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Joann Sfar
En 2022 à Reims.
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (53 ans)
NiceVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
École nationale supérieure des beaux-arts
Université Nice-Sophia-AntipolisVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Scénariste, dessinateur humoristique, producteur de cinéma, enseignant, auteur de bande dessinée, réalisateur de cinéma, acteur, illustrateurVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
André Sfar (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Liliane Haftel (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Sandrina Jardel (jusqu'en 2014)
Louise Lacoste
Autres informations
A travaillé pour
Charlie HebdoVoir et modifier les données sur Wikidata
Maîtres
Jean-François Debord, Pierre CarronVoir et modifier les données sur Wikidata
Partenaire
Lewis TrondheimVoir et modifier les données sur Wikidata
Genre artistique
FantasyVoir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Distinctions
Prix Yellow-Kid ()
Officier des Arts et des Lettres? ()Voir et modifier les données sur Wikidata
?uvres principales
Le Chat du rabbinVoir et modifier les données sur Wikidata
signature de Joann Sfar
Signature

Joann Sfar, né le à Nice (Alpes-Maritimes, France), est un auteur de bande dessinée, illustrateur, romancier, acteur et réalisateur français.

Il est notamment connu pour ses séries Petit Vampire, Le Minuscule Mousquetaire, Le Chat du rabbin qu'il adapte ensuite au cinéma, Klezmer, Donjon et la série des Carnets. Il illustre également de nombreux ouvrages, et est aussi professeur de dessin à l'École des beaux-arts de Paris.

Biographie

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Famille et enfance

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Originaire de Nice, Joann Sfar est issu d'une famille juive séfarade de Sétif, en Algérie, du côté de son père, et ashkénaze ukrainienne laïque et anticonformiste, du côté de sa mère. Toute la famille du grand-père maternel a été déportée durant la Seconde Guerre mondiale. Sa mère, Liliane née Hoftel dite Lilou (1948-1974), est chanteuse pop. Son père, André Sfar (1933-2014), est avocat, engagé dans la lutte contre le néonazisme dans les années 1970, pianiste, et adjoint de Jacques Médecin à la mairie de Nice, avant de démissionner lorsque Médecin accepte le soutien du Front national pour faire adopter le budget municipal.

Sa mère meurt quand il a trois ans mais on lui dit qu'elle est « partie en voyage ». Il est élevé par son père, dont la vision du judaïsme est, plus que celle de sa famille maternelle, pratiquante et traditionaliste, ainsi que par son grand-père maternel (ancien résistant, médecin dans la brigade Alsace-Lorraine puis rabbin anticlérical), qui occupe avec sa grand-mère maternelle une villa au cap d'Antibes ? demeure qui inspirera son ?uvre.

Formation

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À l'âge de dix-sept ans, il entretient une correspondance qui dure plusieurs années avec l'auteur de bande dessinée Pierre Dubois, lequel le soutient dans son projet de faire de la bande dessinée.

Après des études brillantes aux lycées Masséna et Honoré-d'Estienne-d'Orves à Nice, Joann Sfar effectue un cursus philosophique à l'université Nice-Sophia-Antipolis, pour notamment satisfaire son père, où il a pour enseignants Clément Rosset, Jean-François Mattéi, André Flécheux, et y obtient une maîtrise avec mention « Très bien ». À 21 ans, il est contacté par les éditions Larousse pour publier son mémoire de maîtrise sur la représentation de la figure humaine, avant de se raviser au motif qu'il aurait refusé de modifier son texte.

En 1992, il termine sa formation à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris où l'un de ses professeurs est le peintre Jean-François Debord.

Débuts en bande dessinée

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Joann Sfar dessine depuis l'enfance, en attendant que sa mère « revienne ».

En 1994, il publie ses premières planches à l'Association, rejoignant ainsi Jean-Christophe Menu, Stanislas, Mattt Konture, Killoffer, David B., Mokeït et Lewis Trondheim avec qui il collaborera par la suite. Ces auteurs font partie de la nouvelle vague d'auteurs de bande dessinée française des années 2000 qui revendique une liberté formelle en cherchant à s'éloigner des formats classiques franco-belges.

Au début des années 1990, il continue d'envoyer en vain ses dessins aux éditeurs et rejoint en 1992 l'atelier Nawak avec d'autres auteurs de l'Association, où il participe à la vie de l'atelier en prenant les commandes d'illustrations que d'autres refusent. Ensuite, il travaille à l'atelier des Vosges avec des auteurs comme Frédéric Boilet, Marjane Satrapi, ou Christophe Blain avec qui il collabore (Donjon, Socrate le demi-chien).

L'Association publie en 1994 le premier album de Sfar et la maison Cornélius, le premier tome des Aventures d'Ossour Hyrsidoux.

Il développe très vite un grand nombre de séries adultes et jeunesse (son premier best-seller Petit Vampire puis Sardine de l'espace), dans des formats classiques (Le Chat du rabbin, Donjon) ou plus novateurs (Klezmer ou ses Carnets autobiographiques).

Comme de nombreux dessinateurs, il est publié dans les pages du mensuel Fluide Glacial.

Succès et diversification

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Ses sources d'inspiration vont du cinéma à la musique, en passant par la littérature, la philosophie, les beaux-arts, le dessin ou les jeux vidéo. L'éclectique Joann Sfar est « un auteur de bande dessinée capable d'aborder tous les genres et de conquérir tous les publics ».

Il a exercé la fonction de directeur de collection chez l'éditeur Bréal Jeunesse, où il a publié des livres pour la jeunesse. En 2005, il crée et dirige la nouvelle collection de bandes dessinées « Bayou » chez l'éditeur Gallimard. En 2008, Le Petit Prince de Saint-Exupéry, qu'il illustre, se vend à 150 000 exemplaires et est traduit en trente langues.

Sa série Petit Vampire est adaptée pour la télévision en 2003. En 2010, il se lance dans le cinéma avec le film Gainsbourg, vie héroïque qui obtient le César du meilleur premier film mais restera déficitaire.

En 2011, il sort une adaptation en dessin animé du Chat du Rabbin et obtient le César du meilleur film d'animation.

Dans le cadre de l'élection municipale de 2014 à Paris, il croque des dessins depuis les QG de campagne d'Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet.

En 2015, il est personnellement affecté par les attentats contre Charlie-Hebdo dont il connaissait bien les victimes ; il publie la même année l'album Si Dieu existe, sorte de carnet intime où il développe son point de vue sur le monde ou la religion.

En 2016, il est dessinateur résident à Paris Match en alternance avec Sempé puis est nommé professeur aux Beaux-Arts ? incarnant ainsi la « légitimation de la bande dessinée au sein de l'ENSBA... et dans le monde de l'art ». Il est fait chevalier de la Légion d'honneur la même année.

En 2016-2017, Sfar expose à l'Espace Dali à Montmartre : Joann Sfar - Salvador Dali : Une seconde avant l'éveil.

Il est actif sur les réseaux sociaux comme Instagram, Facebook ou Twitter, où il produit des milliers de publications.

Joann Sfar est également musicien, il joue notamment du ukulélé. Il a ponctuellement joué sur scène avec Mathias Malzieu, chanteur du groupe Dionysos.

Engagement

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Lors du Festival d'Angoulême 2016, il demande, ainsi que Riad Sattouf, à être retiré de la liste des nominés au grand prix, au motif qu'aucune dessinatrice n'y figure.

Il est président d'honneur de la Ligue des auteurs professionnels, fondée en 2018.

En , la Société des gens de lettres indique son intention de l'attaquer pour diffamation, à la suite de propos qu'il a tenus sur France Inter. Cela l'amène à préciser dans un communiqué le constat qu'il fait des défaillances de la distribution des aides aux auteurs.

Son engagement contre les positions antisémites et d'extrême droite vient de sa famille juive à la fois ashkénaze laïque et séfarade traditionnelle établie sur la côte méditerranéenne, notamment de l'engagement politique local de son père et de la déportation de sa famille maternelle. Se disant athée et multiculturaliste, et déclarant adorer les Arabes et les Juifs tout en étant « emmerdé » par toute religion, il prévoit de voter pour LFI en 2017, mais accuse le parti d'être proche des régimes russe et syrien, et il dit finalement renoncer à ce vote.

Des personnalités du monde de l'édition comme Jean-Louis Gauthey de la maison Cornélius ou Jean-Christophe Menu prennent leurs distances avec lui.

Ses positions sur le conflit israélo-palestinien font aussi polémique à gauche lors de l'émission de France Culture consécutive aux Attaques du 7 octobre 2023 où il déclare : « Je suis dans l'émotion, je penserai plus tard », certains de ses propos étant jugés provocants ou ambigus à gauche. Il déclare par la suite que « l'antisémitisme est le pire ennemi de la cause palestinienne ». Selon lui, aucun camp ne doit tomber dans la caricature, c'est pourquoi « la société israélienne n'est pas à l'image de son gouvernement d'extrême droite, et confondre le Hamas et la population palestinienne est une aberration ».

Vie privée

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Il a été marié jusqu'en 2014 à Sandrina Jardel ? qu'il a connue durant leur adolescence et avec qui il a collaboré artistiquement ainsi que vécu dans plusieurs endroits du monde. Avec elle, il a deux enfants, une fille et un garçon.

Il épouse ensuite l'actrice Louise Lacoste, avec qui il a un fils né en 2020.

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  6. ? « Joann Sfar : « Je pense à un film sur Jacques Médecin » », sur Le blog BD de Nice-Matin et Var-matin (consulté le ).
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  12. ? Intitulé du sujet de mémoire : « Le complexe du Golem, ou le peintre juif face à la figure humaine ».
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  14. ? Thierry Groensteen, Entretiens avec Joann Sfar, Les Impressions Nouvelles, Bruxelles, 2012.
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  32. ? Pascaline Potdevin, « Joann Sfar : «J'ai envie que des lecteurs athées, juifs, chrétiens ou musulmans puissent discuter du Chat du Rabbin» », Madame Figaro, .
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