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Michael Moore
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Moore à la Mostra de Venise 2009.
Naissance (71 ans)
Flint (Michigan, États-Unis)
Nationalité Américaine
Profession Réalisateur, écrivain
Films notables Roger et moi
Bowling for Columbine
Fahrenheit 9/11
Sicko
Capitalism: A Love Story
Where to Invade Next

Michael Moore, né le à Flint dans le Michigan (États-Unis), est un écrivain et un réalisateur américain de documentaires engagés.

Jeunesse et engagement politique

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Né à Davison, banlieue de Flint (Michigan), fils d'une secrétaire et d'un ouvrier employés dans l'usine General Motors basée à Flint (Michigan), neveu d'un des fondateurs du Syndicat des travailleurs de l'automobile (UAW), Michael Moore grandit dans un milieu col bleu typique du Midwest.

À dix-huit ans, il est élu au conseil d'administration de son école (Davison High School), où il devient l'un des plus jeunes Américains à accéder à une fonction publique. Il se fait le porte-parole des étudiants.

Abandonnant ses études de journalisme sur le campus régional de Flint de l'université du Michigan, il fonde à vingt-deux ans le Flint Voice (« La Voix de Flint »), un journal alternatif qu'il dirige pendant dix ans.

Ses premiers engagements politiques se placent à l'extrême gauche dans l'échiquier politique américain. Il apporte son soutien au gouvernement sandiniste de Daniel Ortega contre l'attaque américaine au Nicaragua et dénonce l'embargo contre Cuba. Dans les années 1980, il travaille pour le magazine Mother Jones avant de se faire licencier (les motifs du licenciement demeurent controversés).

Débuts dans le cinéma

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En 1979, il est crédité comme "assistant director" au tout début du générique du film The Electric Horseman de Sydney Pollack.

En 1989, il vend tous ses biens et parvient à réaliser son premier film qui le consacrera, Roger et moi, dans lequel il dénonce l'application des mesures de restructuration décidées par Roger Smith, président de General Motors, qui conduisent à la fermeture des usines automobiles de Flint (30 000 licenciés dans une agglomération de 150 000 habitants). C'est à l'époque le plus gros succès commercial jamais connu pour un documentaire.

En 1995, il réalise Canadian Bacon (« Lard canadien »), film satirique se déroulant aux États-Unis juste après la Guerre froide, et mettant en scène le gouvernement américain tentant de monter les Américains contre les Canadiens pour relancer l'économie. Le film dénonce notamment la mentalité américaine vis-à-vis du port d'arme, ainsi que l'utilisation de la peur à travers les médias - deux idées qui seront reprises de manière plus approfondie dans Bowling for Columbine. En 1999, il sort The Big One (« Le Grand ») où il traite de l'appauvrissement de certaines tranches de la population aux États-Unis et des pratiques douteuses de certaines multinationales comme Nike.

The Awful Truth

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En 1999, il crée, produit et présente l'émission The Awful Truth (en) (« L'affreuse vérité ») dans laquelle il aborde des sujets graves avec humour. Lors de son premier rendez-vous mensuel, il dénonce le système des mutuelles de santé américaines (HMO) avides de profits ? HMO d'où le jeu de mots de l'auteur : Hand the Money Over c'est-à-dire « Rendez l'argent ! » en invitant une compagnie à l'enterrement d'un de ses clients pour lequel elle refuse de payer la transplantation d'un pancréas. La compagnie mise en cause décide de couvrir toutes les greffes de pancréas après le passage de Michael dans ses bureaux ? Il aborde également la récurrence des meurtres de personnes de couleur par les policiers, le gouffre qui sépare les classes sociales et le manque de visibilité des PDG par la population locale.

L'émission connaît un vif succès durant ses deux ans d'existence à la fois aux États-Unis, mais aussi au Royaume-Uni où elle est diffusée sur Channel 4.

Campagnes

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Michael Moore en 2004.

En 2000, il fait campagne à l'élection présidentielle pour le candidat écologiste Ralph Nader, et critique ouvertement tant le candidat démocrate Al Gore que le républicain George W. Bush. Durant les quatre années qui suivent, il est l'inlassable critique de l'administration de George W. Bush.

Michael Moore est en première ligne contre la guerre d'Afghanistan à la fin de l'année 2001 puis en 2003 contre l'« intervention militaire » des États-Unis en Irak.

Il fait de l'élection présidentielle de 2004 la « mère de toutes les batailles » contre George W. Bush et soutient dans un premier temps le général Wesley Clark lors des primaires démocrates. Entouré de gardes du corps, il participe à la convention républicaine sur les bancs de la presse en . Son site Internet resta muet pendant trois jours après la réélection de George W. Bush le avant de se reprendre et de déclarer que l'avenir appartenait aux démocrates et à la gauche, car la jeunesse avait voté majoritairement pour John Kerry, l'adversaire démocrate de Bush.

Michael Moore, le 27 août 2007 à Paris.

En 2007, lors de la réalisation de son documentaire, SiCKO, consacré à l'assurance maladie aux États-Unis, il est accusé par le département américain du trésor d'avoir violé l'embargo des États-Unis contre Cuba. Il voit alors, derrière l'enquête dont il fait l'objet de la part des autorités américaines, des motivations politiques qu'il impute à George W. Bush, alors que le cinéaste entendait démontrer que le système de santé de Cuba était meilleur et plus performant que celui des États-Unis.

Lors de l'élection présidentielle américaine de 2008, il soutient Barack Obama, candidat du Parti démocrate.

Lors de l'élection présidentielle américaine de 2016, il soutient Bernie Sanders aux primaires démocrate, avant de se rallier à Hillary Clinton, candidate du Parti démocrate. Après la victoire de Donald Trump et avant la désignation officielle de ce dernier par le collège des grands électeurs, il s'engage à payer les amendes de ces derniers s'ils refusaient finalement de choisir le candidat républicain.

Le , Michael Moore sort le film Michael Moore in TrumpLand, film d'un stand-up joué en Ohio en faveur d'Hillary Clinton pour la campagne présidentielle et afin d'essayer d'expliquer la colère des supporteurs de Donald Trump. Le film sera détourné par ce dernier, qui n'en reprend qu'un court extrait sur son compte Twitter, dans lequel le réalisateur décrit Trump comme « une bombe pour exploser le système », essayant de faire croire qu'il est en sa faveur. Dès , de retour du Royaume-Uni, qui a voté en faveur du Brexit, il publie une tribune intitulée « 5 reasons why Trump will win », avec comme titres de paragraphes « Les maths du Midwest, ou bienvenue à notre Brexit de la Rust Belt », « Le dernier combat de l'homme blanc en colère », « Le problème Hillary», « Le "vote déprimé" des partisans de Sanders » et « L'effet Jesse Ventura ». Il y explique notamment que les sondages en Floride sont bien moins pertinents que l'étude des résultats des primaires dans la Rust Belt, composée de quatre États (Ohio, Wisconsin, Michigan, Pennsylvanie) frappés par la désindustrialisation, traditionnellement démocrates, mais ayant élu un gouverneur républicain aux élections de mi-mandat en 2010. Michael Moore a été la seule figure médiatique avec Allan Lichtman à avoir prédit la victoire de Trump à l'élection.

  1. ? Michael Bingham, « Michael Moore, cinéaste social », Mouvements, vol. 27-28, n 3,‎ , p. 73 (ISSN 1291-6412 et 1776-2995, DOI 10.3917/mouv.027.0073, lire en ligne, consulté le )
  2. ? Jean-Marie Pottier, « Mother Jones, le magazine qui fait cauchemarder Mitt Romney », sur Slate.fr, (consulté le ).
  3. ? Par Propos recueillis par A. G. Le 22 février 2003 à 00h00, « Michael Moore, un Américain contre la guerre », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  4. ? « Ces people qui soutiennent Clinton, Trump ou Sanders », sur bfmtv.com.
  5. ? Adrienne Sigel, « Michael Moore s'engage à payer les amendes des grands électeurs infidèles à Donald Trump », bfmtv.com, 19 décembre 2016.
  6. ? Michael Moore à TrumpLand, journal Metro Belgique, 20 octobre 2016, p. 4.
  7. ? Stéphane Lauer, « Michael Moore s'immisce dans la campagne américaine », Le Monde, .
  8. ? « "Michael Moore in Trumpland": un plaidoyer optimiste en faveur d'Hillary Clinton », Le Point, .
  9. ? (en-US) « Michael Moore: Trump obviously didn't watch my movie », sur Fox News, (consulté le ).
  10. ? Channel 4 News, « Michael Moore on Trump, Brexit and his new film », (consulté le ).
  11. ? (en) « 5 Reasons Why Trump Will Win », sur MICHAEL MOORE (consulté le ).
  12. ? Minorités, jeunes, femmes, ouvriers : pourquoi la stratégie du Parti démocrate a échoué, entretien avec Lauric Henneton, lefigaro.fr, 11 novembre 2016.
  13. ? « Moore, Lichtman? Ils ont prédit la victoire de Trump et personne n'y a cru », sur L'Obs (consulté le ).
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