjà bien au-dessus du niveau commun, par la pureté des sentiments et la force du caractère plus encore que par l'intelligence. »

Dans les premières années de khâgne, Simone, et plus généralement les autres élèves sont tellement absorbés par les cours d'Alain qu'ils délaissent un peu les autres. L'administration du lycée lui reproche son habillement, ses façons garçonnières, son non-conformisme. Un jour, lors de sa troisième année de khâgne, le censeur avait décidé que les filles ne devaient pas s'asseoir en classe parmi les garçons, mais à part. Simone fit deux écriteaux mentionnant "Côté hommes" et "Côté femmes". Elle fut renvoyée pour huit jours.

Certains disciples d'Alain, parmi lesquels Simone, voulaient recréer des Universités populaires car ils comprenaient que l'instruction est une puissance et que sans cette puissance le peuple ne pourrait pas gouverner réellement. En août 1927, ils formèrent une association, le « Groupe d'éducation sociale », où sont dispensés des cours de français, de mathématiques, de physique, et un cours d'éducation sociale tous les quinze jours le dimanche matin. Simone faisait partie des professeurs et même André Weil donna quelques cours de mathématiques. L'enseignement durera jusqu'en 1930-1931. À la fin de l'année scolaire 1927-1928, Alain donna comme appréciation pour Simone Weil : « Excellente élève ; force d'esprit peu commune ; ample culture. Réussira brillamment si elle ne s'engage pas dans des chemins obscurs. Dans tous les cas sera remarquée ».

Elle est reçue sixième sur 218 au concours d'entrée de l'École normale supérieure rue d'Ulm en 1928, à 19 ans. C'est à l'École normale supérieure qu'elle s'engagea dans des actions politiques avec ses camarades à travers des pétitions, des collectes pour le fonds de grève d'un syndicat ou pour les caisses de chômage. Une pétition circula contre la préparation militaire qui accordait le rang d'officier en faisant un service militaire plus court. Alain avait écrit en septembre 1928 : « Il y a quelque chose de plus beau à voir que celui qui n'aime pas obéir, c'est celui qui n'aime pas commander ». Simone fit campagne pour la pétition et alla réclamer des signatures en faisant des reproches à ceux qui ne la signaient pas. La pétition suscita la fureur de la presse. Un jour, Simone alla quêter chez le directeur adjoint de l'École pour la caisse de chômage, il lui donna 20 francs en l'avertissant que son don devait rester anonyme. Dans la foulée, Simone afficha sur le panneau d'information de l'École : « Suivez l'exemple de votre directeur adjoint. Donnez anonymement à la Caisse de chômage ».

Elle passe une partie de l'été 1929 chez sa tante à Marnoz dans le Jura pour partager les travaux des paysans dans les champs. Durant sa jeunesse elle s'est toujours intéressée aux travaux manuels. Elle adoucissait toujours la réalité pour ne pas inquiéter ses parents, ce qu'elle fera toute sa vie. Dans ses lettres, elle insiste surtout sur ses balades avec sa cousine, les fêtes où elle apprend à danser, etc.. Les relations humaines lui donnaient le plus de joie : « Ce qui rend le séjour ici agréable, c'est que je cause avec les gens du pays. » « Nous passons en ce moment nos journées au flanc d'une montagne où tout le pays fait maintenant le regain, et où on travaille tous ensemble. [?] Si je me trouve bien ici, c'est que j'ai fait amitié avec les gens du pays. Les travaux, les foires, les fêtes ne sont que des occasions d'entretenir cette amitié en partageant leur vie ».

Son mémoire de diplôme d'études supérieures en 1930 porte sur Science et Perception dans Descartes. Il fut publié plus tard dans le recueil de textes Sur la science. Elle est reçue septième à l'agrégation de philosophie en 1931, à 22 ans, et commence une carrière de professeur au lycée du Puy-en-Velay, avant d'autres postes dans divers lycées de province.

Enseignement, syndicalisme et expérience de l'usine

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Maison où vécut Simone Weil, professeur au lycée de jeunes filles de Bourges en 1935-1936 (actuel lycée Marguerite de Navarre).

Au cours de l'hiver 1932-1933, au Puy-en-Velay, elle est solidaire des syndicats ouvriers, elle se joint au mouvement de grève contre le chômage et les baisses de salaire, ce qui provoque un scandale. Décidée à vivre avec cinq francs par jour, comme les chômeurs du Puy, elle sacrifie tout le reste de ses émoluments de professeur à la Caisse de Solidarité des mineurs. Syndicaliste de l'enseignement, elle milite dans l'opposition interne à la CGTU, et elle est favorable à l'unification syndicale avec la CGT. Elle écrit dans les revues syndicalistes révolutionnaires L'École émancipée et La Révolution prolétarienne de Pierre Monatte, notamment sous le pseudonyme « S. Galois ». Suivant avec beaucoup d'attention l'évolution de l'expérience communiste en Union soviétique, elle participe à partir de 1932, au Cercle communiste démocratique de Boris Souvarine, qu'elle a connu par l'intermédiaire de l'anarcho-syndicaliste Nicolas Lazarévitch. Elle écrit dans la revue marxiste La Critique sociale, dirigée par Souvarine, en 1933 et 1934. Hostile au régime instauré par Staline, elle critique le communisme et tient tête à Trotski.

Elle passe quelques semaines en Allemagne, au cours de l'été 1932, dans le but de comprendre les raisons de la montée en puissance du nazisme. À son retour, elle commente la montée au pouvoir de Hitler dans plusieurs articles, entre autres dans La Révolution prolétarienne. Ayant obtenu un congé d'une année pour études personnelles, elle abandonne provisoirement sa carrière d'enseignante, à partir de septembre 1934 ; elle décide de prendre, dans toute sa dureté, la condition d'ouvrière, non pas à titre de simple expérience, mais comme incarnation totale, afin d'avoir une conscience parfaite du malheur ; elle veut penser le rapport entre la technique moderne, la production de masse et la liberté : dès le , elle est ouvrière sur presse chez Alsthom (devenue depuis lors Alstom) dans le 15 arrondissement de Paris, puis elle travaille à la chaîne aux Forges de Basse-Indre, à Boulogne-Billancourt, et enfin, jusqu'au mois d', comme fraiseuse chez Renault. Elle connaît la faim, la fatigue, les rebuffades, l'oppression du travail à la chaîne sur un rythme forcené, l'angoisse du chômage et le licenciement. Elle note ses impressions dans son Journal d'usine.

Plaque au n°3 de la rue Auguste-Comte (Paris), où elle habite de 1929 à 1940.
Simone Weil pendant la guerre d'Espagne (1936).

L'épreuve surpasse ses forces. Sa mauvaise santé l'empêche de poursuivre le travail en usine. Simone Weil souffre en particulier de maux de tête qui dureront toute sa vie. Elle reprend son métier de professeur de philosophie au lycée de Bourges à l'automne 1935, et donne une grande partie de ses revenus à des personnes dans le besoin. Elle prend part aux grèves de 1936 et milite avec passion pour un pacifisme intransigeant entre États : « Comment donner en fait aux hommes qui composent le peuple de France la possibilité d'exprimer parfois un jugement sur les grands problèmes de la vie publique ? Comment empêcher, au moment où le peuple est interrogé, qu'il circule à travers lui aucune espèce de passion collective ? Si on ne pense pas à ces deux points, il est inutile de parler de légitimité républicaine ».

Guerre d'Espagne

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En , malgré son pacifisme, elle décide de prendre part à la guerre d'Espagne, expliquant à Georges Bernanos : « Je n'aime pas la guerre ; mais ce qui m'a toujours fait le plus horreur dans la guerre, c'est la situation de ceux qui se trouvent à l'arrière et bavardent de ce qu'ils ignorent ». Elle prend le train pour Barcelone et arrive à Portbou le . Son Journal d'Espagne montre qu'elle est surtout désireuse d'aller au plus près du peuple, des paysans espagnols, sans porter les armes ; elle s'engage dans la colonne Durruti au début de la guerre civile espagnole aux côtés des anarchistes et des révolutionnaires, tels Boris Souvarine, Diego Abad de Santillan, Juan Garcia Oliver et Buenaventura Durruti. Bien qu'intégrée dans une colonne de la CNT anarcho-syndicaliste, elle s'élève contre l'exécution d'un jeune garçon de quinze ans qui affirme avoir été enrôlé de force comme phalangiste, et stigmatise la vengeance aveugle et les exécutions arbitraires, ce qu'elle appellera plus tard « la barbarie ». Dans une lettre adressée à Georges Bernanos, elle rappelle comment elle faillit assister à l'exécution d'un prêtre franquiste, et rapporte l'attitude de cynisme tranquille à l'égard du meurtre qu'elle découvre dans les rangs des républicains : « Je n'ai jamais vu personne même dans l'intimité exprimer de la répulsion, du dégoût ou seulement de la désapprobation à l'égard du sang inutilement versé. [?] J'ai rencontré en revanche des Français paisibles, que jusque-là je ne méprisais pas, qui n'auraient pas eu l'idée d'aller eux-mêmes tuer, mais qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir. » La même année, elle est gravement brûlée après avoir posé le pied dans une marmite d'huile bouillante posée à ras du sol, elle doit repartir le pour la France. En à peine un mois et demi, elle a jeté un regard critique sur la révolution et sur son propre militantisme, et elle a compris l'impossibilité du rêve anarchiste, dans les conflits au sein du Front populaire espagnol, les oppositions entre les différentes gauches et la guerre civile. Volontairement, elle ne reviendra plus en Espagne. En 1937 elle collabore aux Nouveaux cahiers, revue économique et politique défendant une collaboration économique franco-allemande.

Après l'expérience de la condition ouvrière, puis de la guerre d'Espagne, Simone Weil avoue : « Le malheur des autres est entré dans ma chair et dans mon âme » ; ces épreuves l'amènent à rompre avec l'humanisme de la volonté cher à Alain. Car l'homme irrémédiablement séparé du bien qu'il désire est faible face au mal, et impuissant à se sauver seul : « La faute de Chartier est d'avoir refusé la douleur », dira Simone Weil en 1941.

L'expérience de la grâce

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Dans l'expérience directe de la barbarie en Espagne, Simone Weil a su discerner le phénomène, à l'?uvre dans le totalitarisme moderne, d'identification du bien et de la puissance ; cette identification perverse interdit toute réflexion personnelle par le jeu des passions collectives et l'opinion dominante du plus grand nombre ; pire encore : entraîné par la force collective du groupe, l'individu cède à l'adoration de cette puissance. En abandonnant le rationalisme d'Alain et une philosophie centrée sur l'homme, la pensée de Simone Weil va donc franchir un seuil important, grâce à la révélation que seul l'amour surnaturel est capable de répondre au malheur.

La Portioncule, chapelle de la basilique Sainte-Marie-des-Anges d'Assise.

Née dans une famille agnostique, Simone Weil se rapproche du christianisme, à l'occasion de trois contacts avec la foi catholique qu'elle a elle-même jugés décisifs dans son évolution : le premier eut lieu en , dans le petit port de Póvoa de Varzim au Portugal, où entendant chanter des cantiques « d'une tristesse déchirante », elle a « soudain la certitude que le christianisme est par excellence la religion des esclaves », et qu'elle ne peut pas ne pas y adhérer. La deuxième expérience est celle vécue en 1937, alors qu'elle passe deux jours à Assise en Italie, dont elle parle en ces termes : « Là, étant seule dans la petite chapelle romane de Sainte-Marie-des-Anges, incomparable merveille de pureté, où François d'Assise a prié bien souvent, quelque chose de plus fort que moi m'a obligée, pour la première fois de ma vie, à me mettre à genoux. » Enfin, en 1938, elle assiste à la Semaine sainte à Solesmes dans la Sarthe, en suivant tous les offices, centrés sur la Passion du Christ. Elle éprouve en même temps « une joie pure et parfaite dans la beauté inouïe du chant et des paroles » : elle découvre ainsi, par analogie, « la possibilité d'aimer l'amour divin à travers le malheur » ; quelques mois plus tard, elle connaît l'expérience mystique qui va changer sa vie : « Dans un moment d'intense douleur physique, alors que je m'efforçais d'aimer, j'ai senti une présence plus personnelle, plus certaine, plus réelle que celle d'un être humain, inaccessible et aux sens et à l'imagination, analogue à l'amour qui transparaît à travers le plus tendre sourire d'un être aimé. » C'est en récitant le poème Amour de George Herbert qu'elle éprouve cette présence du Christ, affirmant : « Le Christ lui-même est descendu et m'a prise ». Elle entre en contact avec des prêtres et des religieux, afin de leur poser des questions sur la foi de l'Église catholique. Le père Joseph-Marie Perrin, religieux dominicain, l'accompagne et a un rôle important lorsqu'elle est à Marseille, entre 1940 et 1942.

Plusieurs raisons l'empêchent de se convertir totalement au christianisme, notamment l'influence qu'a l'Ancien Testament sur le christianisme. Dans une lettre adressée à Déodat Roché le 23 janvier 1941, elle écrit : « Le rang de texte sacré accordé à des récits pleins de cruautés impitoyables m'a toujours tenue éloignée du christianisme, d'autant plus que depuis vingt siècles ces récits n'ont jamais cessé d'exercer une influence sur tous les courants de la pensée chrétienne ; si du moins on entend par le christianisme les Églises aujourd'hui classées dans cette rubrique. [?] L'influence de l'Ancien Testament et celle de l'Empire Romain, dont la tradition a été continuée par la papauté, sont à mon avis les deux causes essentielles de la corruption du christianisme. » En avril 1942, elle écrit un questionnaire qu'elle remet à Dom Clément, bénédictin à l'abbaye d'En-Calcat. Ce questionnaire avait pour but de savoir si ses convictions étaient compatibles avec l'Église : « Quand on a foi dans les mystères de la Trinité, de l'Incarnation et de l'Eucharistie, mais qu'on ne voit aucune possibilité de jamais parvenir à adhérer à la conception chrétienne de l'histoire, peut-on légitimement songer à entrer dans l'Église ? (Quand, de plus, on attache une grande importance à la conception de l'histoire, au point de ne pouvoir accepter en aucun cas de s'abstenir d'exprimer là-dessus ce qu'on pense quand l'occasion s'en présente.) [?] Est-on anathème quand on pense que la source d'où est issu pour Israël le commandement de détruire les villes, de massacrer les peuples et d'exterminer les prisonniers et les enfants n'était pas Dieu ; et qu'avoir pris Dieu pour l'auteur d'un tel commandement était une erreur incomparablement plus grave que les formes même les plus basses de polythéisme et d'idolâtrie ; et qu'en conséquence, jusqu'à l'époque de l'exil, Israël n'a eu presque aucune connaissance du vrai Dieu, alors qu'une telle connaissance se trouvait parmi l'élite de la plupart des autres peuples ? ».

Vers la fin de sa vie en 1943, elle écrit un texte, improprement appelé « Dernier texte », qu'elle remet à une camarade pour que celle-ci le fasse voir aux prêtres ou aux religieux qu'elle pourrait connaître. Dans ce texte elle définit ses positions par rapport à l'Église : « Je crois, c'est-à-dire, non pas que je prenne à mon compte ce que dit l'Église sur ces points, pour l'affirmer comme on affirme des faits d'expérience ou des théorèmes de géométrie ; mais que j'adhère par l'amour à la vérité parfaite, insaisissable, enfermée à l'intérieur de ces mystères. [?] Je ne reconnais à l'Église aucun droit de limiter les opérations de l'intelligence ou les illuminations de l'amour dans le domaine de la pensée. Je lui reconnais la mission, comme dépositaire des sacrements et gardienne des textes sacrés, de formuler des décisions sur quelques points essentiels, mais seulement à titre d'indication pour les fidèles. Je ne lui reconnais pas le droit d'imposer les commentaires dont elle entoure les mystères de la foi comme étant la vérité ; encore beaucoup moins celui d'user de la menace et de la crainte en exerçant, pour les imposer, son pouvoir de priver des sacrements. »

Elle lit la Bhagavad-Gita, s'intéresse aussi aux autres religions, hindouisme, bouddhisme et aux religions anciennes d'Égypte et de la Grèce antique. Elle croit qu'une pensée identique se trouve exprimée, d'une manière très précise et avec des modalités à peine différentes, dans les mythologies et les religions antiques : chez les Grecs (dans la philosophie de Phérékydès, Thalès, Anaximandre, Héraclite, Pythagore, Platon et des stoïciens grecs, dans la poésie grecque), les Hindoues, les Taoïstes chinois, dans les écritures sacrées d'Égypte, dans les dogmes de la foi chrétienne et dans certaines hérésies surtout la tradition cathare et manichéenne. Cette pensée est selon elle la vérité et elle a besoin aujourd'hui d'une expression moderne et occidentale. Elle reconnaissait la valeur de certaines religions non chrétiennes et l'Église, selon elle, ne la reconnaissait pas, ou pas assez. C'était l'une des autres raisons qui lui rendait difficile d'entrer dans l'Église. Elle reste néanmoins très discrète sur son évolution, et ce n'est qu'après sa mort que ses amis découvrent sa vie spirituelle.

Première page de la lettre à Xavier Vallat, octobre 1941.

Elle est sans illusion sur ce qui les menace, elle et sa famille, dès le début de la Seconde Guerre mondiale. Au printemps 1940, croyant qu'on se battrait dans la capitale, elle propose aux autorités militaires la formation d'un corps mobile d'infirmières de première ligne, destiné à sauver des soldats : son « Projet d'une formation d'infirmières de première ligne » est approuvé par son ami Joë Bousquet et fait aussi l'objet d'un rapport favorable du ministère de la Guerre en . Mais la rapidité de l'avancée allemande empêche de réaliser ce projet. Lorsque Paris est déclarée « ville ouverte », le , elle se réfugie, avec sa famille, à Vichy pendant l'été 40 puis à Marseille où elle participe à des actions de résistance.

De peur de se tromper sur des questions comme l'Incarnation ou l'Eucharistie, elle va trouver le père Perrin. En , le père Perrin écrit à Gustave Thibon pour lui demander d'accueillir Simone Weil dans sa ferme en Ardèche : « Elle est exclue de l'université par les nouvelles lois et désirerait travailler quelque temps à la campagne comme fille de ferme ». Après un premier mouvement de refus, Gustave Thibon accepte finalement ; elle est embauchée comme ouvrière agricole et mène une vie volontairement privée de tout confort durant plusieurs semaines, jeûnant et renonçant à la moitié de ses tickets d'alimentation au profit des résistants. Durant ce séjour à la ferme et jusqu'en 1942, elle fait une lecture intégrale du Nouveau Testament, s'attachant tout particulièrement à l'Hymne sur l'abaissement du Christ dans l'Épître aux Philippiens de Paul de Tarse ; la découverte de la prière du Notre Père l'amène à en rédiger un commentaire spirituel et métaphysique où s'exprime aussi sa conception des relations de l'homme au temps. De retour à Marseille, à l'automne, elle reprend ses discussions avec le père Perrin, avec le projet de réunir les plus beaux textes de tout ce qui a été écrit sur Dieu et sur son amour, sa bonté et les moyens d'aller à lui. Elle traduit alors de nombreux textes du grec ancien (Platon, Anaximandre, Eschyle, Sophocle, mais aussi saint Jean) et du sanskrit, qu'elle lit et commente dans des réunions amicales organisées dans la crypte du monastère dominicain. Les études qu'elle rédige ainsi sur la Grèce, sur la philosophie grecque, en particulier sur Platon, sont rassemblées après la guerre dans deux volumes : La Source grecque et Intuitions pré-chrétiennes.

Elle entre en contact avec Les Cahiers du Sud, la revue littéraire la plus importante de la France libre, et y collabore sous le pseudonyme d'Émile Novis, anagramme de son nom. Le , elle écrit une lettre de remerciements ironique à Xavier Vallat, où elle dénonce le « statut injuste et absurde » récemment imposé aux Juifs par le régime de Vichy. Elle participe à la Résistance en distribuant les Cahiers du Témoignage chrétien, réseau de résistance organisé par les Jésuites de Lyon.

Les dernières années

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Le laissez-passer de Simone Weil comme rédactrice au service de la France libre en 1943.

Le elle s'embarque avec ses parents pour les États-Unis mais, refusant de rester à New York, ville qu'elle ressent comme trop confortable en ces temps de guerre, elle fait tout pour se rendre en Grande-Bretagne où elle arrive fin . Elle y travaille comme rédactrice dans les services de la France libre, où elle est chargée de rendre un rapport sur la situation morale de la France. Elle rédige plusieurs études sur la nécessaire réorganisation de la France une fois la guerre terminée, en particulier Note sur la suppression générale des partis politiques, Idées essentielles pour une nouvelle Constitution, sa très importante Étude pour une déclaration des obligations envers l'être humain, et son ?uvre fondamentale, L'Enracinement ; Albert Camus et Hannah Arendt confirmeront par la suite la valeur de ce travail. Mais ce qu'elle souhaite par-dessus tout, c'est obtenir une mission pénible et dangereuse. Son projet de formation d'un corps d'infirmières de première ligne est pour elle une manière de vivre le rapport à la violence de l'Histoire sans y consentir, mais il est jugé irréalisable. Soucieuse de partager les conditions de vie de la France occupée, son intransigeance dérange. Elle démissionne de l'organisation du général de Gaulle en , trois mois après son admission à l'hôpital. Elle souhaite rejoindre les réseaux de résistance sur le territoire français et est déçue par le refus de l'entourage de de Gaulle (Maurice Schumann, Jean Cavaillès, André Philip) de la laisser rejoindre ces réseaux de la résistance intérieure. Elle y risque en effet d'être rapidement capturée par la police française, identifiée comme juive puis déportée.

Sa santé est de plus en plus défaillante, elle est déclarée tuberculeuse et admise au Middlesex Hospital de Londres le , puis transférée le au Grosvenor Sanatorium, à Ashford dans le Kent. C'est là qu'elle meurt, le , à l'âge de 34 ans d'une crise cardiaque. Elle est enterrée au cimetière catholique d'Ashford.

Les causes de la mort de Simone Weil ont soulevé des débats. Le médecin légiste a constaté que son corps avait été privé de nourriture, ce qui aurait accéléré sa mort. De ce constat du légiste qui l'a examinée, s'est ensuivie une série de spéculations concernant les causes psychologiques ayant pu entraîner un jeûne. Une hypothèse communément répandue à ce sujet est que Simone Weil souhaitait faire preuve de solidarité envers ses concitoyens en refusant de se nourrir plus que les tickets de rationnement ne le permettaient alors. Mais cette charité compatissante n'a pas entraîné chez elle le désir de mourir : Simone Weil a résolument condamné le suicide par désespoir, sans jamais varier sur ce point, comme on le voit dans ses écrits : « Ne jamais désirer sa propre mort. Le suicide n'est permis que quand il est seulement apparent, quand il y a contrainte et qu'on a pleinement conscience de cette contrainte ». Selon sa principale biographe, Simone Pétrement, des lettres du personnel du sanatorium dans lequel elle se trouvait lors de sa mort prouvent au contraire qu'elle a essayé à diverses reprises de manger durant son hospitalisation ; selon elle, le jeûne aurait en fait simplement été une conséquence de la détérioration de son état de santé. Il est cependant affirmé par des sources solides qu'elle a aussi pu souffrir d'anorexie mentale et que cela n'était pas sans liens avec son mysticisme, associé à une conduite sacrificielle.

L'?uvre écrite de Simone Weil a été publiée après sa mort, à l'exception de plusieurs articles, études et rapports publiés dans des revues entre 1929 et 1942.

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