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Ella Maillart
Ella Maillart à Chandolin en 1992.
Biographie
Naissance
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PlainpalaisVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 94 ans)
ChandolinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
suisseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Skieuse alpine, voyageuse, journaliste d'opinion, écrivaine, photographe, skieuseVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Sports
Ski alpin, voileVoir et modifier les données sur Wikidata
Genre artistique
récit
Site web
Distinctions
Prix Schiller ()
Prix Alexandra-David-Néel/Lama-Yongden ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par
Bibliothèque de Genève (CH BGE Ms. fr. 7086-7159)
Photo Elysée
Archives de la ville de Genève (350)Voir et modifier les données sur Wikidata

Ella Maillart ( à Genève - à Chandolin, Suisse) est une exploratrice, voyageuse, écrivaine et photographe suisse.

Biographie

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Ella Maillart est la fille de Paul Maillart (1866-1936), un fourreur genevois libéral, et de Marie Dagmar, née Kliim (1874-1957), une sportive danoise. Sa famille s'installe au Creux de Genthod au bord du lac Léman en 1913. Attirée dès son jeune âge par le sport, Ella Maillart rencontre Hermine de Saussure (surnommée « Miette »), fille d'un officier de marine (et arrière-arrière-petite-fille de Horace-Bénédict de Saussure, considéré comme le fondateur de l'alpinisme), avec qui elle pratique la voile et le ski. Elle fonde à 16 ans le premier club féminin de hockey sur terre en Suisse romande, le « Champel Hockey Club ». À 20 ans, elle fait avec Hermine la traversée de Cannes à la Corse et fait la connaissance d'Alain Gerbault qui est en train de préparer son Firecrest pour sa fameuse traversée en solitaire de l'océan Atlantique. Elle barre un monotype national pour la Suisse aux régates olympiques de 1924, seule femme et la plus jeune de la compétition. Elle participe en 1925 à une croisière en Méditerranée de Marseille à Athènes avec quatre autres jeunes femmes dont Miette de Saussure et Marthe Oulié. Un concours de circonstances et le mariage de son amie Miette avec l'archéologue français Henri Seyrig (mariage dont sera issue l'actrice Delphine Seyrig) l'oblige à abandonner son rêve de vivre en mer. Membre de l'équipe suisse de ski, elle défend, de 1931 à 1934, les couleurs de la Suisse aux quatre premiers championnats du monde de ski alpin mais, attirée par le cinéma russe, elle part pour Moscou faire un reportage dont elle tire son premier livre : Parmi la jeunesse russe.

Ella Maillart en Iran en 1939-1940.

À la découverte de l'Asie

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Elle effectue un premier séjour à Moscou en 1930, et rentre en traversant le Caucase. Elle tirera de ce voyage son premier livre, Parmi la jeunesse russe. Avec deux couples rencontrés à Moscou, elle se rend au Turkestan russe en 1932. Elle gagne la chaîne du T'ien Shan (monts Célestes), découvre les Kirghizes, les Kazakhs, les Ouzbeks. Elle grimpe une montagne de 5000 m avec des skis bricolés. Elle rentre seule en Europe avec son sac à dos à travers l'Asie centrale soviétique, encore agitée par les répressions de l'Armée Rouge. Elle voyage sans permis, en évitant les points de passage dangereux. Cette performance est saluée à son retour à Paris, et elle en tire le récit. C'est une performance, un véritable scoop, que tout le monde salue quand elle arrive à Paris, avec ses films et ses carnets de notes. Elle tire de ce voyage le livre Des monts Célestes aux sables Rouges. En 1934, elle convainc le rédacteur en chef du Petit Parisien, Élie-Joseph Bois de l'envoyer au Mandchoukuo, État créé par les Japonais en Chine en 1932. Le plus grand quotidien d'alors finance son expédition et lui fournit une carte de presse qui lui procure les facilités de passage. Elle y rencontre Peter Fleming, grand reporter pour The Times et agent du MI6 et se lance avec lui, en , dans un voyage de six mille kilomètres, de Pékin jusqu'à Srinagar, qui va durer sept mois et dont le récit sera retracé à la fois par Peter Fleming dans son livre Courrier de Tartarie et par Ella Maillart sous le titre Oasis interdites, qui connait un grand succès et lui donnera les moyens de voyager à nouveau.

En 1937, elle traverse l'Inde, l'Afghanistan, l'Iran et la Turquie pour faire des reportages, puis en 1939, elle part dans une Ford, de Genève à Kaboul, avec Annemarie Schwarzenbach (nommée Christina dans le récit qu'elle rédige du voyage sous le titre La Voie cruelle), qu'elle essaie de libérer de la drogue. Elle fut une pionnière de la photographie couleur avant la Seconde Guerre mondiale.

De 1940 à 1945, elle passe cinq ans dans le sud de l'Inde auprès des maîtres de sagesse Ramana Maharshi et Atmananda Krishna Menon.

Ancrage à Chandolin

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De retour en Suisse, elle découvre, grâce au peintre Edmond Bille, le village de Chandolin, situé à 2 000 m d'altitude, dans le Val d'Anniviers (canton du Valais), qui deviendra une ancre dans sa vie nomade. Elle s'y fait construire un chalet et y habite en solitaire, de mai à octobre, à partir de 1948. De 1956 à 1987, Ella devient guide culturel et fait découvrir plusieurs pays d'Asie à de petits groupes de voyageurs.

Dans un article intitulé Pourquoi voyager, Ella fait siennes ces paroles du maître chinois Chuang Tzou : « Si nous abordons les choses par leurs différences, même le foie et la rate sont aussi éloignés que les villes de Ch'u et Yueh. Si nous les abordons par leurs ressemblances le monde est un. »

Ella fait du vélo et du ski jusqu'à l'âge de 80 ans.

La commune de Chandolin lui rend hommage en organisant dans le village une exposition permanente qui retrace sa vie, à travers des photographies et de nombreux objets de voyage. Les manuscrits et documents d'Ella Maillart sont conservés à la Bibliothèque de Genève, son ?uvre photographique au musée de l'Élysée à Lausanne (20 000 négatifs et 10 000 positifs) et ses films à la Cinémathèque suisse de Lausanne.

  1. ? Ella Maillart (photos) et Daniel Gigardin (textes), Ella Maillart sur les routes de l'Orient, Lausanne et Arles, Musée de l'Elysée et Actes Sud, , 159 p., p. 155. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  2. ? Rapport officiel des Jeux de la VIIIe Olympiade : Paris 1924 (lire en ligne), p. 589-592
  3. ? « Résultats de la descente féminine aux championnats du monde de ski de Cortina d'Ampezzo (Italie) »
  4. ? « Livres », sur Ella Maillart FR (consulté le )
  5. ? « À propos », sur Ella Maillart FR (consulté le )
  6. ? Catherine Reverzy, Femmes d'aventure : du rêve à la réalisation de soi, Odile Jacob, , p. 261
  7. ? Ella Maillart La photographie numérique au secours des couleurs perdues Le Musée suisse de l'appareil photographique Vevey https://www.cameramuseum.ch/decouvrir/exposition-permanente/la-revolution-numerique/la-photographie-numerique-au-secours-des-couleurs-perdues-1994/
  8. ? Annie Metz, « Actualités de la bibliothèque Marguerite-Durand », Archives du féminisme, bulletin n°27, 2019, p. 7.
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