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Goliarda Sapienza
Biographie
Naissance
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CataneVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 72 ans)
GaèteVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
italienne ( - )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Écrivaine, actrice, poétesseVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
Giuseppe Sapienza (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Maria Giudice (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Francesco MaselliVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Condamnée pour
VolVoir et modifier les données sur Wikidata
Plaque commémorative

Goliarda Sapienza, née à Catane (Italie) le et morte à Gaète le , est une comédienne, écrivaine et partisane italienne athée et anarchiste. Personnage féminin hors-norme, ses ouvrages ont souvent un caractère autobiographique.

Biographie

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Famille et jeunesse

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Goliarda Sapienza naît en 1924 à Catane dans une famille socialiste anarchiste sicilienne recomposée et comptant de nombreux enfants. Elle grandit au 20, rue Pistone dans cette ville de Catane.

Son père, Giuseppe Sapienza, avocat, est une figure importante du socialisme sicilien jusqu'à l'arrivée au pouvoir des fascistes, et sa mère, Maria Giudice, également une figure importante de la gauche italienne, est directrice du Grido del popolo (« Le Cri du peuple »), le journal de la section turinoise du Parti socialiste italien, dont Antonio Gramsci est l'un des rédacteurs. Sa mère est également la première femme amenée à diriger la Chambre des métiers de Turin.

Ses parents tiennent à la garder éloignée des écoles fascistes et elle reçoit une éducation originale, athée et socialiste.

Comédienne

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En 1940, à l'âge de 16 ans, une bourse d'études lui permet d'entrer à l'Académie nationale d'art dramatique à Rome. Dans les années qui suivent, elle se produit régulièrement sur les scènes de théâtre, entre autres dans des pièces de Luigi Pirandello. Elle travaille aussi de temps en temps pour le cinéma, avec plusieurs réalisateurs de renom mais souvent dans de petits rôles.

Elle est alors, pendant dix-sept ans, la compagne du cinéaste Francesco Maselli. Tardivement, à presque 70 ans, elle enseigne la comédie au Centre expérimental de cinématographie de Rome.

Partisane

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Pendant l'occupation nazie de Rome, elle est sous-lieutenant dans la brigade « Vespri » sous le faux nom de « Ester Caggegi » (carte ANPI n° 128440), un groupe de résistants à cette occupation et au pouvoir fasciste, un groupe créé par son père.

Écrivaine, autrice

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Elle met fin à sa carrière d'actrice pour écrire, et commence un cycle de récits autobiographiques à la fin des années 1960 (Lettre ouverte (1967), Le Fil de midi (1969), dans lequel elle parle de sa jeunesse, de sa relation avec ses parents, de la vie de sa famille durant le régime fasciste et de son séjour dans un hôpital psychiatrique après une tentative de suicide, suivant le décès de sa mère en 1953. Les livres L'Université de Rebibbia (1983), dans lequel elle raconte son incarcération après un vol de bijoux, Les Certitudes du doute (1987) et Destin forcé (paru en 2002) complètent plus tard son ?uvre.

Son roman L'Art de la joie, écrit entre 1967 et 1976, est considéré comme une ?uvre majeure de la littérature italienne contemporaine. C'est le récit, à travers une jeune femme appartenant au milieu anarcho-socialiste, des grands événements qui touchent l'Italie au XX siècle. Il suscite pourtant des réticences initiales de la part des éditeurs italiens pour son contenu contestataire et féministe. Même l'intervention du président de la République, ami de sa mère, ne suffit pas à faire accepter son manuscrit qui n'est publié pour la première fois qu'en 1998 à compte d'auteur par le mari de Goliarda Sapienza, Angelo Pellegrino (it) (acteur et écrivain italien), après la mort de celle-ci, en 1996, et passe à l'époque inaperçu.

C'est en 2005 avec la publication en Allemagne par Waltraud Schwarze, puis en France par son amie Viviane Hamy, qu'il devient un best-seller et un long-seller, traduit en quinze langues et enfin reconnu aussi en Italie.

En 1980, elle fait un court séjour en prison pour un vol de bijoux lors d'une soirée mondaine. Elle tire de cette expérience d'incarcération un roman, L'Université de Rebibbia ( publié en Italie en 1983, paru en français aux éditions Le Tripode, en 2013). C'est son premier succès littéraire dans son pays. En 2025, un film, Fuori, réalisé par Mario Martone, s'inspire de ce récit.

Les Certitudes du doute (Le certezze del dubbio, Pellicanolibri, 1987) lui permet de rencontrer son compatriote, poète publié et éditeur, Beppe Costa, qui tente, en vain, de la faire bénéficier de la rente prévue dans le cadre de la loi Bacchelli, pour les personnes en situation de précarité, sans pouvoir obtenir une réimpression de ses ?uvres. Il n'est publié en italien qu'en 1998, après la mort de son auteur.

Ses textes sont marqués par des enjeux sociétaux et intimes dont le féminisme, le viol, le genre comme construction sociale et sa propre bisexualité.

Dernières années

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Goliarda Sapienza passe la dernière partie de sa vie à Rome et à Gaète. C'est dans cette ville qu'elle a écrit L'Art de la joie et qu'elle est retrouvée morte à son domicile.

  1. ? « Une vie une ?uvre - Goliarda Sapienza (1924-1996) : la Madone indocile » [audio], sur France Culture.
  2. ? Graziella Pagliano, « Sapienza, Goliarda [Catane 1891 -Rome 1996] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 3851
  3. ? « Goliarda Sapienza, la gloire posthume d'une écrivaine insoumise », sur Télérama, (consulté en ).
  4. ? « Le Charme de Goliarda Sapienza », sur Causette, (consulté en ).
  5. ? « Goliarda Sapienza, L'Art de la joie (Viviane Hamy) », sur France Culture, (consulté le ).
  6. ? René de Ceccatty, « Sapienza, princesse hérétique », sur Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  7. ? Costanza Fraia, "Francesca Todde : "Sono la copertina del manifesto"", Il Manifesto, .
  8. ? (it) « Remembering Sicilian Partisan Women », sur Associazione Nazionale Partigiani d'Italia de Sicile, .
  9. ? « L'art du paradoxe de Goliarda Sapienza », sur Libération, (consulté en ).
  10. ? « Retour sur l'?uvre de Goliarda Sapienza », sur France Culture, (consulté en ).
  11. ? Boris Bastide, « Dans Fuori, Mario Martone filme Valeria Golino en Goliarda Sapienza, écrivaine en décalage avec les normes », sur Le Monde,
  12. ? « Goliarda Sapienza, l'autrice flamboyante et insaisissable de « L'Art de la joie » », sur Viabooks, (consulté le )
  13. ? Camille Renard, « Goliarda Sapienza ou l'art de la joie », sur France Culture, (consulté le )
  14. ? (it) Alice Figini, « Goliarda Sapienza: vita e opere della scrittrice dell'autenticità », sur sololibri.net, (consulté le ).
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