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Naissance | Manosque (France) |
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Décès |
(à 89 ans) Voiron (France) |
Sépulture |
Cimetière de Revest Saint Martin (d) |
Nom de naissance |
Pierre Marius Émile Magnan |
Nationalité |
française |
Activité |
Romancier |
Genre artistique |
Roman policier |
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Distinctions | Liste détaillée Prix du Quai des Orfèvres (Le Sang des Atrides) () Prix RTL grand public () Prix Mystère de la critique () Grand prix littéraire de Provence (d) () |
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Pierre Magnan est un écrivain français, né le à Manosque (Basses-Alpes) et mort le à Voiron (Isère). Indéfectiblement attaché à cette partie de la Provence qui a aussi inspiré son maître et ami Jean Giono, il y a situé toute son ?uvre.
Né en septembre 1922 à Manosque, rue Chacundier, il fait de rapides études au collège de sa ville natale jusqu'à douze ans.
De treize à vingt ans, il est typographe dans une imprimerie locale. À quinze ans, « percuté pour la première fois par une émotion inconnue », il rencontre Jean Giono et participe aux rencontres du Contadour. Giono, qui lui prêtera de nombreux livres, sera le premier à qui il osera faire lire ses ?uvres.
En novembre 1940, il démarre une liaison qui durera dix ans avec Mathilde Monnier, femme de lettres reconnue et ardente féministe, qui a choisit le pseudonyme de Thyde Monnier. Dans la logique du pacifisme propagé par Jean Giono et son entourage, il est appelé aux Chantiers de jeunesse pendant le début de l'Occupation. Jusqu'en 1942, il est ouvrier typographe, mais sa position ferme de réfractaire au service du travail obligatoire (STO), l'oblige à fuir Manosque, à se réfugier à Saint-Pierre d'Allevard en Isère, grâce à Mathilde Monnier qui en connaissait l'instituteur et y disposait d'une résidence. Il y écrit son premier roman, L'Aube insolite inspiré par les villageois et les maquisards. Sa protectrice Thyde Monnier convainc l'éditeur René Julliard de publier ce premier roman prometteur, ainsi que trois autres romans suivants.
L'Aube insolite paraît en janvier 1946, avec un succès d'estime. La critique est partagée et l'accueil du public pas franchement enthousiaste (10 000 exemplaires vendus). L'académicien et critique Robert Kemp recommanda "avec élan" ce roman, tandis que par exemple Pierre Loewel le qualifia de "roman laborieux" et indiqua avoir des sentiments sur ce roman qui "alternent entre l'irritation et l'admiration". Trois autres romans suivent sans davantage de succès.
Pour vivre, Pierre Magnan travaille alors dans une société de transports frigorifiques, où il reste vingt-sept ans, tout en continuant à écrire textes et romans qui ne sont point publiés.
En 1976 licencié pour raisons économiques à 55 ans, il profite des loisirs forcés pour changer de style d'écriture et se lancer le défi d'un roman policier, Le Sang des Atrides, qui obtient le prix du Quai des Orfèvres en 1978. À cinquante-six ans, une nouvelle carrière littéraire inattendue s'ouvre désormais devant lui. Le commissaire dans la truffière reçoit le prix du meilleur roman étranger paru en Suède en 1983. Le secret des Andrones et Le tombeau d'Hélios sont les romans qui paraissent en 1979 et 1980.
En 1984, il écrit son ouvrage le plus célèbre : La Maison assassinée qui obtient le prix RTL grand public la même année, ainsi que le Prix Mystère de la critique en 1985. Ce livre est porté à l'écran en 1988 avec, entre autres interprètes, Patrick Bruel. Les Courriers de la mort paru en 1986, La Naine en 1987, Périple d'un cachalot écrit les années suivantes à partir d'un texte source suisse, mais paru en 1993 en font désormais un écrivain prolifique.
En 1990, il évoque des pans de sa jeunesse insouciante et pacifique en publiant Pour saluer Giono, délicat portrait du maître mais aussi de l'adolescent familier, ébloui et secret qui le voyait presque chaque jour à Manosque. Le prix de la nouvelle du Rotary Club lui est décerné pour Les Secrets de Laviolette parue en 1992.
Pierre Magnan a vécu quasiment jusqu'à la fin de sa vie à Forcalquier, commune située au nord de Manosque, sa ville natale, également dans les Alpes-de-Haute-Provence. Il a habité jusqu'en 2011 un appartement placé dans un ancien pigeonnier à trois niveaux très étroits en hauteur mais offrant une vue imprenable. L'exiguïté de sa maison l'aurait obligé à sélectionner strictement jusqu'à ses livres : il y possédait selon ses dires seulement vingt-quatre ouvrages de la Pléiade. Depuis son départ, selon les chroniques et les billets d'humeur qu'il a livrés sur son site web, le pigeonnier aurait été mis en vente.
Au cours de ses dernières années, l'auteur s'est consacré à la rédaction d'un nouveau roman policier intitulé Chronique d'un château hanté, dont l'action se déroule dans la région de Manosque et Forcalquier, de la peste noire (1349-1350) à nos jours. Le livre paraît chez Denoël en .
En mai 2010, Pierre Magnan ressuscite le commissaire Laviolette (Élégie pour Laviolette).
La plupart de ces romans (policiers et autres) sont disponibles dans la collection folio.
Il meurt le à Voiron en Isère, où il s'était retiré depuis un peu plus d'un an. Il est inhumé au cimetière de Revest-Saint-Martin (Alpes-de-Haute-Provence).