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Naissance | Saint-Michel-de-Montaigne (France) |
---|---|
Décès |
(à 59 ans) Saint-Michel-de-Montaigne (France) |
Formation |
Collège de Guyenne Université de Toulouse |
École/tradition |
Humanisme, scepticisme |
Principaux intérêts |
L'Homme et les sciences humaines en précurseur, histoire, histoire naturelle, mais aussi littérature, philosophie, politique, droit, religion |
Idées remarquables |
La vertu aimable |
?uvres principales |
|
Influencé par |
les lettres de l'Antiquité gréco-romaine (Plutarque, Cicéron, Sénèque, Lucain), les chroniqueurs médiévaux, les compilateurs humanistes de la Renaissance, la tradition littéraire espagnole (par son père), La Boétie, Sextus Empiricus, Guy de Bruès, Sanchez, les écrits de voyages (Jean de Léry), Zénon de Kition. |
A influencé |
l'érudition humaniste (Marie de Gournay, John Florio), le courant libertin (La Mothe Le Vayer) et celui de la science (Descartes, Pascal, Voltaire), la philosophie allemande (Schopenhauer, Nietzsche) et Merleau-Ponty, Cioran, Lévi-Strauss, Conche |
Père |
Pierre Eyquem de Montaigne |
Conjoint |
Françoise de La Chassaigne (à partir de ) |
Parentèle |
Jean de Ségur (d) (cousin) |
Michel Eyquem, seigneur de Montaigne (originellement prononcé : [m??ta?] et couramment prononcé : [m??t??]), plus connu sous la simple dénomination de Montaigne, né le au château de Saint-Michel-de-Montaigne (province de Guyenne) et mort le dans la même ville, est un philosophe, humaniste, écrivain érudit et moraliste français de la Renaissance.
Éduqué enfant puis adolescent par son père Pierre Eyquem de Montaigne dans la ferveur humaniste et polyglotte , le jeune Michel Eyquem se mue en étudiant batailleur et aventureux menant une vie itinérante parfois dissolue. Devenu pleinement adulte, homme à la santé allègre, de caractère bouillonnant, mais toujours avide lecteur, il entame en 1554 à la cour des aides de Périgueux un parcours professionnel au sein de la magistrature de la province de Guyenne qui le mène en 1556 au parlement de Bordeaux où il va détenir une charge de conseiller pendant treize ans. Il y noue une progressive et solide amitié avec un collègue, Étienne de La Boétie, dont la mort en le bouleverse, tout en lui donnant l'occasion de concrétiser ses conceptions philosophiques stoïques. Muté à la chambre des enquêtes, il y devient un diplomate de premier plan dans ces temps de guerres de religion, catholique sincère et ambigu, mais opposé aux ligueurs et fidèle au roi de France. Après sa retraite en , il devient gentilhomme de la chambre du roi, avec le titre de chevalier de l'ordre de Saint-Michel.
À la mort de son père en , Michel hérite de la terre et du titre de « seigneur de Montaigne » ; désormais riche, il peut quitter sa charge de magistrat diplomate. En Montaigne se consacre à l'écriture et à l'édition. Cet art de l'otium ne l'empêche pas de prendre une part active à la vie politique en Aquitaine : il est à deux reprises maire de Bordeaux de 1581 à 1585, puis, au début de la huitième guerre de Religion, est un des négociateurs clés entre le maréchal de Matignon, gouverneur de Guyenne, et Henri de Bourbon, roi de Navarre, héritier présomptif du roi de France Henri III et chef du parti protestant ; comme nombre de catholiques modérés, il continue de soutenir le roi de Navarre devenu roi de France en 1589 (Henri IV).
Probablement dès la fin , il constate qu'il est victime de petits calculs urinaires, et en dix-huit mois, la gravelle, maladie responsable de la mort de son père, s'aggrave et s'installe durablement. Désormais, le plus souvent souffrant ou malade, il cherche à hâter ses écrits et à combler ses curiosités : il essaie ainsi de guérir en voyageant vers des lieux de cure, puis voyage vers les contrées qui l'ont fasciné durant sa jeunesse.
Les Essais entrepris en 1572 et constamment continués et remaniés jusqu'aux derniers mois avant sa mort sont une ?uvre singulière tolérée par les autorités (puis mise à l'Index par le Saint-Office en 1676). Ils ont nourri la réflexion des plus grands auteurs en France et en Europe, de Shakespeare à Pascal et Descartes, de Nietzsche et Proust à Heidegger.
Le projet de se peindre soi-même pour instruire le lecteur semble original, si l'on ignore les Confessions de saint Augustin : « Je n'ai d'autre objet que de me peindre moi-même. » (cf. introspection) ; « Ce ne sont pas mes actes que je décris, c'est moi, c'est mon essence. » Saint Augustin dans ses Confessions retraçait l'itinéraire d'une âme passée des erreurs de la jeunesse à la dévotion au Dieu de Jésus-Christ dont il aurait eu la révélation lors d'un séjour à Milan. Jean-Jacques Rousseau cherchera à se justifier devant ses contemporains. Stendhal cultive l'égotisme. À la différence de ces trois là, Montaigne développe l'ambition de « se faire connaître à ses amis et parents » : celle d'explorer le psychisme humain, de décrire la forme de la condition humaine.
S'il proclame que son livre « ne sert à rien » (« Au lecteur »), parce qu'il se distingue des traités de morale autorisés par la Sorbonne, Montaigne souligne tout de même que quiconque le lira pourra tirer profit de son expérience. Appréciée par les contemporains, la sagesse des Essais s'étend hors des barrières du dogmatisme, et peut en effet profiter à tous, car « chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition. »
Le bonheur du sage consiste à aimer la vie et à la goûter pleinement : « C'est une perfection absolue et pour ainsi dire divine que de savoir jouir loyalement de son être. »
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En ligne paternelle, Michel de Montaigne (le nom de Montaigne était prononcé « Montagne », car autrefois, on mettait un i devant le gn pour indiquer la prononciation [ ?]) est issu d'une famille anoblie de négociants bordelais enrichis par le commerce de la morue, les Eyquem.
Un Peyre Eyquem est mentionné en 1358 comme marchand et bourgeois de Bordeaux.
En 1477, l'arrière-grand-père de Montaigne, Ramon Eyquem (1402-1478), acquiert la seigneurie périgourdine de Montaigne, composée de terres nobles avec une maison forte, arrière-fief relevant pour la justice et pour l'hommage féodal de la baronnie de Montravel, vassale depuis 1300 de l'archevêque de Bordeaux. Cette acquisition est la première étape dans l'accession à la noblesse. Afin de développer son influence et ses ressources, Ramon Eyquem devient fermier des revenus de l'archevêché de Bordeaux.
Le grand-père de Montaigne, Grimon Eyquem (1450-1519), fils de Ramon et d'Isabeau de Ferraygues (1428-1508), reste cependant marchand et continue à faire prospérer sa maison de commerce de Bordeaux.
Sophie Jama suppose une origine marrane aux Eyquem.
Son père, Pierre Eyquem (1495-1568), premier de la famille à naître au château de Montaigne, abandonne le commerce pour entrer dans la carrière des armes, participant aux campagnes d'Italie sous le règne de François Ier, roi de 1515 à 1547.
Le , « noble homme, Pierre Eyquem, seigneur de Montaigne, écuyer », fait hommage à Jean de Foix, archevêque de Bordeaux, suzerain de la baronnie de Montravel.
Son statut de roturier disparait définitivement.
En 1529, Pierre Eyquem épouse Antoinette de Louppes de Villeneuve (ou : de Lopez de Villanueva), issue d'une famille d'origine aragonaise (Espagne) de marchands toulousains et bordelais enrichis par le commerce du pastel. Elle est la fille d'Honorette du Puy, originaire d'Auch, et de Pierre de Lopez, fils d'Antoine Lopez, bourgeois de Saragosse.
Selon certains auteurs, Antoine Lopez descendrait de juifs convertis, notamment de Micer Pablo Lopez de Villanueva, juif brûlé vif par l'Inquisition espagnole en 1491.
Les Louppes de Villeneuve sont bien intégrés dans le cadre de la société française chrétienne ; ils jouissent d'une fortune identique à celle des Eyquem, mais sont en retard sur eux d'une génération dans l'accession à la noblesse. Ils abandonneront par la suite le nom de Louppes pour celui de Villeneuve, comme Montaigne celui d'Eyquem.
Les deux premiers enfants du couple meurent en bas âge. Michel, arrivé au monde « entre onze heures et midi, le dernier jour de février de l'an mil cinq cent trente-trois » est le premier à survivre, aîné d'une fratrie de huit.
Pierre de Montaigne profite de son mariage pour agrandir son domaine avec l'aide de son épouse, forte personnalité et très bonne intendante, par des achats ou des échanges de terres (250 actes notariés en trente ans). Reconnu et considéré par ses concitoyens bordelais, Pierre parcourt tous les degrés de la carrière municipale avant d'accéder en 1554 à la fonction de maire de Bordeaux.
Dans les Essais, Montaigne montre de l'admiration et de la reconnaissance pour son père, tandis qu'il ne dit presque rien de sa mère. Il aurait eu des rapports tendus avec elle. D'ailleurs, dans son testament, Pierre de Montaigne définit dans les moindres détails les conditions de la future cohabitation entre la mère et le fils. Dans son propre testament (1597), Antoinette se montre fière d'avoir par son travail avec son mari « grandement évalué, bonifié et augmenté » la maison de Montaigne, alors que Michel s'est contenté de jouir paisiblement de son héritage.
Les frères et s?urs de Michel de Montaigne qui ne sont pas morts en bas âge :
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