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Naissance | Saint-Maurice-sur-Moselle (Vosges, France) |
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Nom de naissance |
Pierre Grosdemange |
Pseudonymes |
Pierre Suragne, Pierre Carbonari |
Nationalité |
française |
Activités |
Écrivain, écrivain de science-fiction, auteur de littérature pour la jeunesse |
Enfant |
Dylan Pelot |
Genre artistique |
Science-fiction, fantastique, romans noirs, western, littérature d'enfance et de jeunesse |
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Site web | |
Blog officiel | |
Distinction |
Prix Amerigo Vespucci Grand prix de l'Imaginaire |
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Pierre Pelot, de son vrai nom Pierre Grosdemange, né le à Saint-Maurice-sur-Moselle dans les Vosges, est un écrivain français. Il est extrêmement prolifique, on lui attribue près de 200 titres. Il écrit également sous les pseudonymes de Pierre Suragne (l'utilisation d'un pseudonyme était imposée par le Fleuve noir de 1972 à 1980) et Pierre Carbonari (seulement pour quelques nouvelles).
L'?uvre immense de Pierre Pelot, écrite jour après jour, depuis cinq décennies, a accédé aujourd'hui à une reconnaissance générale et légitime. Il ne faudrait donc pas la réduire à l'écriture de romans de science-fiction, ou relevant du fantastique, à des romans noirs et plus récemment, à celle de romans de littérature générale et à des romans situés dans la Préhistoire (Le Rêve de Lucy, Sous le Vent du monde?) ? écrits avec la collaboration scientifique d'Yves Coppens ? .
On lui doit aussi des pièces de théâtre, des contes, des pastiches, des parodies de western ou d'heroic-fantasy, des chroniques, des nouvelles, des feuilletons et des adaptations pour la radio ou la télévision. Le champ de son écriture s'est aussi étendu au scénario de films, de bandes dessinées, de téléfilms et à la novélisation.
Sans cesser d'être un « raconteur d'histoires », un écrivain « populaire », il est devenu peu à peu un écrivain reconnu. La perception de son ?uvre a souvent été schématique et restrictive, chacune de ses décennies imposant une image différente.
Ainsi, les années 1960 sont celles du western et de la série Dylan Stark. Lors de la décennie suivante, les années 1970, Pelot commence à exploiter surtout les trois domaines de la science-fiction, du fantastique et du roman de terroir « vosgien » (sans jamais tomber dans le "régionalisme"). Au cours des années 1980,l'écriture de romans noirs, de cycles et séries de science-fiction masque le passage à la littérature générale . La décennie des années 1990 est surtout marquée par la série de « paléo-fiction » écrite avec le concours d'Yves Coppens. Et c'est au cours de la première décennie du XXI siècle que son statut d'écrivain s'impose à tous après la parution du roman C'est ainsi que les hommes vivent . Plusieurs romans littéraires parus ensuite confirment ses qualités de style et de création d'un monde original, peuplé de personnages forts (en particulier certains personnages féminins).
Après une brève orientation professionnelle vers l'électricité et une courte expérience dans un atelier de mécanique générale, Pelot veut échapper au sort commun. De 1960 à 1963, il apprend le dessin par correspondance, peint des toiles, et se lance dans la bande dessinée, ce qui lui vaut son premier article de presse, en 1963, dans L'Est républicain, à propos de sa BD mettant en scène un héros du Far West : Bob Hart. Hergé, à qui il a envoyé quatre albums inédits de sa main, de 44 planches en couleurs, lui écrit en , qu'il juge ses textes "excellents, drôles, originaux, percutants, souvent d'une allègre violence". En revanche, il juge les dessins plus sévèrement. Cette lettre confirme chez Pelot un désir d'écrire déjà fortement présent.
Fort de cette première expérience, nourri de cinéma et d'illustrés, ayant appris énormément sur l'histoire des États-Unis, il se lance dans une carrière littéraire en adoptant son premier genre de prédilection : le western. Son premier roman, La Piste du Dakota, paru au début de l'année 1966 sous la signature de Pierre Pelot, se déroule dans les États-Unis du lendemain de la Guerre de Sécession. Il paraît dans la collection Marabout Junior (qui publie également les aventures de Bob Morane d'Henri Vernes). Sept autres westerns suivent, six romans et un recueil de nouvelles.
En 1967, Pierre Pelot crée le personnage de Dylan Stark, un métis franco-indien né dans le sud des États-Unis. Le premier roman de la série, Quatre Hommes pour l'Enfer, se déroule pendant la Guerre de Sécession, à laquelle le personnage participe à contrec?ur du côté sudiste. Cet antihéros, inséré dans un cadre géographique et historique plausible, évolue de 1865 à 1867, pendant les années de l'après-guerre et de paix précaire. Le premier volume de la série paraît en 1967 dans la collection Pocket Marabout qui en publie ensuite treize autres. Pelot reçoit cette même année le Prix des Treize pour La Couleur de Dieu (tome 2 du cycle). Le 1967 il se marie . Son fils Pierre-Dylan naît en 1969. Il se fera connaître sous le pseudonyme de Dylan Pelot avant de disparaître brutalement à l'âge de 43 ans. C'est pour lui que son père avait écrit en 1977 Les Aventures de Victor Piquelune publiées aux éditions de l'Amitié.
Après l'arrêt brutal de la parution de la série Dylan Stark, Pelot est sans ressources et doit trouver d'autres sources d'inspiration et d'autres éditeurs. Il publie d'autres romans « américains » dans des collections pour la jeunesse : La Drave (1970), L'Unique rebelle (Prix Jeunesse, 1971). Il cache Dylan Stark sous le pseudonyme de "Dan Starken" dans Sierra brûlante (1971, Prix européen de Littérature jeunesse en 1976) et adapte sa 4 bande dessinée inédite (la plus élaborée), pour le roman homonyme La Guerre du Castor (Spirale, G.P., 1971). L'année 1972 est cruciale puisque Pierre Pelot publie en même temps dans trois domaines littéraires : la science-fiction, le fantastique et le roman social contemporain ayant les Vosges pour cadre (Les Étoiles ensevelies, Aiglon d'or au Festival de Nice)
À première lecture, l'inspiration de Pierre Pelot se démarque de celle d'autres romanciers pour la jeunesse par le fait que ses romans se terminent souvent mal et que ses personnages ne sont pas des surhommes (contrairement à Bob Morane, par exemple). Plus profondément, Pierre Pelot introduit dans ces collections des personnages et des thèmes jusqu'alors rarement traités. Ainsi dans les collections "Grand Angle" (chez G.P.) et "Les Chemins de l'Amitié" (aux Éditions de l'Amitié-G.T. Rageot), il évoque la fragilité de l'amitié parfois trahie (Le Pantin immobile), la solitude de la vieillesse (Le C?ur sous la cendre, Grand Prix Européen de Littérature jeunesse, Province de Trente, 1977), la difficulté de la réinsertion sociale (Le Pain perdu), l'intolérance envers la différence et la marginalité (Fou comme l'oiseau), l'hospitalité trahie (Le Renard dans la maison, Prix Jean Macé, 1977). Le Ciel fracassé, paru en 1975, met en scène un déserteur à une époque où le service militaire est encore obligatoire en France. Je suis la mauvaise herbe mettait déjà en scène un marginal, objecteur de conscience.
À partir de 1972 et jusqu'en 1980, Pelot publie des romans fantastiques, de Science-Fiction et des policiers dans les collections Angoisse, Anticipation et Spécial Police chez Fleuve noir, sous le pseudonyme de Pierre Suragne. Toujours au Fleuve noir, il reprend le nom de Pierre Pelot pour des séries de science-fiction, d'heroic-fantasy parodique (Konnar le Barbant) et quelques romans noirs. Au cours des années 1970, Pierre Pelot s'impose peu à peu comme un maître français de la science-fiction et du fantastique. Il est présent dans les collections Science-fiction chez J'ai lu, Science-fiction chez Pocket, Présence du futur chez Gallimard mais aussi Ailleurs et Demain chez Robert Laffont et Dimensions SF chez Calmann-Lévy. Coup sur coup, il reçoit le Grand prix de la Science-Fiction française pour Delirium circus et le Grand prix du Festival de Metz pour Transit. Les spécialistes du genre saluent son talent, en particulier dans la revue Fiction. Pelot se consacre à ses paraboles caricaturales de science-fiction et dénonce, par ce biais, une société policière qui contrôle ses citoyens, en particulier les dissidents ou marginaux et autres exclus du système.
Deux rééditions capitales ont revivifié dans les années 2000 des ouvrages importants de science-fiction écrits par Pierre Pelot. En 2005, Denoël a réédité sous le titre générique Delirium Circus le roman éponyme et les trois récits Transit, Mourir au hasard et La Foudre au ralenti. En 2008, Bragelonne a réuni en un seul livre, Orages mécaniques, Kid Jésus, Le Sourire des crabes et Mais si les papillons trichent, avec une postface éclairante et bien informée de Claude Ecken. Ces deux rééditions majeures ont constitué une invitation à une lecture réactualisée de la science-fiction pelotienne, ce que font de jeunes universitaires comme Simon Bréan et Pierre-Gilles Pélissier, le premier revisitant aussi bien les romans S-F du Fleuve noir que les titres majeurs des années 1970-80, le second examinant « la décennie des dystopies, utopies et contre-utopies de Pierre Pelot » qui va de L'Enfant qui marchait sur le ciel (1972) à Nos armes sont de miel (1982).
En plus d'ouvrages forts qui mettent en évidence les pièges d'une société manipulée et aliénée, comme La Guerre Olympique, Canyon Street, Les Barreaux de l'Eden ou Les Pieds dans la tête, Pelot se met à écrire des récits noirs et vigoureux qui distillent suspens et frisson, tels que La Nuit sur terre ou La Forêt muette. L'Été en pente douce, en dépit d'un titre génial ensuite copié partout, est d'abord discrètement publié chez Kesselring. Il ne connaît un succès mérité qu'après son adaptation cinématographique par Gérard Krawczyk. Mais la décennie 1980 est surtout consacrée au roman noir et aux séries de science-fiction. Pierre Pelot consacre ensuite du temps à des scénarios télévisuels, à la peinture, au théâtre, à des pièces inédites jouées en 1991 et 1993. Le rythme des publications s'en ressent et se ralentit. Le fait le plus marquant de la dernière décennie du siècle est la longue rédaction très documentée et la publication des cinq tomes du cycle de "paléo-fiction" Sous le vent du monde, rédigé avec la collaboration scientifique de Yves Coppens. Pelot domine à ce point son sujet qu'il le prolonge dans les deux tomes du cycle Le livre de Ahorn, deux romans policiers préhistoriques
En 2002, grâce à son ami Philippe Vandooren, son premier éditeur pour Marabout, devenu directeur éditorial chez Dupuis, Pelot renoue avec la bande dessinée et devient le scénariste de la trilogie de science-fiction H.A.N.D., dessinée par Emmanuel Vegliona et publiée dans la collection "Répérages", chez Dupuis. Par ailleurs, Pelot qui n'a pas attendu le nouveau siècle pour écrire des romans de littérature générale - il est déjà l'auteur de Elle qui ne sait pas dire je et Si loin de Caïn - redécouvre le plaisir de l'écriture manuelle et c'est seulement au début des années 2000 qu'on s'aperçoit qu'il est davantage qu'un romancier populaire. En 2003, il publie un roman historique, C'est ainsi que les hommes vivent, Prix Erckmann-Chatrian, Prix de la Feuille d'or-France bleu Sud Lorraine, qui traite de sa région (les Vosges) au XVII siècle. Les critiques sont élogieuses. Alors qu'il a quitté les éditions Denoël où il avait publié en 1993 le très beau roman Ce soir, les souris sont bleues (à redécouvrir) pour les éditions Héloïse d'Ormesson, Pelot y publie en 2005 un autre roman vosgien où se cachent des éléments autobiographiques : Méchamment dimanche (Prix Marcel-Pagnol). La part autobiographique est encore plus forte dans La Montagne des b?ufs sauvages, publié par Hoëbeke en 2010.
En 2006, il reçoit le prix Amerigo Vespucci lors du 17 Festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges pour son roman L'Ombre des voyageuses. Héloïse d'Ormesson publie encore Les Normales saisonnières en 2007 et Maria en 2011. En 2012, les éditions Omnibus regroupent dans un grand volume de 1247 pages les cinq romans épiques de la Saga de l'Homme (romans déjà réédités séparément chez Folio), sous le titre générique Sous le vent du monde. Deux ans plus tard, en 2014, Bragelonne publie l'intégrale numérique des cinq tomes de l'épopée préhistorique.
Il fait de certaines de ses pièces de théâtre des romans dont le style est très travaillé : Les Caïmans sont des gens comme les autres (Denoël, 1996), L'Ange étrange et Marie-McDo (Librairie Arthème Fayard, 2009), Givre noir (éd. La Branche coll. « Vendredi 13 », 2012) et La Ville où les morts dansent toute leur vie (Librairie Arthème Fayard, 2012).
En avril 2018, l'écrivain annonce sur sa page Facebook que son roman à paraître, Braves gens du purgatoire, sera le dernier. Il invoque notamment son éc?urement du monde de l'édition. Il continue cependant à publier un livre par an, tout en se livrant à la peinture.