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Fauteuil 31 de l'Académie française | |
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Henri de Bornier Joseph Bédier |
Naissance | Marseille (Second Empire) |
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Décès |
(à 50 ans) Cambo-les-Bains |
Sépulture |
Cimetière Saint-Pierre de Marseille |
Nom de naissance |
Edmond Eugène Alexis Rostand |
Nationalité |
française |
Formation |
Lycée Thiers Collège Stanislas de Saint-Raphaël (d) |
Activités |
Dramaturge, poète, écrivain, essayiste |
Famille |
Famille Rostand |
Père |
Eugène Rostand |
Mère |
Angèle Gayet (d) |
Fratrie |
Juliette Rostand Jeanne Rostand (d) |
Conjoint |
Rosemonde Gérard |
Enfants |
Maurice Rostand Jean Rostand |
Propriétaire de |
Villa Arnaga, villa Julia (d) |
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Membre de |
Académie française () Société des poètes français Académie des Jeux floraux |
Mouvement |
Néoromantisme |
Genres artistiques |
Théâtre, poésie, essai |
Distinctions |
Prix Toirac () Commandeur de la Légion d'honneur? () |
Cyrano de Bergerac (), L'Aiglon (), Chantecler () |
Edmond Rostand, né le à Marseille et mort le à Paris, est un écrivain, dramaturge, poète et essayiste français.
Il est l'auteur d'une des pièces les plus connues du théâtre français, Cyrano de Bergerac. Son ?uvre est marquée par l'influence de Victor Hugo et de Théodore de Banville, « dont il est l'héritier le plus populaire mais aussi le plus controversé ».
Son épouse est la poétesse Rosemonde Gérard et il est le père du biologiste et académicien français Jean Rostand et du poète et auteur dramatique Maurice Rostand.
Edmond Eugène Joseph Alexis Rostand naît le à Marseille au n 14 de la rue Monteaux (devenue rue Edmond-Rostand). Issu d'une famille bourgeoise commerçante et banquière, il est le fils de l'économiste Eugène Rostand et d'Angèle Gayet (fille d'un riche fabricant de produits chimiques), et l'arrière-petit-fils d'Alexis-Joseph Rostand, un maire de Marseille.
En 1870, son père emmène toute sa famille, Edmond, sa mère et ses deux cousines, dans la station thermale en vogue de Bagnères-de-Luchon. Logés d'abord au « chalet Spont », puis à la « villa Devalz », ils font ensuite édifier la « villa Julia », à proximité du futur casino. Edmond Rostand passe plus de vingt-deux étés à Bagnères-de-Luchon, dont le site, majestueux, lui inspire ses premières ?uvres. Il y écrit notamment une pièce de théâtre en 1888, Le Gant rouge, et surtout un volume de poésie en 1890, Les Musardises. C'est dans cette station touristique qu'Edmond Rostand se lie d'amitié avec un homme de lettres luchonnais, Henry de Gorsse, dont il partage le goût pour la littérature.
De 10 à 17 ans, il étudie au lycée Thiers de Marseille. Il y accumule les prix et accessits, particulièrement en composition française, en histoire et en latin. Il lancera même un journal, avec quelques amis, nommé Le Farfadet. Il est un lecteur assidu de Victor Hugo, William Shakespeare et Miguel de Cervantès. Au détour d'une lecture d'un chapitre des Grotesques de Théophile Gautier, il découvre l'auteur Savinien Cyrano de Bergerac. Il se rend toutefois à Paris en 1884 pour compléter son cursus scolaire au collège Stanislas pendant deux ans. Là-bas, un certain professeur nommé Lorber lui lit Goethe, et un autre nommé René Doumic, lui vante les auteurs du XVIIe siècle. En philosophie, il rédige, faisant hommage au Misanthrope de Molière, un devoir nommé « Alceste ou Philinte? ». Il écrira également une pièce restée inédite, Les Petites manies, et une nouvelle en prose, Mon La Bruyère. Muni de son baccalauréat, il est dirigé vers l'école de droit par son père, qui souhaite en faire un diplomate. Il passe sa licence, puis s'inscrit au barreau sans y exercer, avant de se décider à se consacrer à la poésie.
En 1887, il présente à l'Académie de Marseille un essai sur « deux romanciers de Provence », Honoré d'Urfé et Émile Zola, qui obtient le prix du Maréchal de Villars.
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Caricatures par Sem.
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Le , il fonde en compagnie de son ami Maurice Froyez, journaliste parisien, le « Club des natifs du premier avril », dont les statuts stipulent que ses membres jouiront à vie du privilège d'entrer gratuitement dans tous les établissements publics, opéras, théâtres, champs de course et maisons closes, de pouvoir rire aux enterrements afin de les rendre moins sinistres, de bénéficier à leur naissance du parrainage du chef de l'État et, en outre, de se voir attribuer un appartement de fonction dans un des Palais nationaux, résidence pourvue de tout le confort souhaitable et d'une domesticité jeune, accorte et complaisante.
En août 1888, cette fois-ci avec son ami Froyez, il se rend au champ de courses de Moustajon et ils y décorent tous deux leur équipage d'une abondance de fleurs des champs. Ils font sensation devant un établissement à la mode, le café Arnative, et improvisent en terrasse une joyeuse bataille de fleurs avec leurs amis. C'est ainsi que naît le premier « Corso fleuri », ou Bataille des fleurs, à Bagnères-de-Luchon, devenue Fête des fleurs, le dernier dimanche d'août. On remettait une bannière au gagnant.
Une histoire popularisée par un ami d'enfance d'Edmond Rostand, Henri de Gorsse, et depuis largement reprise par les biographes, dit que dans le train pour Montréjeau, son père aurait fait la rencontre de Madame Lee et de sa fille Rosemonde Gérard (poétesse elle aussi, dont Leconte de Lisle était le parrain littéraire, et Alexandre Dumas, le tuteur). Il semble qu'il ne s'agisse que d'une légende. Les deux familles auraient échangé lors d'un spectacle ou un concert et c'est lors d'une promenade organisée qu'Edmond rencontra Rosemonde. Angèle Gayet, la mère d'Edmond, raconte que lors d'une excursion au port de Venasque, Rosemonde eut un accident de cheval et perdit un anneau précieux. Edmond lui en offrit un autre. Ils tombèrent passionnément amoureux. Rosemonde poétisa d'ailleurs cet anneau dans un poème qui débute par ces vers: « Le cher anneau d'argent que vous m'avez donné, garde en son cercle étroit nos promesses encloses ». Le , Edmond épouse Rosemonde en l'église Saint-Augustin de Paris.
Rosemonde et Edmond Rostand auront deux fils : Maurice, né en 1891, et Jean, né en 1894. Edmond quittera Rosemonde en 1915 pour son dernier amour, l'actrice Mary Marquet.
Ses premiers débuts littéraires passent presque inaperçus. En 1888, il fait jouer la pièce Le Gant Rouge, écrite à quatre mains avec son beau-frère, Henry Lee, frère de Rosemonde. Ce sera un vibrant échec qui marquera Edmond au point qu'il ne veuille plus entendre parler de cette pièce. Il écrit et fait publier à compte d'auteur chez l'éditeur Lemerre un recueil de poésies nommé Les Musardises en 1890. Bien que le recueil contienne toute l'exhortation et le panache qu'on connaîtra bientôt de l'auteur, c'est un échec en termes de vente. Le recueil aura droit à une republication en 1911 chez Fasquelle. Néanmoins, Edmond, en 1890, ne manque pas d'idées pour faire valoir ses écrits. Il envoie une lettre à l'éditeur Lemerre afin que soit précisé noir sur blanc, sur une centaine de volumes, la mention « 2e édition », afin de faire croire aux lecteurs que le recueil s'était très bien vendu.
Edmond obtient un timide succès en 1894 avec Les Romanesques, pièce en vers présentée à la Comédie-Française. En 1895, Rostand écrit La Princesse Lointaine, donne le rôle titre à Sarah Bernhardt et fait de même en 1897 avec La Samaritaine. Toutefois la postérité retiendra surtout Cyrano de Bergerac, qui triomphe dès la première en 1897, alors qu'il n'a que 29 ans. En 1900, il connaît un nouveau succès avec L'Aiglon. Mal remis d'une pleurésie après la première représentation de cette pièce, il part, quelques mois après, en convalescence à Cambo-les-Bains. Séduit par le lieu, il y acquiert des terrains sur lesquels il fait édifier sa résidence, la villa Arnaga. Dans les années 1910, il collabore à La Bonne chanson, Revue du foyer, littéraire et musicale, dirigée par Théodore Botrel.
Pendant plusieurs années, il travaille irrégulièrement sur Chantecler, dont la première représentation a lieu le . Après son relatif insuccès critique, Rostand ne fera plus jouer de nouvelles pièces. À partir de 1914, il s'implique fortement dans le soutien aux soldats français, notamment en publiant le poème « Le Vol de la Marseillaise » en 1915.
Il meurt le à Paris, au 4, avenue de La Bourdonnais, de la grippe espagnole, peut-être contractée pendant les répétitions d'une reprise de L'Aiglon.
Il repose au cimetière Saint-Pierre de Marseille, sa ville natale. Son tombeau, laissé à l'abandon depuis les années 1920 a été entièrement réhabilité par Thomas Sertillanges, président du Festival Edmond Rostand en 2017.