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Naissance | Montevideo |
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Décès |
(à 76 ans) 16e arrondissement de Paris |
Sépulture |
Oloron-Sainte-Marie |
Nom de naissance |
Julio Luis Supervielle |
Nationalités |
uruguayenne française |
Domiciles |
Uruguay, France |
Activités |
Linguiste, dramaturge, écrivain, traducteur, poète, écrivain de science-fiction |
Genre artistique |
Poésie, nouvelles fantastiques |
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Distinctions |
Prix Heredia () Grand prix de littérature de l'Académie française () Officier de la Légion d'honneur? |
Archives conservées par |
Bibliothèque Beinecke de livres rares et manuscrits |
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Jules Supervielle est un poète et écrivain franco-uruguayen né le à Montevideo et mort le dans le 16 arrondissement de Paris.
Né à Montevideo, il perd ses parents à l'âge de huit mois. Élevé par son oncle et sa tante, il fait ses études à Paris et, sans perdre contact avec l'Uruguay, fréquente les milieux littéraires de l'avant-garde parisienne à partir des premières années du XX siècle.
Jules Supervielle vient d'une famille basco-béarnaise très unie : Bernard, son oncle, fonde une banque, en Uruguay, avec sa femme Marie-Anne, de 1880 à 1883. Cette entreprise devient rapidement familiale : Bernard demande à son frère Jules, père du poète, de venir le rejoindre en Uruguay. Jules fait du trio un parfait quatuor en épousant Marie, s?ur de Marie-Anne et future mère du poète.
Ce dernier naît donc le à Montevideo, en Uruguay, d'un père béarnais et d'une mère basque. La même année, ses parents et lui rentrent en France pour rendre visite à leur famille. C'est à Oloron-Sainte-Marie que se produit un tragique accident : son père et sa mère meurent brutalement, sans doute empoisonnés par le vert-de-gris d'un robinet en cuivre, ou victimes du choléra. L'enfant est d'abord élevé par sa grand-mère.
En 1886 son oncle Bernard le ramène en Uruguay, où il l'élève avec sa femme comme s'il était son propre fils.
À l'âge de neuf ans, Jules Supervielle apprend, par hasard, qu'il n'est que le fils adoptif de son oncle et sa tante. Il commence la rédaction d'un livre de fables sur un registre de la banque Supervielle.
En 1894, son oncle et sa tante s'installent à Paris. Jules Supervielle y fera toutes ses études secondaires.
Il découvre Musset, Hugo, Lamartine, Leconte de Lisle et Sully Prudhomme. Il commence à écrire des poèmes en cachette.
Il publie à compte d'auteur une plaquette de poèmes intitulée Brumes du passé en 1900. Il passe ses vacances d'été en Uruguay en 1901, 1902 et 1903. De 1902 à 1906 : Il poursuit ses études, depuis le baccalauréat jusqu'à la licence ès lettres. Il fait aussi son service militaire mais, de santé fragile, il supporte mal la vie de caserne.
En 1907, Jules Supervielle épouse Pilar Saavedra (1885-1976), à Montevideo. De cette union naissent six enfants, entre 1908 et 1929.
En 1910, il dépose un sujet de thèse sur le sentiment de la nature dans la poésie hispano-américaine. Des extraits paraîtront dans le Bulletin de la bibliothèque américaine. Il publie Comme des voiliers, son deuxième recueil de poèmes. Après de nombreux voyages, il s'installe à Paris, dans un appartement, 47, boulevard Lannes, où il demeurera pendant vingt-trois ans, tout en se rendant souvent en Uruguay, sa seconde patrie.
Durant la Première Guerre mondiale, il est mobilisé de 1914 à 1917. Il travaille notamment au ministère de la Guerre, en raison de ses compétences linguistiques. Dès 1917, il lit beaucoup et découvre Claudel, Rimbaud, Mallarmé, Laforgue et Whitman. En 1919, son troisième recueil Poèmes de l'humour triste est envoyé à plusieurs écrivains déjà connus, notamment Gide et Valéry, qui lui répondent favorablement et le mettent en contact avec La Nouvelle Revue française (NRF).
En 1922, Jules Supervielle publie son premier recueil important de poèmes, Débarcadères. L'année suivante, c'est le début d'une longue amitié avec Henri Michaux, qui deviendra son ami intime et lui dédicacera ses Énigmes dans son premier recueil Qui je fus. C'est aussi cette année-là qu'il publie son premier roman : L'Homme de la pampa.
En 1924, sa première nouvelle importante, La Piste et la Mare, paraît dans la revue Europe.
Il se lie avec le grand poète autrichien Rainer Maria Rilke en 1925 et publie un des recueils poétiques majeurs du XX siècle : Gravitations.
En 1927, il devient l'ami intime de Jean Paulhan et lui soumet désormais tous ses textes.
Son premier recueil important de nouvelles fantastiques, L'Enfant de la haute mer, qui rassemble cinq textes publiés entre 1924 et 1930 et trois inédits, sort en 1931. À cette époque, il s'adonne à de nombreuses activités littéraires et acquiert la reconnaissance de la critique, y compris en Uruguay. Sa première pièce importante, La Belle au bois, voit aussi le jour à cette époque. Par ailleurs, il ne cessera de remanier ses textes, donnant lieu à de multiples rééditions, et les fait passer souvent d'un genre littéraire à un autre. En 1934, il signe avec Louis Cattiaux et Louis de Gonzague-Frick le manifeste du Transhylisme. En 1938, il se lie avec Étiemble qui lui a consacré un des ouvrages les plus complets .
Avec la déclaration de guerre en 1939 commencent des années difficiles : la tension internationale, des difficultés financières et des ennuis de santé (problèmes pulmonaires et cardiaques) conduisent Jules Supervielle à s'exiler pour sept ans en Uruguay. Il est nommé officier de la Légion d'honneur en 1939. La banque Supervielle fait faillite en 1940 ; le poète est ruiné.
Mais son activité littéraire est toujours aussi intense. Il écrit de nombreuses pièces de théâtre qui seront par la suite montées par de grands metteurs en scène, tel Louis Jouvet. Il continue par ailleurs de s'adonner à des traductions (Guillen, Lorca, Shakespeare?) et recevra plusieurs prix littéraires tout au long de ces années de la maturité. En 1944, il fait une série de conférences à l'université de Montevideo sur la poésie française contemporaine.
En 1946, Jules Supervielle rentre en France, nommé attaché culturel honoraire auprès de la légation d'Uruguay à Paris. Il publie ses premiers contes mythologiques sous le titre Orphée, édité en 1950 chez Gallimard sous le titre Premiers pas de l'univers.
En 1955, il publie un récit autobiographique intitulé Boire à la source1, ainsi que quelques pages précieuses sur sa conception de la poésie : en songeant à un art poétique, à la suite de son recueil poétique Naissances.
Sous la plume de Robert Mallet, un hommage lui est rendu la même année pour son ?uvre poétique et théâtrale dans les Cahiers de la Compagnie Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault
À cette époque, il souffre d'arythmie et des séquelles de son infection pulmonaire.
En 1959, il fait paraître son dernier recueil poétique, Le Corps tragique.
En 1960, il est élu prince des poètes par ses pairs. Le , il meurt dans son appartement parisien ; il est inhumé à Oloron-Sainte-Marie. En octobre, la NRF fait paraître un numéro spécial qui lui rend hommage.
De 1966 à 1987, Gallimard édite, dans la collection « Poésie », ses principaux recueils poétiques. Pilar meurt à son tour en 1976 ; elle est enterrée aux côtés de son mari.
En 1990, la ville d'Oloron-Sainte-Marie crée le prix Jules-Supervielle ; parmi ses lauréats, on relève les noms d'Alain Bosquet, d'Eugène Guillevic, de Henri Thomas, de Jean Grosjean et de Lionel Ray.
En 1996, ses ?uvres poétiques complètes sont publiées dans la Bibliothèque de La Pléiade.
Entre 1953 et 1960, il vit au 7 quai Louis-Blériot, où une plaque commémorative lui rend hommage.