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Naissance | Natashquan, Québec, Canada |
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Nom de naissance |
Joseph Jean-Marie Gilles Vigneault |
Nationalité |
canadienne |
Formation |
Université Laval |
Activités |
Poète, auteur-compositeur-interprète, parolier, musicien, conteur, auteur-compositeur, chanteur, écrivain, acteur |
Période d'activité |
Depuis |
Label |
Columbia, CBS, Le Nordet, GSI Musique, Tandem |
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Genre artistique |
Chanson |
Site web | |
Distinctions | Liste détaillée Prix littéraires du Gouverneur général () Prix Alvine-Bélisle () Prix Molson () Prix Denise-Pelletier () Docteur honoris causa de l'Université Laval () Doctorat honoris causa de l'université Lyon-II () Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle () Grand officier de l'Ordre national du Québec () Compagnon de l'Ordre des arts et des lettres du Québec () Prix Calixa-Lavallée Chevalier de la Légion d'honneur? Officier des Arts et des Lettres? Membre d'honneur de l'Union des écrivaines et des écrivains québécois |
Gilles Vigneault né à Natashquan le , est un poète, auteur de contes et de chansons, auteur-compositeur-interprète québécois.
Fils d'un marin pêcheur et d'une institutrice de campagne, il étudie à Rimouski, puis à Québec. Inspiré par les ?uvres de poètes tels que Pierre de Ronsard, Victor Hugo, Émile Nelligan, Arthur Rimbaud, Charles Baudelaire et Paul Verlaine, Vigneault devient lui-même poète et conteur. Dans ses écrits, il décrit abondamment les gens et le pays de Natashquan, dont les particularités émanent notamment du fait que jusqu'en 1996, le canton est resté inaccessible depuis la route, dépendant ainsi des transports maritimes.
Gilles Vigneault s'affiche de longue date comme un ardent défenseur de la cause de la souveraineté du Québec et de la langue française en général. Parmi ses chansons, l'une des plus célèbres est Gens du pays, largement considérée comme l'hymne national de facto du Québec.
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Gilles Vigneault est l'auteur de plus de quarante livres. Certains sont des livres de contes, qu'il a lui-même édités en version imprimée, et parfois enregistrés et publiés en version vocale. Il est l'auteur de plus de quatre cents poèmes devenus, pour la plupart, des chansons qu'il a interprétées sur scène et enregistrées sur quarante albums, qu'il a aussi édités en recueils.
Gilles Vigneault s'est ainsi forgé, depuis les années 1960, le statut d'une véritable légende vivante en Amérique francophone. Il est très bien reçu par les auditoires anglophones, cela, malgré sa prise de position souverainiste bien connue. Sa notoriété s'est également étendue jusqu'en Europe, à partir de la France, de la Suisse, du Luxembourg et de la Belgique.
Trois fonds d'archives de Gilles Vigneault sont conservés au centre d'archives de Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
Gilles Vigneault est le fils, le seul garçon à devenir adulte, de Placide Joseph William, dit « Willie », Vigneault (Natashquan: 19 octobre 1891 - 27 octobre 1969) et de Marie Appolline Adélaïde, dite « Marie Landry » (Natashquan : ? ). Celle-ci a été enseignante à Saint-Théophile en Beauce québécoise entre les âges de 16 et 25 ans, avant son mariage. Jusqu'en 1950, au Québec, les femmes devaient démissionner du corps de l'enseignement lorsqu'elles se mariaient. Elle était « destinée à perdre six de ses huit enfants » et à vivre 101 ans et 99 jours. Fille d'Alphonsine Chiasson et du pêcheur William Landry, le gardien du phare local, un « violoneux » qui pouvait danser la gigue tout en jouant de son instrument, elle jouait de l'harmonium à la maison. C'est sur cet instrument, quand ce n'est pas à l'harmonica, que Vigneault s'amuse à reconstituer des airs de reels ou musiques de danses celtiques (venues d'Écosse ou d'Irlande), dont la gigue et les quadrilles, dits « sets carrés », habituellement jouées au violon, dans la région.
« Willie » Vigneault, le père de Gilles, a été tour à tour pêcheur, inspecteur des pêcheries, trappeur, chasseur-cueilleur, bûcheron, maire de Natashquan pendant cinq ans et commissaire d'école. Rieur, amateur de musique, amoureux de la nature, il était aussi réputé comme conteur dans les veillées. Il portait caché le principal prénom de son grand-père, Placide Vigneault. ? William étant la forme normande du prénom Wilhelm
.
La plupart des habitants de Natashquan sont d'ascendance acadienne, issus de Port-Royal (1604-) en Acadie, essaimés à Beaubassin ou à Grand-Pré (1682-1755), au « fond de la Baie française » (renommée « Fundy Bay » par les Anglais, d'où la traduction « Baie de Fundy »), puis déportés (1755), errant de place en place, puis installés sur la Côte-Nord (vers 1855), après avoir vécu aux Îles-de-la-Madeleine, où d'omniprésents marchands originaires des Îles Anglo-Normandes (les Robin) imposaient leur dur monopole commercial comme en Gaspésie voisine, et sur la Côte-Nord.
Dans le cas des Vigneault, l'histoire est un peu différente au départ. C'est que le couple de colons, à l'origine des Vigneau de l'Acadie, s'installe dans la colonie de Québec et qu'une branche, sur les deux qu'il génère, ira vivre en Acadie. L'ancêtre est Paul Vigneau. ? La graphie n'a pas d'importance, avant le XX siècle, car il n'y a ni « école obligatoire », ni « téléphonie », donc pas d'annuaires téléphoniques « normalisant » les noms, encore moins une quelconque notion de « faute d'orthographe », ni vénielle ni mortelle ? Il est dit « Laverdure » : sa seule désignation et le seul de ce surnom dans sa compagnie militaire. Il est originaire de Saint-Cybard (évêché de Poitiers), né vers 1641 de Jean Vignot ou Vigneau et de Renée [?]. Parti de La Rochelle le , sur le navire La Paix, il arrive à Québec (ville), en Nouvelle-France, le , comme soldat de la compagnie de Maximy au régiment de Carignan, envoyé par le jeune roi Louis XIV, pour enfin soumettre les Iroquois, principalement les Agniers.
Le navire La Paix (transportant les compagnies de La Colonelle, Contrec?ur, Maximy, et de Sorel), sous la gouverne du capitaine Étienne Guillon Sieur de Laubertière, accompagne L'Aigle d'Or, un vaisseau du roi « vieux et décrépit » (transportant les compagnies de Grandfontaine, La Fredière, La Motte, et de Salières), dont le capitaine est le Sieur de Villepars. La traversée, hasardeuse, prend ainsi 99 jours (du au ), soit presque deux fois plus de temps que pour les autres navires de la saison, cette année-là. La Paix repart de Québec le , mais fera naufrage près de Matane. Ses passagers seront recueillis par Le Saint-Sébastien.
Quatre ans après son arrivée, l'ex-soldat Paul Vigneau, ayant bâti maison (une chaumière) sur l'Île d'Orléans, paroisse Sainte-Famille, en face de Château-Richer sur la Côte de Beaupré, y épouse, le , Françoise Bourgeois (fille de feu Antoine Bourgeois et de Marie Piedmont, de Paris, paroisse Saint-Paul), une « fille du roi », née vers 1646. Ce couple fondateur aura 12 enfants sur une période de 20 ans, dont seulement 2 garçons (Maurice et Antoine) atteignent l'âge adulte et se marient. Des deux frères, le puîné est à l'origine d'une des nombreuses souches québécoises non apparentées de Vigneau, et c'est l'aîné, Maurice Vigneau (né à l'hiver 1674), devenu charpentier, qui est à l'origine de la seule souche de Vigneau en Acadie, y épousant Marguerite Comeau vers 1701. Ce couple aura 11 enfants en 25 ans, dont les 9 premiers sont nés à Port-Royal. Cinq de leurs fils se marient : Jacques, Jean, Joseph, Jean-Baptiste et Simon. Ce sont eux, leur épouse et leurs enfants, qui subissent la Déportation de 1755. Jacques est recensé près de Boston (à Leicester) en 1757, puis à Miquelon en 1767, où il meurt en 1772, à 69 ans. Joseph, recensé à Miquelon en 1767 et 1776, est à La Rochelle en 1778, puis à Miquelon en 1784, où il meurt vers 1792, à près de 80 ans. Jean-Baptiste, lui, se retrouve près de Boston en 1763, à Miquelon en 1767, où il meurt à tout juste 51 ans. Gilles Vigneault serait issu de Jean Vigneault, dit l'écrivain, fils de ce Jacques et de Marguerite Arsenault, et de Marie Bourgeois, qu'il avait épousée à Beaubassin le , année du « Grand dérangement ». Son fils Étienne épousera, à La Rochelle, l'Acadienne Louise Cyr, vingt-six ans après, et leurs enfants et petits-enfants convoleront à Havre-Aubert (aux Îles-de-la-Madeleine), avant l'essaimage à Natashquan.
Une enfance choyée, des parents instruits et attentionnés, tous isolés dans un petit village de marins pêcheurs, chasseur-cueilleur, inventifs, débrouillards? conteurs, taquins en parentèle, gigueurs, chanteurs, « violoneux »? pas de spéculateur, ni d'ambitieux capitaliste (outre les Robin et leur omniprésent monopole commercial), c'est « la simplicité volontaire » entre la mer, la forêt, les deux grandes rivières à saumon? Pas besoin de routes, quand il y a les sentiers, les bateaux et les hydravions, par beau temps. Gilles Vigneault chante : des cantiques en français ou du chant grégorien en « latin de cuisine », à l'église, et des chansons, des « chansonnettes », françaises surtout, apprises à la radio ou transmises par la tradition orale. Et, comme sa mère, il joue de l'harmonium; comme les hommes, aussi de l'harmonica. Il gambade un peu partout, fabrique ses propres jouets, comme les premiers qu'il a reçus, avec des bouts de bois, un canif? Il s'initie aux divers métiers des hommes, les suit, observe, questionne, retient, aime rire, conter, rêvasser? Il y a, au voisinage immédiat, un village autochtone, où vivent, l'été, des [Innus], semi-nomades, mais c'est « une réserve » : à l'époque, il y a une étanchéité quasi totale entre les deux populations et cultures, comme l'ont voulu les missionnaires, même si ce sont les ancêtres de ces « Montagnais » qui ont bien accueilli les Français, commerçants puis colonisateurs, dès avant l'an 1599, à Tadoussac et à Québec.
À la fin de son cours élémentaire, à la petite école de Natashquan, Gilles Vigneault, qui excelle en français, à l'oral et à l'écrit, à l'âge de 13 ans, gagne le concours qui, surprenant lui permet d'aller faire son « collège classique » à Rimouski (huit années d'immersion en humanités gréco-latines?), aux frais de l'organisateur, l'évêque, et absolument sans conditions : « Fais ce que tu voudras, mais fais quelque chose [de ta vie]! », lui dit le généreux évêque Labrie. C'est « à presque une semaine de bateau », pour longer l'Île d'Anticosti et traverser sur la rive sud de l'estuaire, mais il en faudra deux, pour s'y rendre cette première fois, vu la persistante brume en ce mois d'.
Au collège de Rimouski, Gilles Vigneault sera le « flot », c'est-à-dire la plus singulière recrue : par sa provenance, son accent acadien, son vocabulaire aux mots « nouveaux ». Fin causeur, il sera tôt surnommé « le poète », même avant les classes de « versification », « belles-lettres » et « rhétorique » (à l'âge de 16 à 18 ans). Il participe à la rédaction du journal collégial. Il fait du sport. C'est, d'ailleurs, dit-il, à l'aréna, en criant pour encourager son équipe de hockey, qu'il s'écorche la voix. Elle restera un peu voilée. Néanmoins, il continuera à faire partie de la chorale du collège. Il s'essaie aussi à l'activité théâtrale, comme comédien amateur, ce qui lui donne le goût de continuer à monter sur scène. Il étudie quelques poètes. Raccourcissant ses nécessaires envois épistolaires à ses parents, il leur expédie quelques « poèmes » de son cru. Il a tant pratiqué, avec satisfaction, la lecture, la narration et la rime, qu'il opte ensuite pour une spécialisation universitaire en littérature française. Il n'a pu suivre de cours de piano au collège : sa mère lui avait un jour fait parvenir une somme importante pour que ce soit possible, mais le collège s'est emparé de cette somme pour défrayer le coût du lavage de ses vêtements. Donc, pour ce qui est de devenir pianiste de concert, ce serait un long cheminement personnel, qui n'est pas amorcé? Pilote d'hydravion, aussi.
Au sortir du collège de Rimouski, muni d'un baccalauréat ès arts (printemps 1950), Gilles Vigneault se dirige vers la capitale, Québec, faire des études de lettres à l'université pour, tout au moins, gagner sa vie comme professeur de français. Il obtient, au printemps 1953, sa « Licence ès lettres ».
Gilles Vigneault exerce d'abord les métiers de commis-libraire, publicitaire et archiviste, durant ses études (entre 1942 et 1953). En 1953, il participe à la fondation de la revue de poésie Émourie, qu'il édite jusqu'en 1966. Dès 1951, il se joint à la troupe Les Treize, à l'Université Laval, et en devient (de 1956 à 1960) le directeur et le metteur en scène. Il anime une émission folklorique à CFCM-Québec (de 1955 à 1956), fait du théâtre avec la Compagnie de la Basoche en 1956, et du cinéma avec Fernand Dansereau (interprète dans La Canne à pêche, ONF, 1959). Puis il est scripteur et animateur pour la télévision de la SRC, à Québec (émissions Les invités du Père Mathias, Le Grand Duc, Dans tous les cantons? ; de 1960 à 1962). Il participe à d'autres films (dont : Les Bacheliers de la cinquième, de Clément Perron, ONF, 1962 ; La neige a fondu sur la Manicouagan, d'Arthur Lamothe, ONF, 1965).
Parallèlement, il est professeur à la Garnison Valcartier (de 1954 à 1956), puis à l'Institut de technologie de Québec (de 1957 à 1961), où il dispense des cours d'algèbre et de français, et à l'Université Laval durant l'été (en 1960 et en 1961).
Dès les années 1950 il s'offre le loisir de composer des chansons pour différents interprètes. À partir de 1960, il est amené à aussi chanter lui-même ses chansons et il en obtient un certain succès, une notoriété.
Ses premières chansons deviennent des classiques du répertoire québécois comme La danse à St Dilon, Jack Monoloy ou Pendant que.
Plusieurs personnes considèrent aujourd'hui sa chanson Gens du pays comme étant l'hymne national non officiel des Québécois.
En 1974, il donne un légendaire spectacle sur les plaines d'Abraham, à Québec, avec Félix Leclerc et Robert Charlebois. Ce spectacle d'ouverture de la Superfrancofête, le , est offert en direct sur l'album J'ai vu le loup, le renard, le lion.
À la Saint-Jean-Baptiste de 1976, le , Gilles Vigneault chante sur le mont Royal devant 300 000 spectateurs, en compagnie de Robert Charlebois, Claude Léveillée, Jean-Pierre Ferland et Yvon Deschamps. De ce spectacle, Les 5 Jean-Baptistes, est tiré l'album Une fois cinq, qui obtient un nouveau prix Charles Cros.
Pour Gilles Vigneault, l'importance de la famille dans sa vie ne fait pas de doute. Ses parents n'ont pu mener à l'âge adulte que deux enfants : sa s?ur et lui. Il déplorera que :
À l'âge de 26 ans, le , il épouse Rachel Cloutier, de Québec, avec qui il aura quatre enfants : Michel, Louis, François et Pascale. Il s'installe ensuite à Saint-Placide, dans la région de Montréal, sur un grand domaine ayant vue sur le Lac des Deux Montagnes. Le , il épouse Alison Foy, la mère de deux autres de ses enfants, Guillaume et Jessica. Le couple aura plus tard un troisième enfant, Benjamin.
Gilles Vigneault, le profond poète, chaque fois qu'il entend le mot « relève », s'empresse l'air inquiet de demander (blagueur) :
« Quelqu'un est-il encore tombé ? »
Il n'en demeure pas moins que deux de ses fils sont écrivains : le poète et parolier François Vigneault et le romancier et scénariste Guillaume Vigneault, et que sa fille Jessica Vigneault ?uvre sur scène comme musicienne (pianiste, autant de jazz que de classique) et interprète vocale, tant en anglais qu'en français. Benjamin Vigneault, le frère utérin de Guillaume et Jessica, pour sa part, est batteur, notamment pour Catherine Major, Tomas Jensen, Andrea Lindsay et Jean Leloup et dans des groupes musicaux tels que Les faux monnayeurs, Hombre (rock en espagnol), Tony Ambulance Band (TAB, autour d'Anthony Rozankovic), Madame Moustache (country), et Violett Pi (electroclash).
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