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Directeur de la publication Mediapart | |
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- | |
Carine Fouteau | |
Directeur de la rédaction Le Monde | |
- | |
Noël Bergeroux (d) Gérard Courtois |
Naissance | Nantes |
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Nom de naissance |
Hervé Edwy Olivier Plenel |
Pseudonyme |
Joseph Krasny |
Nationalité |
française |
Formation | |
Activités |
Journaliste, journaliste d'opinion, éditeur |
Rédacteur à |
Mediapart (depuis ) |
Père |
Alain Plenel |
Enfant |
Eve Plenel |
A travaillé pour |
Mediapart (depuis ) Le Monde ( - Rouge () |
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Parti politique |
Ligue communiste révolutionnaire (- |
Membre de |
Commission paritaire des publications et des agences de presse () |
Distinctions |
Prix Médicis essai () Docteur honoris causa de l'université de Mons () |
Edwy Plenel (/edwi plen?l/), né le à Nantes, est un journaliste politique français.
Militant trotskiste dans les années 1970, il est tout d'abord journaliste à Rouge, l'hebdomadaire de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR). Quelques années plus tard, il s'éloigne de l'extrême gauche et entre au service Éducation du Matin de Paris, puis au journal Le Monde en 1980.
D'abord spécialiste des questions d'éducation, il devient « rubricard police » et s'y fait remarquer par ses enquêtes. Ses révélations sur la plupart des affaires de la présidence de François Mitterrand feront de lui une figure du « journalisme d'investigation à la française », critique des différents pouvoirs. Principal animateur de la nouvelle formule du Monde apparue en 1995, il est directeur de la rédaction de 1996 à 2004, année de sa démission de ce poste dans un contexte de crise provoqué par la publication en 2003 de La Face cachée du « Monde », livre critique vis-à-vis de la direction du journal.
En 2008, Edwy Plenel cofonde le site web d'information Mediapart. En 2024, il cède sa présidence à Carine Fouteau, tout en continuant à intervenir dans ce média.
Edwy Plenel, de son nom complet Hervé Edwy Olivier Plenel, est le fils d'Alain Plenel et Michèle Bertreux. Tous deux sont d'origine bretonne, l'un catholique et l'autre de la minorité protestante.
Son père Alain Plenel est fonctionnaire de l'Éducation nationale, vice-recteur de la Martinique, connu pour ses engagements anticolonialistes, rétrogradé en 1965 sous la présidence du général de Gaulle et réhabilité en 1982 après l'intervention de Stéphane Hessel et d'Hubert Védrine. Edwy Plenel passe l'essentiel de son enfance dans cette île des Caraïbes, qu'il quitte en 1962, son père étant révoqué en raison de son engagement anticolonialiste. Pour ses biographes Pierre Péan et Philippe Cohen, cet événement est la matrice de l'idéologie future d'Edwy Plenel, critique à l'égard de certains épisodes de l'histoire de France et engagé contre les discriminations.
Edwy Plenel est également le cousin germain du militant français Rémy Daillet-Wiedemann.
Après un séjour en région parisienne, il vit à partir de 1965 en Algérie et termine sa scolarité à Alger. Il est alors chef scout aux Éclaireurs unionistes. Il poursuit à Alger ses études universitaires - une année de mathématiques, deux de sciences politiques.
De retour en France et installé à Paris en 1970, alors âgé de 18 ans, il abandonne ses études et rejoint la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), sous le pseudonyme de Joseph Krasny (??????? signifiant rouge en russe).
En 1976, il est journaliste à Rouge, hebdomadaire de la LCR, qui devient quotidien durant une brève période. Il assure également la direction de Barricades en 1979, la publication de la JCR (Jeunesses communistes révolutionnaires).
Il effectue son service militaire en 1978-79 dans l'armée de l'Air. Après avoir fait ses deux mois de classes sur la base aérienne 101 de Toulouse-Francazal durant l'été 1978, il est affecté à la base aérienne 274 de Limoges où il écope de 10 jours d'arrêt pour avoir publié en novembre 1978, dans Le Matin de Paris, un article critique sur le service militaire. Muté à la base aérienne 265 de Rocamadour qui abrite un dépôt de munitions, il écope en mars 1979 de 60 jours d'arrêt supplémentaires pour avoir fait circuler dans la base une pétition exigeant la gratuité des transports pour les appelés. Il effectue cette peine sur la base aérienne 132 de Colmar où il est interné. Il termine finalement son service militaire en août 1979 sur cette même base.
Après son service militaire, il s'éloigne de la LCR, tout en restant en lien proche avec certains dirigeants de cette organisation politique.
Il entre au service éducation du Matin de Paris puis du journal Le Monde en 1980. Son livre Secrets de jeunesse (2001) revient sur une jeunesse militante trotskiste qu'il n'a jamais reniée. Il dit être resté un « trotskiste culturel ».
D'abord spécialiste des questions d'éducation, il s'y fait remarquer, à partir de 1982, par ses enquêtes, tout en assurant la rubrique Police du quotidien. Il est correspondant pour le journal au ministère de l'Intérieur, et ses amitiés avec des policiers lui procurent un solide réseau d'informateurs. Ses révélations sur la plupart des affaires de la présidence de François Mitterrand en feront une figure du journalisme indépendant et critique. Jusqu'en 1994, soit pendant une quinzaine d'années, il travaille à l'écart du monde journalistique parisien, en solitaire ou en tandem ? essentiellement avec Bertrand Le Gendre, puis Georges Marion. L'élection de Jean-Marie Colombani à la tête du Monde, qui, à l'époque, était simplement un journal et non un groupe de presse, va l'amener à accepter des responsabilités. Principal animateur de la nouvelle formule du Monde apparue en 1995, il devient directeur de la rédaction en 1996.
Jusqu'en 2003, sous sa direction, les ventes du quotidien augmenteront, hissant Le Monde à un niveau relatif qu'il n'avait jamais atteint depuis sa création en 1944, celui de premier quotidien national généraliste, devant Le Figaro. Avec une diffusion totale (France et étranger) payée de 407 085, l'année 2002 reste le record historique du Monde : premier quotidien national cette année-là, il bat son précédent record de 1979, en affichant une diffusion France payée de 361 254 exemplaires et une progression de 19,5 % depuis 1994. Cependant le déclin des ventes à 389 249 en 2003 et à 371 803 en 2004, dans un contexte de crise occasionné par la publication en 2003 de La Face cachée du Monde de Pierre Péan et Philippe Cohen, affaiblit sa position au sein du journal. Il démissionne de son poste de directeur de la rédaction en , garde encore quelques mois des fonctions dans le groupe (directeur des relations éditoriales extérieures, il rédige les éditoriaux du Monde 2 et continue d'animer sur LCI l'émission Le Monde des idées) avant de négocier son licenciement en . Il quitte le journal avec 450 000 euros d'indemnités, obtenues, de son propre aveu, après avoir menacé de publier les rémunérations du comité de direction.
La diffusion du Monde a continué à décliner après son départ, pour se redresser légèrement en 2011. Edwy Plenel suscite des opinions contrastées. Certains saluent le dynamisme, l'originalité et l'indépendance de sa direction éditoriale. Pierre Péan et Philippe Cohen l'ont violemment attaqué en dénonçant sa vision « complotiste », ses méthodes de direction et ses « campagnes » contre des personnalités telles que Roland Dumas. À leur suite, Bernard Poulet a contesté son utilisation du Monde comme un instrument de pouvoir. Ces critiques ont été elles-mêmes dénoncées comme créant une « légende noire », qui, tout à la fois, le mythifie et le diabolise. Il l'évoque dans la préface de ses Chroniques marranes (2007), sous le titre « Autoportrait ».
En , il annonce un nouveau projet de média participatif sur Internet, Mediapart, site lancé le .
Pendant la campagne de l'élection présidentielle de 2017, il est un soutien affiché de Benoît Hamon, puis appelle à voter Emmanuel Macron lors du second tour qui l'oppose à Marine Le Pen.
Il a été l'époux de la sociologue Nicole Lapierre, rencontrée à la Ligue communiste révolutionnaire lors d'un congrès en 1971. Nicole Lapierre, condisciple d'Olivier Revault d'Allonnes puis étudiante en sociologie sous la direction d'Henri Lefebvre, est cofondatrice du Mouvement du 22 Mars en mars 1968. En 1982, ils ont un enfant, Ève Plenel. Nicole Lapierre est d'origine juive ashkénaze ? elle soutient en 1989 à l'EHESS une thèse de doctorat de sciences sociales dirigée par Edgar Morin, Mémoire juive et diaspora : l'exemple des Juifs de Plock (Pologne). Le couple divorce en 2023.
Edwy Plenel est l'une des personnalités victimes des écoutes illégales de l'Élysée dans les années 1980. Plenel a été mis sur écoute en raison de ses enquêtes sur la cellule antiterroriste de l'Élysée dirigée par Christian Prouteau, et notamment en raison de son implication dans le dévoilement de l'affaire des Irlandais de Vincennes. Sa mise sur écoute s'est prolongée en 1985 durant l'affaire du Rainbow Warrior pour connaître ses sources alors que ses révélations provoquaient la démission du ministre de la défense, Charles Hernu, et que le chef des services secrets français, l'amiral Pierre Lacoste, était révoqué. Poursuivis devant la justice, les collaborateurs concernés de François Mitterrand prétextent une affaire d'espionnage des services secrets soviétiques, le dossier Farewell, pour justifier cette mise sur écoute, allant jusqu'à affirmer que l'ex-trotskiste Plenel travaillait pour la CIA. Cette dernière assertion est reprise sans aucune distance ni précaution par certains journalistes défenseurs de Mitterrand. Le jugement, rendu en 2005 par la 16 chambre du tribunal correctionnel de Paris, la balaye explicitement, et condamne à des peines d'emprisonnement avec sursis les quatre responsables de la cellule de l'Élysée pour avoir mis sur écoute Plenel. Ils ne font pas appel de ce jugement. À l'issue de ce procès, Plenel rassemble en un volume ses trois livres sur la présidence de Mitterrand (La Part d'ombre, Un temps de chien et Les Mots volés), en y ajoutant une analyse du procès des écoutes (Le Journaliste et le Président, 2006).
Edwy Plenel a également été l'une des victimes des dénonciations calomnieuses des faux listings de l'affaire Clearstream. Les faits remontent à 2003 et 2004, mais n'ont été portés à sa connaissance qu'au printemps 2006. Partie civile depuis lors, il a notamment critiqué dans ce dossier le poids que Nicolas Sarkozy fait peser sur la justice.
Edwy Plenel est l'auteur d'un mémorable « loupé » : à l'été 1991, à l'occasion d'un voyage d'un mois sur les traces du « découvreur » de l'Amérique, il écrit pour Le Monde toute une série d'articles dont le titre est Voyage avec Colomb. Alors que cette série se termine, le 24 volet est présenté comme un scoop : Un scandale à Panama. Plenel avance que, quelques années plus tôt, le régime du général Noriega (comprendre l'argent de la drogue) aurait financé le Parti socialiste, notamment dans le cadre de la campagne de l'élection présidentielle française de 1988. Des lettres sont produites, à en-tête de l'ambassade de France au Panama, datées de 1987. Dans les heures qui suivent la parution du Monde de ce , le PS dément formellement les allégations de cet article, mais le rectificatif du journal n'apparaîtra que le suivant : Le Monde y exprime son « regret » auprès « des lecteurs et des divers intéressés » d'avoir publié des « informations non vérifiées ». Et pour cause : les fameuses lettres se sont révélées être des faux grossiers, Plenel n'ayant pas vérifié que le signataire de celles-ci n'était déjà plus en poste depuis longtemps à l'ambassade de France du Panama. Commentant cette affaire, Plenel admet « un coup dur » : « J'ai oublié que j'étais journaliste. Je me croyais romancier. »
S'il a gardé une réputation de journaliste indépendant, Edwy Plenel a été accusé par certains d'autoritarisme dans sa gestion de la rédaction du Monde. La fin de sa carrière comme directeur de la rédaction du quotidien a été précipitée par les accusations de Pierre Péan et Philippe Cohen dans leur livre La Face cachée du Monde : du contre-pouvoir aux abus de pouvoir, Paris, Éditions Mille et Une Nuits, 2003. On lui reproche notamment un pouvoir d'intimidation ou encore une connivence avec des policiers et des juges afin d'obtenir des informations. L'historien Pierre-André Taguieff affirme ainsi avoir assisté à des dîners chez le journaliste avec des responsables syndicaux policiers qui arrivaient avec des documents :
« En matière d'investigation, il ne faisait rien d'autre que de recopier les fiches des Renseignements généraux et reprendre les matériaux que ses amis syndicalistes policiers lui amenaient régulièrement. Il avait alors ses entrées au ministère de l'Intérieur. »
Contestant ce réquisitoire, qu'il présente comme une « accumulation d'erreurs, de mensonges, diffamations et calomnies », Plenel s'est expliqué dans Procès (2006), où il revient à la fois sur ce livre, qu'il qualifie d'« attentat éditorial », sur sa conception du métier de journaliste, sur son engagement professionnel au Monde et sur ses divergences avec les « vrais dirigeants » de ce journal qu'étaient, selon lui, Jean-Marie Colombani et Alain Minc. Ces réponses sont contestées par l'un de ses anciens proches, Alain Rollat (alors accusé d'être « un agent de la CIA »), qui témoigne avoir agi avec Edwy Plenel au niveau de la section syndicale SNJ-CGT et de la Société des rédacteurs en vue de favoriser la prise de pouvoir par Jean-Marie Colombani, lequel nommera ensuite Edwy Plenel directeur de la rédaction. S'exprimant au sujet des réactions de Plenel au livre de Péan et Cohen, il dira : « Plenel est expert en dialectique. Mis en accusation, il accuse à son tour. Mais il porte sa riposte sur le terrain où il est le plus à l'aise, celle de la réflexion affective, pas sur le terrain où il est attaqué, celui des faits objectifs. Sa réaction est celle de l'homme politique confronté à un travail journalistique gênant. Son premier réflexe consiste à essayer de discréditer l'auteur de l'écrit. »
Au sein de la rédaction du Monde, Daniel Schneidermann sera l'un des rares journalistes à oser exprimer une réaction critique vis-à-vis du quotidien et du comportement de Plenel, et poursuivra cette critique dans son ouvrage Le Cauchemar médiatique, où il met en cause la réaction de la direction du quotidien, estimant que celle-ci ne répondait pas aux arguments du livre. En , Daniel Schneidermann est licencié.
Edwy Plenel est par ailleurs contesté pour avoir laissé publier dans Le Monde des rumeurs et des accusations diffamatoires à l'encontre de Dominique Baudis et de Pierre Bérégovoy.
Dans Un Monde à part (2013), Jean-Marie Colombani reviendra sur la période dénoncée par l'essai de Péan et Cohen, reconnaissant avoir commis « des erreurs » et dénonçant l'appétit de pouvoir et les « enracinements trotskistes profonds » d'Edwy Plenel qui modifieront l'esprit du quotidien.
Alors que la direction de Libération change, Edwy Plenel essaie en vain d'en prendre la tête avec François Bonnet, Laurent Mauduit et Gérard Desportes, Alain Minc conseillant finalement à Édouard de Rothschild, l'actionnaire principal du journal, de ne pas le faire embaucher.
Depuis fin 2007, date de la création de la SAS Mediapart, Edwy Plenel dirige Mediapart, journal d'information en ligne payant sur Internet, en tant que président de la société éditrice et directeur de la publication du journal. Il y a six fondateurs du journal en ligne Mediapart : outre Edwy Plenel, il s'agit de François Bonnet (directeur éditorial), Gérard Desportes, Laurent Mauduit, Marie-Hélène Smiéjan-Wanneroy (directrice générale) et Godefroy Beauvallet. Dès son lancement, le média est un succès, porté par une critique du mandat de Nicolas Sarkozy.
Mediapart est également à l'initiative de la fondation, à l'automne 2009, du Syndicat de la presse indépendante d'information en ligne (SPIIL), dont Edwy Plenel a été le premier secrétaire général, poste qu'il a occupé jusqu'en 2014.
En , Edwy Plenel a annoncé le lancement de FrenchLeaks, site de documentation et d'alerte animé par Mediapart et inspiré de WikiLeaks, dont Mediapart est l'un des partenaires. Edwy Plenel s'est souvent exprimé sur le thème de la protection des sources d'information des journalistes pour indiquer la nécessité de réformer la loi française.
Après avoir porté l'affaire Cahuzac ? « seul[s] contre tous », écrit Marianne ?, il met en cause directement le , sur I-Télé, le ministre de l'Économie et des Finances Pierre Moscovici. Il affirme que ce dernier connaissait la situation illicite de son ministre délégué depuis mi-, et que l'enquête qu'il avait diligentée sur Jérôme Cahuzac n'aurait servi qu'à le blanchir.
Le , Edwy Plenel est qualifié d'« ennemi de la nation » dans l'émission Entre les lignes sur La Chaîne parlementaire (LCP) par le géo-politologue Frédéric Encel qui répond à l'invitation de Frédéric Haziza de nommer les « ennemis de l'intérieur ».
En , il annonce pendant une interview avec l'émission Garçon - L'Interview sa volonté de se retirer de la présidence de Mediapart avant ses 70 ans et la prochaine élection présidentielle.
En 2019, Edwy Plenel et les autres actionnaires du média numérique vendent leurs participations, ce qui lui rapporte personnellement, selon Le Point, 2,9 millions d'euros.
Partisan de l'intersectionnalité, Edwy Plenel est favorable à l'usage de l'écriture inclusive et de la pratique des réunions non-mixtes. Pour l'historien Christian Delporte, « la personnalité d'Edwy Plenel reste très marquée à gauche, ce qui lui aliène une partie de l'opinion ».
En 2021, une enquête du consortium international de journalistes Forbidden Stories révèle qu'Edwy Plenel est l'un des nombreux journalistes ciblés par le logiciel espion Pegasus, en l'occurrence par les services de renseignement marocains, ce peu après être intervenu au Maroc, en 2019, en faveur du Hirak et des journalistes indépendants marocains visés par le pouvoir.
En février 2024, il annonce quitter la présidence du site d'information le 14 mars 2024, mais néanmoins continuer à contribuer au site en tant que journaliste. C'est la journaliste Carine Fouteau qui le remplace.
En 2014, il publie un essai Pour les musulmans salué par le journaliste Thierry de Cabarrus pour sa dénonciation de l'« islamophobie de France » et du « repli sur soi » des Français. Il dresse notamment un parallèle entre le racisme antimusulman et l'antisémitisme du XIX siècle. Luc Rosenzweig, lui, parle de « délires idéologiques » et critique une vision « de l'indignité de l'homme blanc dominateur, marqué pour l'éternité de la flétrissure colonialiste, qui se transmet de génération en génération ». Edwy Plenel se dit alors proche du militant d'extrême gauche israélien Michel Warschawski, dans l'émission de Frédéric Haziza, Entre les lignes, sur la chaîne parlementaire, LCP.
Le livre est traduit en arabe avec une préface de Elias Sanbar, ambassadeur de la Palestine à l'Unesco, et diffusé comme supplément de Al-Doha Magazine. Cette traduction lui vaut d'être attaqué, ses détracteurs affirmant que cette revue est proche des Frères musulmans, ce que dément son traducteur, ou inféodé au pouvoir qatari, pays sans presse libre. En réponse à l'une de ces critiques, Edwy Plenel a rappelé que nombre d'auteurs peu suspects de sympathie pour l'intégrisme religieux ? Régis Debray, Michel Serres, Tzvetan Todorov ou Étienne de La Boétie ? l'avaient précédé dans la collection éditée par Al-Doha Magazine.
Edwy Plenel a publié une vingtaine d'ouvrages, dont L'Effet Le Pen (en collaboration, 1984), La République inachevée sous-titré L'État et l'école en France (1985), La Part d'ombre (1992), Secrets de jeunesse (2001), qui a été distingué par le prix Médicis essai, La Découverte du monde (2002), Procès (2006), Le Président de trop (2011), Le Droit de savoir (2013), Dire non (2014), Dire nous (2016), Voyage en terres d'espoir (2016) et La valeur de l'information (2018).
De 1986 à 1995, il a codirigé, puis dirigé seul une collection de livres d'actualité, « Au vif du sujet », d'abord chez Gallimard jusqu'en 1991, puis chez Stock. Parmi les quarante-huit ouvrages qui y ont été publiés, on remarque notamment le best-seller de Gilles Perrault Notre ami le roi, deux essais d'Edgar Morin (Penser l'Europe et Mes démons), deux de Daniel Bensaïd (Moi, la Révolution et Jeanne, de guerre lasse), le témoignage précurseur d'Alain Emmanuel Dreuilhe sur le sida (Corps à corps), la trilogie d'Anne Tristan (Au Front, L'Autre monde et Clandestine) et Tibet mort ou vif, un essai du journaliste Pierre-Antoine Donnet.
Plenel est également présent dans les médias audiovisuels. De 1995 à 2007, il a présenté sur LCI une émission hebdomadaire sur les livres, intitulée Le Monde des idées, puis Entre guillemets. De à , il tient une chronique hebdomadaire sur France Culture, d'abord Lignes de fuite diffusée le samedi, puis Le Monde selon Edwy Plenel diffusé le mercredi, puis le jeudi matin. En , Meïr Waintrater, ancien directeur de la rédaction de L'Arche révèle que la lettre sur laquelle s'appuie Plenel dans un billet, diffusé dans « Les Matins de France Culture » le même mois, lettre censée avoir été adressée en 2001 par Nelson Mandela au journaliste américain Tom Friedman et dans laquelle celui-ci condamne l'attitude d'Israël envers les Palestiniens, est un faux connu depuis plus de dix ans. Dans sa chronique suivante puis sur son blog de Mediapart, Edwy Plenel a reconnu publiquement son erreur mais en a expliqué le contexte et l'histoire, en rappelant la position des combattants anti-apartheid sur la question palestinienne.
À la télévision, Edwy Plenel a été chroniqueur dans plusieurs émissions hebdomadaires sur France Ô, chaîne qu'il affectionne particulièrement (en rapport à ses origines). Dans le domaine de la fiction audiovisuelle, il a été coscénariste, avec Georges Marion, de Une affaire d'État (1990), téléfilm de Jean Marb?uf avec Bernard Pivot dans le rôle-titre, et conseiller pour Le Rainbow Warrior (2006) de Pierre Boutron, scénario de Dan Franck. Il a aussi participé à un projet de téléfilm sur l'affaire d'Ouvéa de 1988, pour Canal+, auprès des scénaristes Gilles Taurand et Antoine Lacomblez.
Il quitte Le Monde avec 450 000 euros d'indemnités, obtenues, de son propre aveu, après avoir menacé de publier les salaires du comité de direction.
Dans la presse écrite, après son départ du Monde, il a tenu une chronique bimensuelle, puis mensuelle dans le quotidien belge Le Soir (La France vue d'en dehors, puis En dehors), de à . Dans ses commentaires de l'élection présidentielle française de 2007, il a été un critique de Nicolas Sarkozy. Il fut d'ailleurs le premier à employer dans les médias, à propos du président nouvellement élu, l'expression d'« hyperprésidence ». De l'automne 2007 jusqu'au début 2010, il a tenu une chronique bimensuelle dans l'hebdomadaire Marianne, à la rubrique « Ils ne pensent pas (forcément) comme nous ».
Ayant participé, auprès du professeur Paul Alliès, à la création du master II professionnel « Métiers du journalisme » à l'université Montpellier-I, il y a été nommé professeur associé en 2006, sur proposition des instances universitaires. Jusqu'à l'année universitaire 2012-2013, il a enseigné au sein du département de science politique de l'université Montpellier 1. Ses principaux cours ont pour intitulé : « Philosophie du journalisme », « Sociologie du journalisme », « Presse et pouvoir », « Communication et politique ».
De 2008 à 2015, il fut également professeur associé à l'Académie du journalisme et des médias (AJM) de l'université de Neuchâtel (Suisse). Accueillie par la faculté des sciences économiques, l'AJM a été créée par le professeur Vincent Kaufmann, en partenariat avec le Centre de formation au journalisme et aux médias. Dans le cadre de la maîtrise universitaire en journalisme, Edwy Plenel y délivrait un cours de « Perspectives historiques » ainsi qu'un cours de « Perspectives philosophiques et politiques », puis un cours intitulé « Principes du journalisme ».
« Tout est possible, même l'impossible, même l'improbable : la rencontre fortuite d'un scandale français à Panama. Un hasard taquin a voulu que cette étape engrange un colis bien encombrant qui annonce le retour au pays. Ce sont deux lettres.
Bigre ! Ce périple se voulait une échappée loin du marais politico-financier français, et voici qu'il débusque une vilaine histoire de pourcentages panaméens dans la campagne présidentielle de 1988.
Le voyageur est tenté de prolonger l'étape pour poursuivre l'investigation. Mais les passions colombiennes sont exclusives.
En cinq minutes, montre en main, n'importe quelle officine d'avocats panaméens vous dévoile les ressorts de la piraterie moderne. Comme chez les magiciens, le véritable secret, c'est qu'il n'y en a pas. Tout est transparent, immédiat et évident. »
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