source wikipédia

Boby Lapointe
Boby Lapointe en 1951, lors de son inscription à la Sacem, comme auteur.
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata
Pézenas (Hérault, France)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 50 ans)
Pézenas (Hérault, France)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
PézenasVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Robert Jean-François Joseph Pascal LapointeVoir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
Boby LapointeVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Boby LapointeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Chanteur, acteur, auteur-compositeur-interprète, animateurVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
-Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Labels
Fontana Records, Philips RecordsVoir et modifier les données sur Wikidata
Genre artistique
Chanson françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Site web

Robert Lapointe, dit Boby Lapointe, est un auteur-compositeur-interprète français, né le à Pézenas (Hérault), ville où il meurt le .

Il est surtout connu pour ses chansons parsemées de calembours, de contrepèteries, d'allitérations et de paronomases, au point parfois de constituer des trompe-oreilles.

Biographie

[modifier | modifier le code]

Études

[modifier | modifier le code]

Après avoir obtenu son baccalauréat, il commence à préparer au lycée de Montpellier le concours d'entrée à deux grandes écoles françaises : l'École centrale et Supaéro pour assouvir sa passion de l'aviation et des mathématiques. Louis Leprince-Ringuet, à qui Boby Lapointe présente un traité de mathématiques, est impressionné par sa rigueur de raisonnement et lui confie qu'il aurait pu se lancer dans la recherche. Boby Lapointe crée par la suite un mode de représentation graphique et phonétique des nombres binaires ou hexadécimaux, appelé la numération Bibi, ou système Bibi ou encore : système bibi-binaire.

La guerre

[modifier | modifier le code]

À l'âge de vingt ans, il doit abandonner ses études et est envoyé à Linz, en Autriche, en 1943 au titre du STO. Il s'évade la même année et rejoint, en mai 1944, sa région natale après sept mois d'errance sous différents noms d'emprunt. Une anecdote veut que, parmi eux, il ait utilisé le nom de Robert Foulcan. Sa grande stature et sa force physique lui permettent de devenir scaphandrier au port de La Ciotat, essentiellement pour échapper aux recherches dont il fait l'objet par les Allemands et la milice locale.

Son amour des mots et son envie d'écrire le poussent, à partir de ce moment, à composer des chansons dont le style est très marginal, tout en calembours, jeux de mots et contrepèteries : un style trop intellectuel pour qu'on lui donne facilement sa chance. Il rédige également un recueil de poèmes et un traité sur les calembours. Il cherche des interprètes pour ses chansons, mais son style rebute : lors d'un gala de la chanson à Juan-les-Pins, les Frères Jacques qu'il y rencontre déclinent sa proposition, un peu effrayés par la complexité des textes truffés de jeux d'esprit.

Débuts et succès

[modifier | modifier le code]
Boby en vrac, statue de Boby Lapointe réalisée par Bruno Mendola (Pézenas).

En 1946, il épouse Colette Maclaud, avec qui il aura deux enfants, Ticha et Jacky. La famille quitte La Ciotat et s'installe à Paris, où Boby Lapointe ouvre un commerce de layette. L'affaire ne marche pas et il est contraint de fermer son commerce. Dans la foulée, le couple divorce et Lapointe change de métier pour devenir installateur d'antennes de télévision, sans arrêter l'écriture.

C'est en 1954 qu'il commence officiellement sa carrière musicale : l'acteur Bourvil et le réalisateur Gilles Grangier choisissent une de ses chansons, Aragon et Castille, pour un passage musical où Bourvil chante, dans le film Poisson d'avril. Étienne Lorin, l'accordéoniste de Bourvil, est en effet devenu l'ami de Lapointe et a suggéré cette chanson à Bourvil. Bien que le film comme la chanson ne connaissent pas de succès, Lapointe est enfin introduit dans le milieu parisien.

Il fait ses grands débuts en tant que chanteur dans un cabaret parisien, Le Cheval d'Or. Il y croise Anne Sylvestre, Raymond Devos, Ricet Barrier et Georges Brassens, avec qui naît une sympathie réciproque. Lapointe est remarqué non seulement pour sa présence physique (sa taille et son aspect athlétique n'y sont pas étrangers, de même que ses airs faussement bourrus), mais aussi pour son élocution aléatoire et son style de textes tout en jeux de mots. Il devient ainsi l'attraction principale du cabaret et attire l'attention du réalisateur François Truffaut. Ce dernier imagine de lui faire jouer le rôle du chanteur de bar dans son nouveau film Tirez sur le pianiste, avec Charles Aznavour dans le rôle du pianiste. Truffaut juge utile, vu le rythme des calembours, de faire sous-titrer la séquence du chant. Boby Lapointe devient pour la presse « le chanteur français sous-titré ». Les chansons choisies sont Framboise et Marcelle. Lapointe rencontre Philippe Weil sur le tournage. Celui-ci l'engage dans un autre cabaret parisien, Les Trois Baudets. En 1960 et 1961, Lapointe y enregistre deux disques avec notamment les chansons Marcelle, Le Poisson fa, Bobo Léon et Aragon et Castille, qui rencontrent enfin le succès.

Les compositions suivantes ne démentent pas ce succès : L'Hélicon, Ta Katie t'a quitté, Saucisson de cheval, Comprend qui peut, Méli-mélodie, Le Tube de toilette, La Maman des poissons? Boby Lapointe devient un invité récurrent de l'émission Les Raisins verts de Jean-Christophe Averty, pour laquelle il va jusqu'à interpréter une chanson qui n'est pas à son répertoire habituel, Si j'avais un marteau, en maniant une faucille d'un air entendu.

Les années difficiles

[modifier | modifier le code]

Dans les années 1960, Lapointe et Brassens enchaînent les tournées et les récitals. Mais son côté fantasque lui fait commettre des erreurs. Quand il ouvre un café concert, Le Cadran Bleu, la faillite survient rapidement. Brassens le secourt en épongeant une partie des dettes et l'aide à trouver des petits boulots pour vivre. Le directeur des programmes d'Europe 1, Lucien Morisse, intervient pour qu'il signe un contrat. Mais la période yéyé a commencé et le style musical de fanfare, sur lequel toutes les chansons de Lapointe sont fondées, ne fait plus autant recette, ni sur les ondes ni dans les bacs.

En 1968, il invente le système bibi-binaire, système de numération qui préfigure une voie que suivra l'évolution de l'informatique. Ce système sera publié en 1970 dans le livre Les Cerveaux non humains, introduction à l'Informatique (S.G.P.P.), de Jean-Claude Quiniou, Jean-Marc Font, Gérard Verroust, Philippe et Claudine Marenco.

Il continue toutefois à chanter et sa dernière apparition en public a lieu en première partie d'un concert de son ami et admirateur Pierre Perret à la salle Bobino à Paris.

À partir de la fin des années 1960, Boby Lapointe reprend sa carrière au cinéma et tourne avec le réalisateur Claude Sautet Max et les Ferrailleurs et Les Choses de la vie, dans lequel il incarne le chauffeur de la camionnette fatale. Il enchaîne ensuite l'interprétation d'autres personnages secondaires dans plusieurs autres films, d'autres réalisateurs. Dans le même temps, Joe Dassin pousse Lapointe à signer un nouveau contrat chez Fontana/Philips tout en devenant son producteur. Lapointe part en tournée pour promouvoir son dernier album, Comprend qui peut, sous la houlette de Dassin. L'album est illustré par un portrait du chanteur réalisé par le peintre naïf Maurice Ghiglion-Green. Ce portrait deviendra d'ailleurs quelques années plus tard l'icône de Lapointe, en pull marin et le nez dans les pâquerettes.

Son ami comédien Pierre Étaix, qui dès 1965 commence à avoir du succès au cinéma avec son personnage de clown Yoyo ? avec aussi des hauts et des bas dans sa carrière de comédien ? mesure le potentiel de comédien comique ou dramatique chez Boby Lapointe, et envisage de réaliser plusieurs films ou projets avec lui. Boby Lapointe n'aura pas le temps de concrétiser les projets.

En 1970, Boby Lapointe apparaît dans le rôle titre d'un western italien, Chapagua, de Giancarlo Romitelli.

Les dernières années

[modifier | modifier le code]
Boby Lapointe à Pézenas, ville où il est né et mort. Sculpture d'Agnès Descamps, 2022.

Sa dernière apparition à la télévision remonte au , où il participe à l'émission de Christophe Izard La Lucarne magique, aux côtés de la chanteuse Dani, du chanteur Michel Fugain, de l'acteur Claude Piéplu et d'autres célébrités de l'époque.

Atteint d'un cancer du pancréas, Boby Lapointe meurt le à Pézenas où il est enterré. Il avait 50 ans. Il a enregistré une cinquantaine de chansons.

  1. ? Thomas Portier, « Le "bibibinaire", ovni mathématique », Le Monde,‎ , p. 33 (lire en ligne [PDF]).
  2. ? Michel Criton, Bibliothèque Tangente. Num. 28. Mathématiques & Littérature. Une fascination réciproque, Paris, Éditions Pôle Paris, , 160 p. (ISBN 978-2-84884-060-4 et 2-84884-060-9).
  3. ? Astrid Waliszek, « Boby Lapointe, C'est bon pour c'que t'as, Abécédaire, Chloé Radiguet », sur lacauselitteraire.fr (consulté le ).
  4. ? « Boby Lapointe », sur Babelio (consulté le ).
  5. ? « Biographie Boby Lapointe », sur musicMe (consulté le ).
  6. ? « Boby Lapointe - Biographie, discographie et fiche artiste », sur RFI Musique (consulté le ).
  7. ? « Pierre Perret : "Boby Lapointe, c'était mon frère" », France Dimanche,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. ? Boby Lapointe, C'est bon pour c'que t'as, Paris, Cherche midi, , 275 p. (ISBN 978-2-7491-2439-1).
  9. ? « Boby Lapointe », RFI Musique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. ? « Robert Lapointe sur matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le )
La suite sur Wikipedia...