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Claude Simon
Claude Simon en 1967
Biographie
Naissance

Tananarive, Madagascar,
Drapeau de la France Empire colonial français
Décès
(à 91 ans)
Paris 5, Drapeau de la France France
Sépulture
Cimetière de MontmartreVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Claude Eugène Henri SimonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Collège Stanislas
Lycée Saint-LouisVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Écrivain, romancier
Conjoint
Réa Karavas (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Académie américaine des arts et des sciencesVoir et modifier les données sur Wikidata
Arme
Brigades internationalesVoir et modifier les données sur Wikidata
Conflit
Guerre d'EspagneVoir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
Nouveau Roman
Genre artistique
dramatique, historique
Distinction
Prix Nobel de littérature (1985)
Prix Médicis pour Histoire (1967)
Archives conservées par
Bibliothèque littéraire Jacques-DoucetVoir et modifier les données sur Wikidata
?uvres principales
La Route des Flandres (1960)
Histoire (1967)
Les Géorgiques (1981)
L'Acacia (1989)
Le Jardin des plantes (1997)
Claude Simon venait régulièrement passer l'été dans sa maison de Salses-le-Château reçue en héritage en 1963

Claude Simon, né le à Tananarive (Madagascar) et mort le à Paris (5 arrondissement), est un écrivain français qui a reçu le prix Nobel de littérature en 1985.

Édité par les Éditions de minuit à partir de 1957, il est très vite classé parmi les auteurs de l'école du Nouveau Roman, aux côtés notamment d'Alain Robbe-Grillet et de Samuel Beckett (lauréat du Prix Nobel de littérature en 1969). Ses livres les plus connus sont La Route des Flandres (1960), Histoire (Prix Médicis 1967) et Les Géorgiques (1981). Le prix Nobel vient en 1985 récompenser un auteur « qui, dans ses romans, combine la créativité du poète et du peintre avec une conscience profonde du temps dans la représentation de la condition humaine ». Par la suite, il publie encore L'Acacia (1989) et Le Jardin des Plantes (1997).

Il s'est également intéressé à la peinture et à la photographie.

  1. ? Hypothèses.org (revue numérique).Voir et modifier les données sur Wikidata
  2. ? « Fichier des actes de décès : Claude Eugene Henri Simon », sur MatchID.
  3. ? (en-US) « The Nobel Prize in Literature 1985 », sur NobelPrize.org (consulté le )

Biographie

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Claude Simon passa son enfance dans l'hôtel familial 12 rue de la Cloche d'Or à Perpignan

Origines familiales et formation

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Claude Simon naît le 10 octobre 1913, à Tananarive (Madagascar), d'un père militaire dans les troupes coloniales. Celui-ci meurt le , près de Verdun, au début de la première Guerre mondiale (commencée le 3 août 1914 en ce qui concerne la France).

Sa mère, issue d'une famille du Tarn, descend du général Jean-Pierre Lacombe-Saint-Michel, député à la Convention (1792-1795).

À partir de 1914, sa mère et lui vivent à Perpignan (Pyrénées-Orientales). Il commence ses études secondaires en 1924 au lycée François Arago de Perpignan (une promotion y est d'ailleurs nommée en son honneur).

Après la mort de sa mère en 1925, des suites d'un cancer, l'éducation de Claude est prise en charge par sa grand-mère maternelle et par un de ses oncles, sous la tutelle d'un cousin germain. Il devient alors élève du collège Stanislas à Paris (1925-1930), puis du lycée Saint-Louis.

Bachelier en 1931, il se consacre ensuite à la peinture et à la photographie, suivant notamment des cours à l'académie de peinture André Lhote.

Débuts (1934-1939)

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De 1934 à 1935, il fait son service militaire au 31 régiment de dragons, caserné à Lunéville.

L'année suivante, il commence à écrire. Au début de la guerre civile en Espagne (18 juillet 1936), il se rend à Barcelone, bastion républicain face aux rebelles franquistes (il décrit cette expérience dans son roman Le Palace).

En 1937, il effectue un voyage qui le conduit en Allemagne, en Pologne et en URSS. Il se lance dans l'écriture d'un premier roman, Le Tricheur (publié en 1945).

Période de la seconde Guerre mondiale (1939-1945)

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En septembre 1939, lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il est mobilisé au 31 régiment de dragons.

Fait prisonnier par les Allemands après le désastre subi par l'armée française en mai-juin 1940, il est transféré dans un camp de prisonniers de guerre situé en Saxe. Il s'en évade et réussit à revenir à Perpignan, alors en zone libre. Craignant d'être arrêté après l'occupation de cette zone (le 11 novembre 1942, à la suite du débarquement allié en Afrique du Nord), il se rend à Paris où il habite jusqu'à la Libération (24 août 1944), participant à la Résistance.

Débuts en littérature

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Après la guerre, il devient viticulteur en Roussillon sur sa propre exploitation et commence la rédaction de plusieurs romans, édités au Sagittaire, puis chez Calmann-Lévy, qu'il considèrera par la suite comme appartenant à une période probatoire et peu convaincante : La Corde raide (1947), Gulliver (1952) et Le Sacre du printemps (1954). Cette période s'achève avec la publication du Vent (1957).

En 1957, il passe aux Éditions de Minuit, qui rééditent alors son premier roman, Le Tricheur (1945). Les livres suivants le classent, pour beaucoup de critiques, dans la mouvance du Nouveau Roman (selon le terme de Roger-Michel Allemand). Il est présent sur la « photographie du Nouveau Roman », qui réunit à la fin de 1959, plusieurs auteurs de ce courant.

Son roman La Route des Flandres, qui évoque la période de la défaite de 1940, obtient le prix de l'Express en 1960, année où il signe le Manifeste des 121 sur le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie. En 1967, il obtient le prix Médicis pour l'un de ses romans les plus connus, Histoire.

Après l'avoir rencontrée en 1962 chez Jérôme Lindon, directeur des Éditions de Minuit, Claude Simon se marie en secondes noces avec Réa Karavas.

En 1981, Les Géorgiques, paru au bout de six années d'écriture, sans autre publication durant cette période, est un de ses romans majeurs.

Prix Nobel (1985)

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En 1985, le prix Nobel de littérature vient récompenser l'un des plus grands représentants français de la modernité littéraire dont l'?uvre, novatrice et exigeante, fut occultée, contestée voire rejetée par une partie de la presse et du public pour « hermétisme », « confusionnisme » et « artificialité ». Bien que l'auteur soit lu et apprécié à l'étranger, son nom est en effet méconnu de la plupart des médias français lors de l'attribution de la récompense.

Voici un extrait de son discours de remerciement lors de la cérémonie de remise des prix Nobel à Stockholm, le  :

« Je suis maintenant un vieil homme, et, comme beaucoup d'habitants de notre vieille Europe, la première partie de ma vie a été assez mouvementée : j'ai été témoin d'une révolution, j'ai fait la guerre dans des conditions particulièrement meurtrières (j'appartenais à l'un de ces régiments que les états-majors sacrifient froidement à l'avance et dont, en huit jours, il n'est pratiquement rien resté), j'ai été fait prisonnier, j'ai connu la faim, le travail physique jusqu'à l'épuisement, je me suis évadé, j'ai été gravement malade, plusieurs fois au bord de la mort, violente ou naturelle, j'ai côtoyé les gens les plus divers, aussi bien des prêtres que des incendiaires d'églises, de paisibles bourgeois que des anarchistes, des philosophes que des illettrés, j'ai partagé mon pain avec des truands, enfin j'ai voyagé un peu partout dans le monde... et cependant, je n'ai jamais encore, à soixante-douze ans, découvert aucun sens à tout cela, si ce n'est comme l'a dit, je crois, Barthes après Shakespeare, que « si le monde signifie quelque chose, c'est qu'il ne signifie rien » ? sauf qu'il est. »

Vie personnelle

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Il réside entre sa maison de Salses-le-Château et son appartement au n 3 place Monge qu'il habite depuis 1965, dans le Quartier latin à Paris. Dostoievski et Marcel Proust sont ses auteurs de chevet.

Intéressé par la peinture, il fréquente Pierre Soulages et correspond avec Jean Dubuffet. Il apprécie l'?uvre de Nicolas Poussin, de Pierre Alechinsky et d'Antoni Tàpies. Bien avant sa mort, il demande à sa seconde épouse de détruire tous ses tableaux, qu'il juge quelconques.

Claude Simon était également photographe.

Mort et funérailles

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Claude Simon meurt le , à l'âge de 91 ans.

Il est inhumé à Paris, au cimetière de Montmartre.

En 2006, ses grands romans sont édités à la Bibliothèque de la Pléiade.

En 2013, à l'initiative de Dominique Viart et d'Alain Fleischer, la Bibliothèque publique d'information, associée au Centre Georges-Pompidou, lui consacre une exposition : "Claude Simon. l'inépuisable chaos du monde".

Sous le même titre, Alain Fleischer réalise en 2014 un documentaire intégrant un long entretien avec Réa Simon, veuve de l'écrivain.

  1. ? Mireille Calle-Gruber, Claude Simon. Une vie à écrire, Paris, Seuil, 2011, p. 58, 71.
  2. ? Anne Simonin, « La photo du Nouveau Roman. Tentative d'interprétation d'un instantané », Politix, 1990, n° 10-11.
  3. ? Édouard Launet, « Claude Simon : écrivain, au sens Nobel du terme », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. ? « Les Éditions de Minuit », sur www.leseditionsdeminuit.fr (consulté le )
  5. ? (en-US) « The Nobel Prize in Literature 1985 », sur NobelPrize.org (consulté le )
  6. ? Termes employés dans l'article de Jean-Pierre Damour consacré à Claude Simon dans le Dictionnaire des écrivains de langue française, M-Z, Paris, Larousse, 2001, page 1790
  7. ? Baptiste Liger, « Le Nobel à Claude Simon », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. ? « Place Monge (Paris) - Association des Lecteurs de Claude Simon », sur associationclaudesimon.org (consulté le )
  9. ? Pauline Cazaubon, « Claude Simon photographe », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès limité).
  10. ? Pierre Lepape, « Claude Simon, un « arbre » littéraire enraciné dans l'Histoire », Le Monde, (consulté le )
  11. ? Éditions Larousse, « Claude Simon - LAROUSSE », sur www.larousse.fr (consulté le )
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