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Claude Nougaro
Claude Nougaro au Paris Jazz Festival de 2003.
Biographie
Naissance
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ToulouseVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
5e arrondissement de ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
GaronneVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Chanteur, poète, auteur-compositeurVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
-Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Pierre NougaroVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Labels
Universal Music Group, PolyGram Music, EMI, Warner Music France, Barclay, Philips Records, Mercury RecordsVoir et modifier les données sur Wikidata
Genres artistiques
Chanson française, jazzVoir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Distinctions
Victoire de l'album ()
Victoire de l'artiste interprète masculin ()
Officier de l'ordre national du Mérite ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Discographie
Discographie de Claude NougaroVoir et modifier les données sur Wikidata

Claude Nougaro, né le à Toulouse (France) et mort le à Paris 5, est un auteur-compositeur-interprète et poète français.

Grand amateur de jazz, de musique latine et africaine, jouant sur la musicalité des mots, il s'applique tout au long de sa carrière à unir chanson française, poésie et rythme.

Biographie

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Jeunesse et formation

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Claude Nougaro est le fils de Pierre Nougaro (1904-1988), chanteur d'opéra ? premier baryton à l'Opéra de Paris ?, et de Liette Tellini (1906-2001), italienne et professeur de piano (premier prix de piano au conservatoire). Son grand-père, Alexandre, planton au Capitole, et sa grand-mère, Cécile, sage-femme, chantent dans une chorale. C'est Cécile qui extirpe Claude au forceps à sa naissance, le , au 56, boulevard d'Arcole, à Toulouse. Ses parents étant souvent en tournée, il est élevé par ses grands-parents paternels dans le quartier des Minimes. À 12 ans, il écoute sur la TSF Glenn Miller, Édith Piaf, Bessie Smith et Louis Armstrong, qui, entre autres, l'inspirent à suivre cette voie. On retrouve la trace de son inscription le 6 mai 1943 en 6 A2 au lycée Rollin à Paris. Entre 1944 et 1947, il fréquente successivement, en pensionnaire, l'abbaye-école de Sorèze, le collège privé Montaigne à Vence, puis le collège de Cusset, près de Vichy, où, en 1947, il échoue au baccalauréat. Il se lance alors dans le journalisme et travaille pour un journal à Vichy. En , Claude Nougaro effectue un service militaire à Rabat au Maroc, une période de dix-huit mois dont dix au cachot. Après quoi, il travaille un temps en Algérie, pour La Dépêche de Constantine, avant de revenir à Paris, avenue des Ternes, chez ses parents. En parallèle, il écrit des chansons pour Marcel Amont (Le Barbier de Séville, Le Balayeur du roi), Philippe Clay (Joseph, la Sentinelle), et rencontre sur place Georges Brassens, qui devient son ami et mentor. Il écrit de la poésie romantique, également humoristique.

Carrière

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Début

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Nougaro en 1955. Photo d'identité (Sacem).

Claude Nougaro commence sa carrière sur scène en 1954 en récitant ses poèmes au Lapin Agile, cabaret parisien de Montmartre, dont Jean-Roger Caussimon est un familier. Claude Nougaro envoie des textes à Marguerite Monnot, compositrice d'Édith Piaf, qui les met en musique (Méphisto, Le Sentier de la guerre). C'est au Lapin Agile qu'il décide de chanter ses propres textes pour gagner sa vie, en 1957 (premier titre « connu » : Direction Vénus), tout en se produisant, pendant une dizaine d'années, dans d'autres cabarets, La Maison Rose de Germaine Pichot, amie de Picasso, à Montmartre, le Liberty's, La Tête de l'art, Zèbre. Durant ces années, Nougaro est également parolier pour d'autres interprètes, parmi lesquels Jacqueline François, Philippe Clay, Marcel Amont? (voir À la recherche du son qui fait sens).

En octobre 1958, le label Président édite ses premiers enregistrements et un super 45 tours sort, précédant le 33 tours 25 cm Il y avait une ville qui parait l'année suivante. Les chansons sont écrites notamment avec son partenaire Michel Legrand.

Consécration

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Le poème C'est une Garonne retranscrit sur une plaque apposée sous le Pont-Neuf, à Toulouse.

Le succès ne se manifeste néanmoins qu'en 1962, au début des années Philips et de son directeur artistique Jacques Canetti, avec Une petite fille et Cécile ma fille (dédiée à sa fille). Ces chansons le font immédiatement connaître du grand public, bien qu'il ait déjà commencé à percer en faisant les premières parties des concerts de Dalida. En ce début d'années 1960, il introduit de nouveaux rythmes dans la chanson française et compose de nombreuses chansons, inspirées de thèmes et rythmes de jazz qui séduisent le public : Les Mains d'une femme dans la farine, Les Petits Bruns et les Grands Blonds, Le Cinéma, Chanson pour Marilyn, le Jazz et la Java (s'inspirant du thème de Three to Get Ready, une composition de Dave Brubeck en 1959).

Il poursuit sa collaboration avec Michel Legrand (Le Cinéma et Les Don Juan) et écrit également avec le compositeur Jacques Datin (Cécile, ma fille et Une petite fille).

Un accident de voiture l'immobilise plusieurs mois en 1963. L'année suivante, il part en voyage au Brésil. Au retour, il se produit dans des salles prestigieuses : l'Olympia, le Palais d'Hiver de Lyon, le Théâtre de la Ville à Paris.

À la mort de son ami Jacques Audiberti (rencontré en 1952 aux Deux Magots), en 1965, il lui écrit un hommage en chanson, Chanson pour le maçon. C'est à cette époque qu'il entame une collaboration avec le pianiste de jazz Maurice Vander, qui deviendra son principal partenaire musical (arrangeur, pianiste et co-compositeur). Il surnomme Maurice Vander « Le Coq », et c'est en référence à ce pianiste qu'il écrit et chante, plus tard, Le Coq et la Pendule.

Outre Vander et Legrand, Nougaro saura s'entourer de la fine fleur du jazz français, (Eddy Louiss, René Nan, Pierre Michelot, Elek Bacsik, Michel Gaudry, Michel Colombier, Michel Portal, Aldo Romano, Didier Lockwood, Bernard Lubat, Richard Galliano, Jean-Claude Vannier, Roger Guérin?) et international (Ornette Coleman sur Gloria, Marcus Miller, Trilok Gurtu?)

Malgré son opposition farouche à la politique, les évènements de Mai 68 lui inspirent le torrentiel Paris Mai, « une chanson sur l'angoisse de l'homme de notre temps », qui, «jugée subversive », est interdite d'antenne. La même année, sort son premier album live enregistré à l'Olympia de Paris : Une soirée avec Claude Nougaro.

Sa chanson Toulouse est un vibrant hommage à sa ville natale. Dans le même temps, il chante deux titres, Armstrong et Petit Taureau, futurs classiques de son répertoire.

Années 1970?1985

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Claude Nougaro dans les années 1980.

Claude Nougaro, en 1971, retrouve Michel Legrand pour la bande originale du film La Ville bidon du réalisateur Jacques Baratier, ami d'Audiberti, (Nougaro chante La décharge et Sa maison).

1980 - Claude Nougaro (centre) en compagnie de Michel Magne (gauche) et Bruno de Monès (droite).

En ces années 1970, l'artiste collabore également avec le compositeur-arrangeur Jean-Claude Vannier (Un grain de folie, Dansez sur moi, Plume d'ange, Insomnieetc.)

Nougaro quitte Philips pour Barclay en 1975. l'Île de Ré, Brésilien, Assez, Le coq et la pendule et surtout Tu verras (adaptation française de O que será de Chico Buarque de Holanda), comptent parmi ses grands succès de l'époque.

En 1985, Après Bleu Blanc Blues, un album jugé décevant au niveau des résultats, Barclay ne renouvelle pas son contrat. Nougaro y fait une allusion dans sa chanson Mon disque d'été.

1986/1987 : voyage à New York et reconquête du succès

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Claude Nougaro vend sa maison de l'avenue Junot à Montmartre et part pour New York, en quête d'inspiration. Produit par WEA, il écrit et enregistre sur place, l'album Nougayork, sous la direction de Philippe Saisse, musicien réputé là-bas, et son vieux complice Mick Lanaro comme producteur exécutif. En 1987, Claude Nougaro avec la chanson titre Nougayork obtient l'un de ses plus grands hits. Ce succès retentissant relance durablement sa carrière et l'opus, aux sonorités rock, est un succès public et critique, récompensé en 1988 par les Victoires de la musique du meilleur album et du meilleur artiste interprète masculin.

En 1989, suivant le même filon, Nougaro récidive avec l'album Pacifique. Les titres Énergie et Vive l'alexandrin sont des succès ; Toi là haut est dédié à son père décédé en 1988, tandis que Toulouse to win est la seconde chanson que Nougaro consacre à sa ville natale. Parue sur l'album Pacifique (1989), il consacre la chanson Kiné à sa quatrième épouse, Hélène, rencontrée en mars 1984 sur l'île de la Réunion : Claude était en concert, Hélène venait de s'installer comme kiné à Saint-Denis. Cette même année 1989, accompagné par des musiciens américains, Nougaro se produit au Zénith de Paris, son tour de chant largement consacré aux deux derniers opus.

Avec les albums Chansongs (1993) et surtout L'Enfant phare (1997), le chanteur revient à des sonorités qui lui sont plus familières, jazz et rythmes latinos.

Sa santé se dégrade à partir de 1995, année où, en avril, il subit une opération du c?ur. À cette époque, Claude Nougaro fait part de son intention d'écrire un opéra, projet qui n'aboutira pas.

En 2000, il sort encore l'album Embarquement immédiat qui sera son dernier album studio abouti.

De 1998 à 2004 (bien qu'il n'ait pu en 2003 se produire au Festival du verbe à Toulouse en raison de son état de santé), il se consacre davantage à des concerts et des festivals. Il participe également à l'album Sol en cirque du collectif Sol En Si.

En 2002, il tourne dans toute la France avec les Fables de ma fontaine, un spectacle où, tel un comédien il déclame plusieurs de ses textes dépouillés de leurs habillages musicaux (parmi eux Victor, Le K du Q et Plume d'ange), Chanson pour Marilyn étant le seul titre chanté (a cappella) du programme. Ce sera son dernier spectacle.

En 2003 et 2004, alors qu'il est déjà gravement touché par la maladie, Claude Nougaro prépare un nouvel album pour le label jazz Blue Note Records, réalisé comme le précédent par Yvan Cassar. Emporté par le cancer, en mars, l'artiste ne termine pas son enregistrement et l'album La Note bleue sort à titre posthume le 30 novembre 2004.

Vie familiale

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En 1955, Claude Nougaro fait la connaissance de Sylvie, hôtesse au cabaret Le Lapin Agile à Montmartre, où il est engagé comme chanteur. Leur fille, prénommée Cécile, naît en 1962. Il lui dédie la chanson Cécile, ma fille, écrite à sa naissance et parue en 1963. Le couple divorce en 1965.

En 1967, il entame une relation avec Odette, d'origine arménienne. Ils ont deux filles : Fanny, née en 1969, et Théa, née en 1973.

En 1975, il rencontre Marcia, divorcée du guitariste brésilien Baden Powell. Il lui dédie la chanson Marcia Martienne. Leur fils, Pablo, naît en 1977. Ils se séparent en 1984.

La même année, il fait la connaissance d'Hélène sur l'île de La Réunion. Kinésithérapeute originaire de Toulouse, elle devient sa quatrième épouse. Ils se marient en 1994. Il la surnomme « la femme de ma mort ». Elle l'accompagne jusqu'à son décès en 2004.

Mort

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Après avoir subi de nouvelles interventions chirurgicales en début d'année, Claude Nougaro meurt à Paris 5 le , à 74 ans, des suites d'un cancer du pancréas.

Ses obsèques sont célébrées à Toulouse en la basilique Saint-Sernin, dont le carillon joue pour l'occasion les notes de sa chanson Toulouse, et ses cendres sont dispersées dans la Garonne.

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