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Fernando Savater
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Fernando Savater au Parlement européen de Strasbourg le 20 novembre 2013 à l'occasion du 25 anniversaire du prix Sakharov.
Naissance
Saint-Sébastien, Drapeau de l'Espagne Espagne
Activité principale
philosophe, écrivain, traducteur, journaliste, professeur
Distinctions
Prix national de l'essai (1982)
Prix Anagrama (1982)
Prix Sakharov (2000)
Prix Planeta (2008)
Auteur
Langue d'écriture Castillan
Genres
essai, roman, pièce de théâtre, article de presse

?uvres principales

  • Invitación a la ética
  • Éthique à l'usage de mon fils
  • Política para Amador
  • Las preguntas de la vida
  • La tarea del héroe
  • La hermandad de la buena suerte

Fernando Savater, né le à Saint-Sébastien, est un philosophe, activiste, essayiste, romancier, dramaturge, traducteur, journaliste et professeur espagnol.

Auteur prolifique, il met un point d'honneur à rapprocher les jeunes de la philosophie et à étudier l'éducation et la pédagogie. Il s'engage également contre le terrorisme dans le Pays basque : à ce titre, l'association ¡Basta Ya!, dont il est porte-parole, reçoit en 2000 le prix Sakharov.

Il a reçu de nombreux prix littéraires, dont le prix national de l'essai en 1982.

  1. ? « Notice d'autorité personne - Fernando Savater », sur bnf.fr (consulté le ).

Biographie

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Études et professorat

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Fils d'un notaire de Saint-Sébastien, Fernando Savater est élevé chez les marianistes et se montre très porté sur la lecture, en particulier la lecture populaire et les bandes dessinées ? il n'en a d'ailleurs jamais perdu l'intérêt, les défendant dans ses ?uvres.

À 13 ans, sa famille s'installe à Madrid, où il passe son baccalauréat au Colegio del Pilar. Il apprécie très tôt le théâtre et joue dans plusieurs troupes amateurs.

Il étudie la philosophie à l'université complutense de Madrid où il passe son doctorat avec une thèse polémique sur Emil Cioran.

En janvier 1969, sous l'état d'exception, il est emprisonné un mois à la prison de Carabanchel. Il s'exile en France lors des dernières années du franquisme, radicalement opposé à toute forme de régime politique autoritaire.

Fernando Savater en 2011.

Il travaille comme professeur assistant dans les facultés de Sciences politiques et de Philosophie de l'Université autonome de Madrid, d'où il est finalement interdit d'enseigner pour avoir émis plusieurs critiques du franquisme. Plus tard, il devient professeur d'éthique et de sociologie à l'université nationale d'enseignement à distance (UNED), puis en 1980 professeur remplaçant à l'université du Pays basque, avant de devenir titulaire en 1984. Au début des années 1990, il devient professeur titulaire de philosophie dans son alma mater et jusqu'à sa retraite, en 2008.

En octobre 2008, il prend sa retraite de professeur de philosophie dans son alma mater.

Autres activités

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Il est collaborateur habituel d'El País depuis sa fondation en 1976, et en 1990, avec Javier Pradera (es), il lance le magazine Claves de Razón Práctica.

Il participe en 2011 au centenaire d'Emil Cioran, dont il a toujours été proche intellectuellement, aux côtés, entre autres, d'Alain Finkielkraut et Roland Jaccard.

Engagements politiques

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Fernando Savater et Albert Boadella, représentant Ciutadans de Catalunya en 2007, lors d'un acte de l'Union, progrès et démocratie de Rosa Díez.

Il s'intéresse très tôt à la politique, « appartenant à une génération qui est née contre la dictature et le franquisme », et a participé à beaucoup de mouvements civiques au Pays basque : il déclare que s'engager pour la politique est un devoir citoyen.

En plus de le faire dans des livres comme Euskadi : pensar el conflicto, sorti en 1987, il s'implique dans des organisations en faveur de la paix et contre le terrorisme au Pays basque, qu'il qualifie de « dictat nationaliste » comme Movimiento por la Paz y la No Violencia, Gesto por la Paz de Euskal Herria (es), Foro Ermua (es), et ¡Basta Ya!, ce qui lui a valu des menaces de mort de la part de l'ETA. Pour son engagement, il reçoit en 2000 le prix Sakharov des droits de l'homme et de la liberté d'expression.

Il s'oppose à tout parti se construisant autour de l'exaltation patriotique. D'abord libertaire puis libéral, il s'affirme dans cette position avec la polémique suscitée avec le philosophe basque Javier Sádaba (es), quand ils écrivent en 1987 Euskadi : pensar el conflicto, où ils analysent l'identité et la question du séparatisme basque, la véritable portée d'Herri Batasuna et remettent en question la possibilité de gouverner de façon autonome, tout en soutenant officiellement la légalisation de l'organisation basque. Il prendra des positions ouvertement antinationalistes, défendant ainsi les Basques opprimés par le nationalisme basque. Il considère que la politique du Parti nationaliste basque est discriminatoire, démodée et complaisante avec le terrorisme basque. Il s'affirme antinationaliste et rejette le « vasquismo (es) », sans jamais renoncer à son identité ni à sa condition basque.

Ainsi, il bondit lorsque José Luis Rodríguez Zapatero, alors chef du gouvernement espagnol, souhaite que la réforme du statut de la Catalogne, visant à raffermir l'autonomie de la région, aboutisse ; pour lui, il s'agit de laisser les nationalistes radicaux gagner du terrain : « Bien sûr que nous voulons la paix ! Mais on ne peut pas appeler paix n'importe quoi ; pour avoir connu la paix franquiste, nous le savons bien. »

Il demande le boycott des élections basques de 2007 de la part du PSOE et du PP, les accusant de ne pas être « propres ni réellement démocratiques »

Savater défend à de nombreuses occasions la Constitution espagnole comme étant le seul « véhicule de paix » et le Statut d'autonomie du Pays basque, « vecteur d'union » : son opposition à tout type de nationalisme a pour but d'atteindre un « idéal d'humanité universel » partagé par tous et qui se traduirait par un organisme gouvernemental d'autorité mondiale au-dessus des gouvernements et états nationaux qui servirait à résoudre les disputes et réaliser des tâches administratives d'intérêt commun.

Il s'engage également pour le nouveau parti Union, progrès et démocratie, pour la défense d'une Espagne unie dans la pluralité.

En 2008, une polémique surgit en Espagne à la suite d'un manifeste publié notamment par Mario Vargas Llosa, Miguel Delibes et Fernando Savater ? qui est à l'origine du manifeste ?, souhaitant que le castillan soit officialisé dans la constitution espagnole, voyant l'avancée des langues régionalistes menaçante pour la seule langue commune du pays, et potentiellement source de « discrimination ou de marginalisation à l'égard de ceux qui parlent seulement castillan » : « Une chose est d'encourager la connaissance des langues régionales et une autre est de les imposer au détriment de la langue commune. », déclare-t-il.

En 2010, alors que Baltasar Garzón, magistrat espagnol de l'Audience nationale, essaie d'enquêter sur les exactions des troupes et milices franquistes ? qui n'ont jamais fait l'objet d'enquête en Espagne, alors que celles des Républicains l'ont été avec la Causa General (es) ?, Savater se positionne contre une telle enquête en déclarant que « Les guerres ne se gagnent pas soixante-dix ans plus tard ».

En 2013, le magazine britannique Prospect établit une liste des 65 penseurs les plus influents du monde, dans laquelle Fernando Savater apparaît à la 47 place (à la suite d'un vote dans plus de 100 pays et où 10 000 personnes ont voté).

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