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Naissance | 18e arrondissement de Paris |
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Décès |
(à 85 ans) 13e arrondissement de Paris |
Sépulture |
Cimetière du Père-Lachaise |
Nationalité |
française |
Activités |
Réalisateur de cinéma, acteur, scénariste, réalisateur de films pornographiques |
Période d'activité |
- |
Site web |
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Serge Korber est un réalisateur français, né le dans le 18 arrondissement de Paris et mort le dans le 13 arrondissement de Paris.
Né à Paris d'une modeste famille de confession juive, Serge Korber passe une partie de la guerre caché par une famille protestante du Chambon-sur-Lignon, ses parents étant réfugiés en zone libre à Montauban.
Il quitte l'école dès 14 ans, après le certificat d'études pour devenir apprenti tapissier. Il entre à l'école Boulle, section tapisserie, où il apprend l'histoire de l'art.
Par ses amis au sein des Jeunesses communistes qu'il intègre un temps, il découvre la lecture et les grands poètes, notamment au travers des chanteurs poétiques et prolétariens de l'époque. Il découvre la littérature américaine en lisant Henry Miller, Ernest Hemingway, William Faulkner, John Steinbeck, William Saroyan ; suivra la littérature française.
Fréquentant les bars de la Contrescarpe, notamment le bistrot La Choppe, il y rencontre bon nombre des artistes débutant alors dans les cabarets du quartier (Ricet Barrier, Boby Lapointe, Daniel Laloux, Henri Serre, Jacques Florencie, Jean-Pierre Suc).
En 1955, avec celui-ci et quelques amis, il crée dans une ancienne bonneterie de la rue Descartes le cabaret Le Cheval d'Or où se produisent des débutants : Raymond Devos, Pierre Perret, Anne Sylvestre, Pierre Richard, ou Boby Lapointe.
Il y côtoie aussi François Truffaut, cinéaste débutant, qui y engagera notamment Henri Serre pour Jules et Jim, Boby Lapointe pour Tirez sur le pianiste et bon nombre des artistes du lieu pour le film Tire-au-flanc 62, ce qui l'introduit pleinement dans le milieu de la Nouvelle Vague.
Parallèlement à ses activités au Cheval d'Or, il fréquente assidûment la cinémathèque : son rêve est d'écrire et de réaliser des films.
Il entre en contact avec Guy Debord, récent fondateur de l'Internationale situationniste qui, à l'automne 1958, vient lui-même d'ouvrir, avec son épouse Michèle Bernstein et leur ami Jacques Florencie, le cabaret La Méthode situé également rue Descartes. Il participe même à l'enregistrement d'une conférence sur magnétophone destinée à une manifestation du mouvement situationniste programmée avec le Stedelijk Museum d'Amsterdam. Debord le prend comme premier assistant du court métrage Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps, dont la première partie du tournage a lieu en . Cependant, en août, au moment de débuter le montage, un différend éclate entre eux et Korber est écarté par Debord qui ne le fait donc pas figurer au générique.
En 1960, Jean-Michel Boris, directeur de l'Olympia lui propose de travailler avec lui. Il collabore aux derniers spectacles d'Édith Piaf et de Joséphine Baker.
En 1962, Claude de Givray et François Truffaut lui proposent un rôle dans le film Tire-au-flanc 62. Puis, il est co-auteur et assistant de Claude de Givray sur son deuxième film, La Grosse Tête, écrit par Truffaut. La même année, Agnès Varda le fait jouer dans Cléo de 5 à 7, où il est le parolier des chansons de Cléo mises en musique par Michel Legrand (qu'il mettra en scène bien des années plus tard pour ses concerts au Châtelet et au Palais des Congrès).
Toujours en 1962, il rencontre grâce à François Truffaut le producteur Pierre Braunberger qui, de 1962 à 1964, va produire ses huit premiers courts métrages, primés dans de nombreux festivals.
Il refuse cependant de produire son neuvième projet : c'est Marin Karmitz qui, commençant sa carrière de producteur, le produit en empruntant l'argent à son père. Ce film, Un jour à Paris, avec Jean-Louis Trintignant, est vendu dans le monde entier et Marin Karmitz entame alors une carrière de producteur distributeur avec sa société, MK2. La rencontre avec Jean-Louis Trintignant, devenu vedette après Et Dieu? créa la femme (1956), permet à Serge Korber de réaliser son premier long métrage, Le Dix-septième Ciel.
Il se voit alors confier par le producteur Alain Poiré la réalisation de l'adaptation du roman de René Fallet par Michel Audiard, Un idiot à Paris. Satisfait de cette collaboration, Audiard lui propose le scénario de La Petite Vertu.
Suivent deux films avec Louis de Funès et deux avec Annie Girardot, grandes vedettes de l'époque. Avec cette dernière, Korber adapte un roman de Catherine Paysan, Les Feux de la Chandeleur, un drame dans lequel l'actrice incarne en 1972 la mère de Claude Jade et de Bernard Le Coq, délaissée par son mari (Jean Rochefort).
Serge Korber est notamment connu pour avoir tenté de moderniser le personnage de Louis de Funès dans deux films qui connaîtront un succès relatif au regard de la popularité de l'acteur à cette époque : L'Homme orchestre et Sur un arbre perché en 1970.
Frédéric Bonnaud, directeur de la Cinémathèque française, écrit :
« Trop souvent privé de metteur en scène, Louis de Funès, à part Gérard Oury et Edouard Molinaro, trouve son troisième en la personne de Serge Korber. Le premier, Gérard Oury, a conçu des comédies à grand spectacle de plus en plus audacieuses et délirantes. Le deuxième, Edouard Molinaro, a mis la science de sa technique au service de la comédie Oscar et Hibernatus. Le troisième, Serge Korber, le plus expérimental a accédé au profond désir de renouvellement du maître clown, en mettant au point deux prototypes qu'on gagnera à redécouvrir L'Homme orchestre et Sur un arbre perché. »
En 1975, Serge Korber bouscule la censure à la suite d'un pari avec François Truffaut et Claude Chabrol en réalisant une suite de films pornographiques sous le pseudonyme de John Thomas (infra).
Serge Korber réalise ensuite quelques longs métrages puis, dans les années 1980, se tourne vers la télévision.
En 1996, il revient au cinéma avec l'adaptation de la bande dessinée de Christian Binet, Les Bidochon.
Dans les années 2000, il est principalement producteur et réalisateur de documentaires, notamment sur Maurice Béjart, Jean Gabin, Jean-Louis Trintignant et Boris Vian.
Serge Korber est marié, de 1962 jusqu'à sa mort, à Marie-Claire Korber ; ils ont un fils, Thomas, qui est scénariste. Sa femme Marie-Claire est la chef monteuse de presque tous ses films. Il vécut de nombreuses années à Brens, dans le Tarn, dans une maison dont il s'était séparé en 2019.
Serge Korber meurt à Paris le , à l'âge de 85 ans, jour où France 3 avait programmé de longue date un de ses films les plus connus, L'Homme orchestre, comme film du dimanche après-midi.
Ses obsèques ont lieu le au crématorium du Père-Lachaise à Paris. Ses cendres sont ensuite inhumées dans la 40 division du cimetière.