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Edgar Morin
Edgar Morin en 2024.
Fonction
Directeur de recherche au CNRS
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (103 ans)
9e arrondissement de Paris (France)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Edgar NahoumVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Faculté de droit de ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Philosophe, résistant, sociologue, réalisateur de cinémaVoir et modifier les données sur Wikidata
Rédacteur à
LibérationVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Johanne Harrelle (depuis )
Edwige Morin (d) (de à )
Sabah Abouessalam (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Véronique Nahoum-Grappe
Irène Nahoum (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Centre national de la recherche scientifique
École des hautes études en sciences socialesVoir et modifier les données sur Wikidata
Parti politique
Parti communiste français (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mouvements
Philosophie continentale, constructivisme, anthropologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Influencé par
Martin Heidegger, Cornelius Castoriadis, Vladimir Jankélévitch, Maurice Merleau-Ponty, HéracliteVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Liste détaillée
Prix Halphen ()
Prix européen de l'essai Charles-Veillon ()
Prix international Viareggio-Versilia ()
Officier de la Légion d'honneur? ()
Prix international de Catalogne ()
Commandeur de la Légion d'honneur? ()
Docteur honoris causa de l'université de Valence ()
Docteur honoris causa de l'Université Laval ()
Grand officier de l'ordre national du Mérite ()
Grand officier de la Légion d'honneur? ()
Grand-croix de la Légion d'honneur? ()
Docteur honoris causa de l'université pontificale catholique du Pérou
Docteur honoris causa de l'université de Macerata
Officier de l'ordre du Mérite civil
Ordre du Mérite (Liechtenstein)
Ordre de Sant'Iago de l'Épée
Docteur honoris causa de l'université de Genève
Commandeur des Arts et des Lettres?
Docteur honoris causa de l'université de Santiago du Chili?
Docteur honoris causa de l'université nationale principale de San Marcos
Docteur honoris causa de l'université de Veracruz
Ordre du Mérite civil
Grand-croix de l'ordre de Sant'Iago de l'Épée
Docteur honoris causa de l'université libre de BruxellesVoir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par
Institut mémoires de l'édition contemporaine (187MOR)Voir et modifier les données sur Wikidata
?uvres principales
La MéthodeVoir et modifier les données sur Wikidata

Edgar Nahoum, dit Edgar Morin, né le à Paris 9, est un sociologue et philosophe français.

Théoricien de la pensée complexe, il est notamment l'auteur de La Méthode, une somme en six volumes (1977?2004) qui se veut une méthodologie de la transdisciplinarité. Il définit sa façon de penser comme « constructiviste », en précisant : « C'est-à-dire que je parle de la collaboration du monde extérieur et de notre esprit pour construire la réalité ».

Antifasciste pendant la guerre d'Espagne puis résistant sous l'Occupation, il est un fervent militant communiste dans sa jeunesse mais quitte le PCF en 1951. Il développe alors, en relation avec son travail de recherche, une pensée politique humaniste, qui appelle à intégrer les dimensions écologiques, sociales, économiques et culturelles pour répondre aux défis contemporains.

Il est connu pour son engagement dans le Collegium international éthique, politique et scientifique et dans le collectif Roosevelt, qu'il a cofondés.

  1. ? « https://portail-collections.imec-archives.com/ark:/29414/a0114534732786DR1g6 » (consulté le )
  2. ? Daniel Bougnoux et Bastien Engelbach, « Entretien avec Edgar Morin (2) : Science et philosophie », nonfiction.fr,‎ (lire en ligne).
  3. ? HAVING TO BE ? article en anglais de Ricardo Costa sur la sauvegarde de la Terre mettant en valeur les idées d'Edgar Morin.

Biographie

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Edgar Morin a écrit plusieurs ouvrages revenant sur son passé, dont Autocritique en 1959, Vidal et les siens en 1989, Itinérance en 2006, Mon chemin en 2008 et Les souvenirs viennent à ma rencontre en 2019.

Il naît sous le nom de Nahoum le 8 juillet 1921. Son père, Vidal Nahoum, est un commerçant en bonneterie dans le quartier du Sentier à Paris, avec sa mère Louna Beressi. Tous deux sont des Juifs grecs originaires de Salonique et de lointaine ascendance italienne. Edgar Morin grandit dans un environnement non pratiquant, sa famille étant « moderne et laïcisée depuis trois générations ». Sa mère meurt en 1931 alors qu'il n'est âgé que de dix ans. En 1917, une lésion au c?ur lui avait été diagnostiquée et on lui avait en principe interdit d'avoir des enfants, pensant qu'elle ne survivrait pas à l'accouchement.

En 1936, pendant la guerre d'Espagne, son premier acte politique est d'intégrer une organisation libertaire, Solidarité internationale antifasciste, pour préparer des colis à destination de l'Espagne républicaine. En 1938, il rejoint les rangs du Parti frontiste, une petite formation de la gauche pacifiste et antifasciste. Membre du Parti communiste français à partir de 1941, il entre en 1942 dans la Résistance communiste au sein des Forces unies de la jeunesse patriotique. Il intègre ensuite le mouvement de Michel Cailliau, le MRPGD (Mouvement de résistance des prisonniers de guerre et déportés). En 1943, il est commandant dans les Forces françaises combattantes et est homologué comme lieutenant. Son mouvement fusionne avec celui de François Mitterrand, il devient le MNPGD (Mouvement national des prisonniers de guerre et déportés). Il adopte alors le pseudonyme de Morin : l'anecdote ? confirmée par Edgar Morin lors d'une émission sur France Inter ? veut que lors d'une réunion de résistants à Toulouse, le jeune Edgar se présentât sous le nom d'Edgar Magnin, en référence directe au personnage de Malraux dans L'Espoir ; mais une camarade comprit « Morin », et il ne chercha pas à rectifier.

En 1945, il devient attaché à l'état-major de la 1 Armée française en Allemagne, puis chef du bureau « Propagande » dans le Gouvernement militaire français en 1946. Il écrit à cette époque L'An zéro de l'Allemagne, où il dresse un état des lieux de l'Allemagne, insistant sur l'état mental du peuple vaincu, en état de « somnambulisme », en proie à la faim et aux rumeurs. Ce livre arrive au moment du tournant communiste, où après la stigmatisation de la culpabilité allemande, Staline déclare qu'Hitler passe et que le peuple allemand reste.

Maurice Thorez l'invite à écrire dans l'hebdomadaire Les Lettres françaises. Il demande alors au philosophe Martin Heidegger, dont il reprend le concept d'ère planétaire, un texte pour la revue Fontaine de Max-Pol Fouchet, et le n 54 de l'été 1946 (L'hymne « Tel qu'en un jour de fête », sur un poème d'Hölderlin, traduit par Joseph Rovan).

En 1948 et 1949 il écrit dans la rubrique Arts et spectacles du Patriote Résistant, alors bimensuel, édité par la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes, avant d'en partir avec Robert Antelme à la suite de divergences avec le Parti communiste français. Membre du Parti depuis 1941, il s'en éloigne à partir de 1949 et en est exclu en 1951 pour avoir écrit un article dans le journal France Observateur : « Ce fut comme un chagrin d'enfant, énorme et très court », dira-t-il.

Avec l'appui de Maurice Merleau-Ponty, de Vladimir Jankélévitch et de Pierre George, il entre en 1950 au CNRS et fait partie du Centre d'études sociologiques dirigé par Georges Friedmann. Il cofonde la revue Arguments en 1956.

En 1955 il est l'un des quatre animateurs du Comité contre la guerre d'Algérie. Il défend ainsi en particulier Messali Hadj, mais contrairement à Jean-Paul Sartre, André Breton, Guy Debord ou encore ses amis Marguerite Duras et Dionys Mascolo, il ne signe pas la Déclaration sur le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie, dite « Manifeste des 121 », publiée en septembre 1960 dans le journal Vérité-Liberté. Comme il pense que l'urgence est d'éviter l'installation de dictatures en France et en Algérie, il lance avec Claude Lefort, Maurice Merleau-Ponty et Roland Barthes un appel pour l'urgence des négociations.

En 1965, il participe à une étude transdisciplinaire au sein d'une vaste recherche de la DGRST, mobilisant de multiples disciplines, sur une commune en Bretagne, publiée sous le nom de La Métamorphose de Plodémet (1967), sur la commune de Plozévet (Finistère), où il séjourne près d'un an. Ce fut un des premiers essais d'ethnologie dans la société française contemporaine.

Il s'intéresse très vite aux pratiques culturelles, qui sont encore émergentes et mal considérées par les intellectuels : L'Esprit du temps (1960), La Rumeur d'Orléans (1969).

Durant les années 1960, il part près de deux ans en Amérique latine où il enseigne à la Faculté latino-américaine des sciences sociales de Santiago du Chili. En 1969, il est invité à l'Institut Salk de San Diego. Il y retrouve Jacques Monod, l'auteur de Le Hasard et la Nécessité et conçoit les fondements de la pensée complexe et de ce qui deviendra sa Méthode.

Vie familiale

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Le , Edgar Morin épouse, dans le 18 arrondissement de Paris, Irène « Violette » Chapellaubeau. Née le à Hautefort en Dordogne, morte le 2 décembre 2003 à Paris, son père est huissier et sa mère institutrice. Tous deux se sont rencontrés en 1940 à Toulouse où ils fréquentaient le cours de philosophie de Vladimir Jankélévitch, et où Irène Chapellaubeau menait des activités dans la résistance. De leur union naissent deux enfants : Irène Nahoum-Léothaud, née en 1947, sociologue ; Véronique Nahoum-Grappe, née en 1948, anthropologue. Le couple divorce le 10 avril 1970. Irène Chapellaubeau se remarie avec le sociologue Pierre Naville.

En 1970 il épouse Johanne Harrelle, sa compagne depuis 1964, dont il divorce en restant son ami jusqu'à son décès en 1994. En 1982 il épouse Edwige Lannegrace, dont il est veuf en 2008. Depuis 2012 il est marié à la sociologue marocaine naturalisée française Sabah Abouessalam, née le 13 avril 1959 à Marrakech, avec qui il a notamment rédigé le livre L'homme est faible devant la femme (Presses de la Renaissance, 2013), puis en 2020 Changeons de voie - Les leçons du coronavirus (Denoël, 2020). En 2013 Sabah Abouessalam a aussi essayé, avec lui, de réhabiliter une ferme écologique, propriété de sa famille dans la région de Marrakech, en s'inspirant de l'agro-écologie de Pierre Rabhi.

  1. ? Bal Ba, Amadou, « Edgar Morin, pensée complexe, cosmopolitisme, humanisme » Accès libre, sur blogs.mediapart.fr, (consulté le )
  2. ? Nicole Lapierre, « La part juive », Communications, vol. 82, n 1,‎ , p. 95-106 (ISSN 0588-8018, DOI 10.3406/comm.2007.2441, lire en ligne, consulté le ).
  3. ? Morin, Edgar et Abouessalam, Sabah (contrib.), « Changeons de voie. Les leçons du coronavirus » Accès libre, sur https://bibliotheques.wallonie.be, (consulté le )
  4. ? Fernando Arrabal, « Edgar Morin 96 ans : « Mon premier acte politique : l'organisation libertaire, Solidarité antifasciste pour l'Espagne » », La Règle du jeu,‎ (lire en ligne).
  5. ? Edgar Morin, « Pour une politique de civilisation », La pensée de midi, Actes Sud, vol. 7, n 1,‎ , p. 40-50 (ISBN 2742736042, ISSN 1621-5338, résumé, lire en ligne).
  6. ? « Mon chemin », entretiens avec Djénane Kareh Tager.
  7. ? « Une semaine avec Edgar Morin : « La Vulgate ou L'heure de Stalingrad » », sur franceinter.fr (consulté le ).
  8. ? « Ils changent de nom pour changer de peau », sur Le Point, (consulté le )
  9. ? Les souvenirs viennent à ma rencontre, d'Edgar Morin, 2019
  10. ? Edgar Morin, Les souvenirs viennent à ma rencontre, Paris, Éditions Fayard, , 762 p..
  11. ? Regards sur Plovezet. entretien avec Bernard Paillard, février 2022
  12. ? « État-civil, registre des mariages du 3 mai au 28 juin 1945, vue 7/31, 18M 635 » Accès libre, sur archives.paris.fr (consulté le )
  13. ? Archives départementales de la Dordogne, « État-civil d'Hautefort, registre des naissances 1917, vue 3/10, 5 E 208/35 » Accès libre, sur www.archives.dordogne.fr (consulté le )
  14. ? « Violette Naville-Morin, philosophe » Accès libre, sur lemonde.fr, (consulté le )
  15. ? Delorme, Marie-Laure, « « Les souvenirs viennent à ma rencontre » : Edgar Morin raconte sa traversée du siècle » Accès payant, (consulté le )
  16. ? Blum, Françoise, « Rencontres et itinéraires croisés » in Les vies de Pierre Naville, Presses universitaires du Septentrion, (lire en ligne)
  17. ? « Edgar Morin biographie », sur cairn.info, (consulté le )
  18. ? Sciences Humaines Dossier Edgar Morin : L'Aventure d'une Pensée - Chronologie Hors-série n 18 - mai/juin 2013, https://www.scienceshumaines.com/chronologie_fr_30586.html.
  19. ? Catherine Goillau, « L'humanisme selon Edgar Morin », Le Point Références n 64, juillet-août 2016, « La Grèce est ses dieux, une leçon de tolérance ? Les textes fondamentaux », p. 108.
  20. ? Edgar Morin et Sabah Abouessalam, « Vivre le Maroc, relier le Nord et le Sud », Hermès, La Revue, vol. 60, n 2,‎ , p. 223-224 (ISSN 0767-9513, DOI 10.3917/herm.060.0223, lire en ligne, consulté le )
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