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Georges Perec
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« Il s'agissait d'un individu aux traits plutôt lourdauds, pourvu d'un poil châtain trop abondant, touffu, ondulant, plutôt cotonnant, portant favoris, barbu mais point moustachu. Un fin sillon blafard balafrait son pli labial. Un sarrau d'Oxford sans col apparaissait sous un tricot raglan marron à trois boutons fait du plus fin whipcord. Ça lui donnait un air un brin folklorain. »
Naissance
19 arrondissement de Paris
Décès (à 45 ans)
Ivry-sur-Seine
Activité principale
écrivain
Distinctions
prix Renaudot, prix Médicis
Auteur
Langue d'écriture français
Mouvement Oulipo

?uvres principales

  • Les Choses (1965)
  • Un homme qui dort (1967)
  • La Disparition (1969)
  • Les Revenentes (1972)
  • Espèces d'espaces (1974)
  • W ou le Souvenir d'enfance (1975)
  • Tentative d'épuisement d'un lieu parisien (1975)
  • La Vie mode d'emploi (1978)

Georges Perec est un écrivain français né le à Paris 19 et mort le à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Membre de l'Oulipo à partir de 1967, il fonde ses ?uvres sur l'utilisation de contraintes formelles, littéraires ou mathématiques.

Son travail, qui a donné lieu à de très nombreuses études, s'organise autour de quatre axes : romanesque, autobiographique, sociologique et ludique. Mais partout transparait le manque originel : celui de son père, tué à la guerre, celui de sa mère, disparue vers Auschwitz.

Il se fait connaître dès son premier roman publié par Maurice Nadeau dans la collection Les Lettres Nouvelles, Les Choses. Une histoire des années soixante (prix Renaudot 1965), qui restitue l'air du temps à l'aube de la société de consommation. Suivent, entre autres, Un homme qui dort, portrait d'une solitude urbaine, puis La Disparition, où il reprend son obsession de l'absence douloureuse ; ce premier roman oulipien est aussi un roman lipogrammatique (il ne comporte aucun « e »). Paraît ensuite, en feuilletons dans la Quinzaine Littéraire, en 1975, W ou le Souvenir d'enfance, qui alterne fiction olympique fascisante et écriture autobiographique fragmentaire. La Vie mode d'emploi (prix Médicis 1978), dans lequel il explore de façon méthodique et contrainte la vie des différents habitants d'un immeuble parisien, lui apporte la consécration.

Si Georges Perec est surtout connu pour ses romans et récits, il a également composé des poèmes, des pièces théâtrales ou radiophoniques, et a fait quelques incursions dans le domaine du cinéma.

  1. ? La Disparition. Cité par Claude Burgelin, Georges Perec, Seuil, 1988, p. 107

Biographie

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Georges Perec naît le à la maternité du 6 rue de l'Atlas (19 arrondissement de Paris). Ses parents, tous deux juifs d'origine polonaise, se sont mariés en 1934.

Sa mère, Cyrla Szulewicz, dont le prénom est francisé en Cécile, arrive en France depuis Varsovie avec ses parents au début des années 1920 à l'âge de 7 ans. Elle tient plus tard un salon de coiffure, puis de 1941 à 1942 est ouvrière dans l'usine d'horlogerie Jaz à Puteaux. Son père, Icek Judko (devenu Isie ou André) Perec, né en 1909, arrive en France à la fin des années 1920, en provenance de Lubartów. Il exerce divers métiers, livreur, tourneur, mouleur, fondeur. Toute la famille vit à Belleville, rue Vilin. La grand-mère paternelle y tient un magasin d'alimentation, le grand-père maternel est marchand des quatre-saisons, la mère de Perec y ouvre un salon de coiffure au n° 24.

Engagé volontaire dans la Légion étrangère, Icek Perec est mortellement blessé par un obus le . Vers le printemps 1942, la mère du petit Georges l'envoie en zone libre à Villard-de-Lans, où s'est réfugiée une partie de sa famille paternelle, sa tante Esther et son mari David Bienenfeld. Il est placé dans un home d'enfants, Le Clos Margot, puis dans un pensionnat catholique, où il est baptisé le 30 octobre 1943.

Sa mère, arrêtée et internée à Drancy le 17 janvier 1943, est déportée vers Auschwitz le 11 février.

Georges retourne à Paris pour la rentrée 1945. Il est pris en charge par les Bienenfeld jusqu'en 1957. Ils habitent au 18 rue de l'Assomption, possèdent une bijouterie et ont deux filles, dont l'écrivaine Bianca Lamblin.

De 1946 à 1949, Georges Perec fait ses études à l'école communale de la rue des Bauches (Paris XVI), avant d'entrer au lycée Claude-Bernard. Autour de ses 12 ans, il fait une fugue et entame ensuite une psychothérapie avec Françoise Dolto. Celle-ci conseille un internat au collège Geoffroy-Saint-Hilaire d'Étampes, où enseigne Jean Duvignaud. En 1954, après une hypokhâgne au lycée Henri-IV, Georges Perec commence des études d'histoire qu'il abandonne rapidement. Fin 1956, il entame une psychanalyse avec Michel de M'Uzan et va vivre dans une mansarde rue Saint-Honoré. Grâce à Duvignaud, il rédige des notes de lecture pour La Nouvelle Revue française et Les Lettres nouvelles de Maurice Nadeau.

De à il effectue son service militaire à Pau, dans un régiment de parachutistes. Fils d'un Mort pour la France, il est dispensé de partir en Algérie. Il est en relation avec Henri Lefebvre, qui a une maison dans le Tarn.

En octobre 1958, Georges Perec reçoit l'avis officiel de la mort de sa mère « le 11 février 1943 à Drancy ». Le 17 novembre 1959 un décret déclare que « si elle avait été française, elle aurait eu droit à la mention Mort pour la France. » Cela lui vaut d'être libéré de ses obligations militaires.

À Paris, en 1959, Georges Perec rencontre Paulette Pétras, étudiante à la Sorbonne. Ils se marient le . Paulette étant nommée pour deux ans enseignante à Sfax en Tunisie, le couple s'y installe mais revient en France l'année suivante.

Plaque 13 rue Linné (Paris), où il vécut.

Perec devient en 1961 documentaliste en neurophysiologie au CNRS. Il est entièrement libre de ses horaires, à condition de boucler le travail qu'on lui demande. Après un incendie qui a détruit le labo, il est contraint d'aller travailler, à partir de 1976, à Gif-sur-Yvette. Il obtient de son nouvel éditeur, Paul-Otchakovsky-Laurens, d'être mensualisé, et peut quitter le CNRS en 1978.

En 1965 il remporte le Prix Renaudot pour son premier roman Les Choses. En mars 1967 Jacques Roubaud propose sa cooptation à l'Oulipo.

Après une liaison tourmentée avec Suzanne Lipinska, propriétaire du Moulin d'Andé, où il passe la majeure partie de l'année 1968, Georges Perec se sépare de Paulette en 1969, mais ils ne divorcent formellement qu'en 1980.

De 1971 à 1975, Perec reprend une psychanalyse avec Jean-Bertrand Pontalis.

En 1978 il publie La Vie mode d'emploi et reçoit pour cette ?uvre le prix Médicis.

Il vit les six dernières années de son existence, notamment du côté de Bressuire, avec la cinéaste Catherine Binet dont il produit le film Les Jeux de la comtesse Dolingen de Gratz.

Georges Perec meurt le 3 mars 1982, à 45 ans, d'un cancer du poumon à l'hôpital Charles-Foix d'Ivry-sur-Seine. Ses cendres reposent au columbarium (Division 87, case 382) du cimetière du Père-Lachaise à Paris.

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  38. ? [vidéo] « Interview : Paul Otchakovsky-Laurens au sujet du décès de Georges Perec | INA » (consulté le )
  39. ? Ville de Paris, Plan du Père Lachaise, sépultures des personnalités les plus demandées


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