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| Naissance | Theniet El Had |
|---|---|
| Nom dans la langue maternelle |
?????? ?????? |
| Nationalités |
française (depuis ) algérienne (jusqu'à ) |
| Domicile |
Boumerdès |
| Formation |
École nationale polytechnique d'Alger |
| Activités |
Écrivain, chef d'entreprise, haut fonctionnaire, enseignant, ingénieur, essayiste |
| Enfants |
| Membre de |
Académie des sciences d'outre-mer () |
|---|---|
| Distinction |
prix du premier roman prix Tropiques prix Michel-Dard grand prix RTL-Lire grand prix de la francophonie prix Nessim-Habif de l'Académie royale de Belgique prix Louis-Guilloux prix de la paix des libraires allemands prix du Roman-News prix du roman arabe prix Édouard-Glissant (2007) chevalier des Arts et des Lettres (2012) grand prix de la francophonie de l'Académie française (2013) grand prix du roman de la Société des gens de lettres (2008) médaille d'or de la Renaissance française (2014) docteur honoris causa de l'ENS Lyon (2013) grand prix du roman de l'Académie française (2015) prix international de la laïcité (France, 2018) membre associé de l'Académie des sciences d'outre-mer (2020) prix Méditerranée (2021) membre de l'académie franco-allemande à Paris prix de la Licra Paris (2023) prix Constantinople (2023) Prix mondial Cino-Del-Duca et Prix Renaudot du livre de poche (2025) |
Le Serment des barbares, Poste restante : Alger, lettre de colère et d'espoir à mes compatriotes, L'Enfant fou de l'arbre creux, Le Village de l'Allemand, 2084 : la fin du monde |
Boualem Sansal (en arabe : ?????? ?????, en tamazight : Bu?lam Sen?al; ?????? ??????), né le ou le 15 octobre à Theniet El Had (Algérie), est un écrivain franco-algérien d'expression française.
Il est le lauréat du grand prix du roman de l'Académie française en 2015 pour son roman 2084 : la fin du monde.
Il est incarcéré le pour près d'un an en Algérie, après avoir obtenu la nationalité française en , et quelques semaines après avoir contesté les frontières actuelles du pays avec le Maroc dans le média français d'extrême droite Frontières. Le , il est condamné à une peine de cinq ans de prison ferme et à une amende de 500 000 dinars. Il est gracié par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le sur demande de l'Allemagne.
Boualem Sansal est né dans un village des monts de l'Ouarsenis en Algérie. L'année de sa naissance est incertaine. Selon son éditeur Antoine Gallimard, bien que Sansal déclare être né en 1949, il se serait en réalité « retranché cinq ans », « par coquetterie ».
Son père, Abdelkader Sansal, est d'origine marocaine et issu d'une famille de la région du Rif au Maroc laquelle s'installe en Algérie. Sa mère algérienne Khdidja Benallouche, a reçu une instruction et une éducation occidentales. Il passe une partie de son enfance dans le quartier Belcourt à Alger.
Boualem Sansal a une formation d'ingénieur de l'École nationale polytechnique d'Alger ainsi qu'un doctorat d'économie. Il a été enseignant, consultant, chef d'entreprise et haut fonctionnaire au ministère de l'Industrie algérien.
Boualem Sansal s'est d'abord marié avec une Tchèque, avec laquelle il a eu deux filles : Sabeha et Nawal. Il épouse ensuite Naziha, enseignante de mathématiques à Boumerdès, qui démissionnera de son poste. En 2024, sa seconde épouse est gravement malade et reçoit des soins en France.
En novembre 2025, à 81 ans, après sa grâce, Boualem Sansal est transféré à Berlin pour y recevoir des soins médicaux. Il a lui-même confirmé être atteint d'un cancer de la prostate. Quelques jours après son retour d'Allemagne en France, il accorde une interview à la chaîne de télévision française France 2, où il revient notamment sur les médecins algérien qui l'avaient pris en charge lors de son incarcération, et affirme avoir été « traité de manière tout à fait remarquable par des professeurs et des médecins consciencieux et sérieux, qui m'ont pris en amitié et qui ont fait plus que leur devoir »
Boualem Sansal, bien que grand lecteur, ne se vouait pas à l'écriture. Mais sous les encouragements de son ami Rachid Mimouni, il commence à écrire en 1997, en réaction contre le terrorisme islamiste, alors que la guerre civile algérienne (la « décennie noire ») bat son plein. Il cherche à entrer dans l'esprit de ses compatriotes pour tenter de comprendre puis d'expliquer ce qui a mené à l'impasse politique, sociale et économique de son pays, et à la montée de l'islamisme.
Son premier ouvrage, Le Serment des barbares, connaît un succès de librairie : Sansal est invité au printemps 2000 au Festival du premier roman de Chambéry et, en été, au festival Les Nuits & les Jours de Querbes.
En 2003, Boualem Sansal est l'un des rescapés du séisme meurtrier qui touche sa région à Boumerdès. Après avoir été porté disparu pendant un certain temps, il est retrouvé à la suite d'un appel lancé par la télévision algérienne.
La même année, c'est en France qu'est publié son troisième roman, Dis-moi le paradis, description de l'Algérie postcoloniale, à travers les portraits de personnages que rencontre le personnage principal, Tarik, lors de son voyage à travers ce pays. Le ton est très critique envers le pouvoir algérien, se moquant de Boumédiène, dénonçant ouvertement la corruption à tous les niveaux de l'industrie et de la politique, l'incapacité à gérer le chaos qui a suivi l'indépendance, et attaquant parfois violemment les islamistes. Il critique également l'arabisation de l'enseignement.
Selon El Hachemi Djaâboub, alors ministre de l'Industrie, Boualem Sansal a été limogé en raison de son absence fréquente et de ses déplacements à l'étranger non justifiés. Il ne s'est pas retiré de ce ministère par opposition à la politique menée par le gouvernement algérien.
En 2005, s'inspirant de son histoire personnelle, il écrit Harraga (harraga signifie « brûleur de route », surnom que l'on donne à ceux qui partent d'Algérie, souvent en radeau dans des conditions dramatiques, pour tenter de passer en Espagne).
En 2006, son livre Poste restante, Alger, une lettre ouverte à ses compatriotes, est censuré en Algérie. Après la publication de ce pamphlet, il est menacé et insulté, mais il décide de rester en Algérie. En 2007, il publie Petit éloge de la mémoire, récit épique de l'aventure berbère.
Son roman Le Village de l'Allemand, publié en , est censuré en Algérie, car il établit un parallèle entre islamisme et nazisme. L'ouvrage raconte l'histoire de Hans Schiller, un ancien membre de la SS qui fuit en Égypte après la défaite allemande et se retrouve ensuite à soutenir l'Armée de libération nationale, avant de devenir un héros de guerre et de se retirer dans un petit village isolé. Le livre s'inspire d'une histoire authentique, découverte dans les années 1980.

Ses livres, publiés en France, sont librement vendus en Algérie. Cependant, l'auteur y déclenche une controverse, notamment depuis sa visite au Salon du livre de Jérusalem (he) en 2011. Cette participation suscite de nombreuses critiques dans le monde arabe.
Lors du Festival de Berlin 2012, il est membre du jury de Mike Leigh. Il y côtoie Barbara Sukowa, François Ozon, Jake Gyllenhaal, Charlotte Gainsbourg, Asghar Farhadi et Anton Corbijn.
En 2018, il participe à l'écriture d'un ouvrage commun, Le Nouvel Antisémitisme en France, sous la direction de Philippe Val, dans lequel il écrit que le gouvernement français participe « au plan de conquête de la planète par la soumission de ses habitants à l'islam », ce que lui reproche Nicolas Lebourg, chercheur et membre de l'Observatoire des radicalités politiques de la fondation Jean-Jaurès.
Alors que l'hebdomadaire français Télérama le décrit comme un intellectuel issu « de la gauche laïque algérienne », en 2024 il est porté aux nues par une partie de l'extrême droite française. D'après le média RFI, Boualem Sansal aurait même fait partie du comité éditorial du média français d'extrême droite Frontières, mais l'écrivain dément cette information à sa sortie de prison en . Il affirme qu'il a effectivement été invité par son ami Xavier Driencourt à participer au comité stratégique, mais qu'il ne connaissait pas le journal Frontières. Il a participé à une seule réunion. « C'est seulement plus tard que j'ai découvert ce que c'était. Je n'ai fait aucun scandale ; je n'y suis plus jamais retourné, c'est tout ».
Il est naturalisé français par le président de la République, Emmanuel Macron, en 2024. Selon son ami Xavier Driencourt, il cherche alors à « s'installer en France », où son épouse est hospitalisée.