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Christian Jacq
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Christian Jacq au Salon du Livre de Paris (2013).
Alias
Christopher Carter, J. B. Livingstone, Célestin Valois
Naissance (78 ans)
17 arrondissement de Paris
Activité principale
Égyptologue, romancier, essayiste
Distinctions
Prix Jean d'Heurs du roman historique (1989)
Prix Maison de la Presse (1992)
Auteur
Langue d'écriture Français
Genres
Roman historique, roman policier

?uvres principales

  • Champollion l'Égyptien
  • J'ai construit la grande pyramide
  • Le Juge d'Égypte
  • Ramsès
  • La Pierre de Lumière
  • La Reine Soleil

Christian Jacq, né à Paris 17 le , est un écrivain d'expression française vivant en Suisse. Chercheur en égyptologie de formation, il a publié à partir des années 1990 divers ouvrages sur l'Égypte ancienne destinés au grand public et devenus des livres à succès.

L'auteur a également écrit des romans policiers sous les pseudonymes de Christopher Carter, J. B. Livingstone et Célestin Valois. Il utiliserait aussi pour des ouvrages ésotériques et sur la franc-maçonnerie les pseudonymes de Jean Delaporte, Jean Petrus, Pierre Dangle et Andrew Fabriel.

  1. ? Site officiel de l'auteur.
  2. ? Pierre Louis, Main basse sur une loge maçonnique. Valence d'Albigeois, Éd. de La Hutte, 2012, p. 107. (ISBN 978-2-916123-85-1)

Biographie

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Jeunesse et études

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Christian Jacq naît à Paris au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le , d'un père pharmacien d'origine bretonne et d'une mère d'origine polonaise.

Il est élevé par une grand-mère qui lui donne le goût de la lecture. Durant son enfance, il lit Spirou et les albums de Tintin, ainsi que la série des aventures de Blake et Mortimer, qui aborde parfois l'égyptologie, des classiques français comme Stendhal, Alfred de Musset et Nerval, de même que des auteurs du romantisme allemand. Il est élève à l'Institution Notre-Dame de Sainte-Croix, un établissement privé catholique. Dans sa série de romans policiers L'inspecteur Higgins, l'auteur rend hommage à sa grand-mère, celle-ci ayant inspiré le personnage de l'intendante de l'inspecteur.

Christian Jacq se marie à l'âge de dix-sept ans avec Françoise, qu'il a connue au collège ; son voyage de noces le conduit en Égypte.

L'auteur donne, dans deux entrevues, des explications différentes sur l'origine de sa passion pour l'Égypte : soit à la suite de son voyage de noces dans ce pays, ce qui le décide alors à apprendre en autodidacte la lecture des hiéroglyphes, soit après la lecture de l'Histoire de la civilisation de l'Égypte ancienne de Jacques Pirenne.

Intéressé à devenir égyptologue, il poursuit des études de philosophie et de lettres classiques à l'université Paris-Nanterre, à l'époque de Mai 68, aux événements duquel il ne participe pas, avant de rejoindre l'université Paris-Sorbonne, où il effectue, dans le cadre d'un doctorat sur les rites funéraires égyptiens, des recherches en égyptologie sous la direction de Jean Leclant jusqu'en 1979, année de sa soutenance de thèse.

Avant son doctorat, il publie, à l'âge de vingt-et-un ans, un premier essai sur les liens entre l'Égypte antique et le Moyen Âge.

Il n'est pas intéressé par les fouilles archéologiques sur le terrain, mais l'est plus par « un modèle, des valeurs, qui peuvent encore inspirer aujourd'hui ».

Carrière littéraire

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Christian Jacq exerce divers métiers avant de se lancer à temps plein dans l'écriture. Il est ainsi pendant quelque temps collaborateur de France Culture, coproduisant par exemple certaines émissions de la série Les Chemins de la connaissance.

Une rencontre avec Étienne Lalou, directeur de collection chez Flammarion, lui laisse entrevoir une carrière dans la littérature. C'est en tant que directeur de collection et réviseur qu'il commence sa carrière littéraire, en révisant des ouvrages écrits par d'autres auteurs, et en dirigeant, aux Éditions du Rocher, une collection qui publie des gloses.

Ses premiers écrits sont des romans policiers, genre qu'il n'abandonnera pas par la suite. En 1980 et 1981, il publie, chez Plon, cinq romans d'une série, Basile le Distrait, sous le nom de plume de Célestin Valois. Entre 1984 et 1997, il publie, aux Éditions du Rocher, quarante-quatre romans policiers de la série Les Dossiers de Scotland Yard, sous le nom de plume de J. B. Livingstone. Enfin, entre 1998 et 2002, il fait paraître, aux éditions Robert Laffont puis chez un éditeur moins connu, Cie 12, une série de sept romans policiers, Les Enquêtes de lord Percival, sous le nom de plume de Christopher Carter. L'auteur aurait choisi ces noms de plume en référence à David Livingstone, explorateur du Nil, et à Howard Carter, qui découvrit la tombe de Toutânkhamon.

À partir de 1982, il écrit ses premiers romans historiques, comme La Reine Soleil et L'Affaire Toutânkhamon. À partir de 1987, Christian Jacq aborde dans ses romans le thème de l'Égypte.

Parallèlement aux romans, Christian Jacq publie des essais sur les symboles liés aux cathédrales, à la franc-maçonnerie, à la « sagesse égyptienne », ainsi que des guides de Louxor et Karnak.

Lorsque les ouvrages sur l'Égypte commencent à rencontrer du succès auprès du public, l'éditeur Pygmalion lance une collection dédiée, dont Christian Jacq espérait pouvoir assumer la direction, espoir non concrétisé. C'est ainsi que l'auteur publie, en 1987, son quatrième roman, Champollion l'Égyptien, sous le nom de Christian Jacq, qui est son premier grand succès.

Sa femme le convainc de quitter Paris et de se consacrer à l'écriture à plein temps. Ils s'installent alors près d'Aix-en-Provence.

En 1993, il se lance dans une série de romans sur l'Égypte ancienne. C'est Claude Gagnière, directeur de collection chez France Loisirs, qui accepte en premier un projet de roman sous forme de cycle dont l'intrigue se situe en Égypte. Gagnière pense ainsi pouvoir bénéficier du succès remporté par le roman La Chambre des dames, un roman historique dont l'action se situe au Moyen Âge. Le premier ouvrage paraît en 1993.

Christian Jacq souhaite ensuite quitter France Loisirs pour continuer ses publications et se met à la recherche d'un nouvel éditeur. Les réactions des éditeurs le déçoivent, car ils lui recommandent de moins publier, ce qui lui permettrait de remporter des prix littéraires et de gagner en crédibilité, et d'éviter les longs cycles.

Une longue collaboration naît alors entre Christian Jacq et Bernard Fixot, directeur chez Robert Laffont. En 2004, il déclare : « Il est totalement éditeur et me laisse totalement écrivain ». En effet Bernard Fixot est ouvert à l'idée de longs cycles, et intéressé par l'idée d'un rythme de publication trimestriel, inspiré des publications en feuilleton du xix siècle. L'éditeur est également plus intéressé par le développement de son entreprise et la vente que par les prix littéraires, et il réussit à transmettre cet état d'esprit aux auteurs qu'il publie. Bernard Fixot fonde par la suite XO éditions, maison d'édition que rejoint Christian Jacq.

L'auteur se constitue une documentation importante sur l'Égypte, résumée dans plusieurs centaines de fiches. Sa bibliothèque comporte environ 10 000 ouvrages.

Sa série de romans sur Ramsès II rencontre un large succès, un article de Libération en 1996 citant des chiffres de vente de l'ordre de 360 000 pour Le Fils de la lumière, 280 000 pour Le Temple des millions d'années, et un premier tirage à 75 000 exemplaires pour sa suite, La Bataille de Kadesh.

En novembre 2011, sous l'impulsion de son épouse, Christian Jacq commence la réédition de ses romans sous le titre général Les Enquêtes de l'inspecteur Higgins, des romans policiers publiés sous un nom de plume. Ces livres sont signés Christian Jacq et édités par J. Éditions. Sur quatre livres édités chaque année, deux sont des rééditions mises à jour et complétées par l'auteur et deux sont des inédits.

Autres activités

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Parallèlement, Christian Jacq fonde et dirige l'Institut Ramsès, qui publie des transcriptions de textes égyptiens et vise à l'édification d'un fonds photographique sur les monuments d'Égypte. En 1993, il fait paraître un ouvrage intitulé « Recherches sur le paradis de l'autre monde d'après les Textes des pyramides et les Textes des sarcophages » édité par cet institut.

Habitant dans la région d'Aix-en-Provence dans les années 1990, il déménage en 1997 à Blonay, en Suisse, à des fins d'expatriation fiscale ou à la suite d'accusations le présentant comme un gourou de secte.

Style

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Les romans ont un style rappelant les feuilletons américains, avec beaucoup de dialogues, et des phrases courtes. La critique note l'absence de construction, de division logique en chapitres, de profondeur des personnages, la faiblesse du style. Le vocabulaire est limité.

Son éditeur compare Christian Jacq à John Grisham et Michael Crichton, deux auteurs américains à succès, expliquant que si les consommateurs français n'achètent que trois livres par an, ce seront les livres de Christian Jacq qu'ils choisiront. L'éditeur note également que les ouvrages donnent un « sentiment de se cultiver » et se félicite de la grande capacité de production de l'écrivain, à raison de 400 pages par trimestre.

La transposition d'éléments contemporains dans l'Égypte antique est systématique. Ainsi, Libération compare son cycle sur Ramsès à Dallas ou Dynastie, deux séries télévisées alors en vogue, transposées en Égypte.

Raphaël Draï, un universitaire en sciences politiques, voit une différence entre le roman historique traditionnel et les romans de Christian Jacq. Pour lui, ces derniers ne mettent pas tant l'accent sur l'intrigue que sur une « tentative de « reconstitution » historique ».

Jean-François Colosimo, écrivain et éditeur, estime que les romans de Christian Jacq s'inscrivent dans une « industrie [qui] diffuse des produits ». Il analyse que la technique de l'auteur est de « transposer des situations et un langage de soap opera dans un cadre supposé égyptien, avec ce qu'il faut d'onction spiritualiste pour obtenir l'adhésion du plus grand nombre. ». Théologien et conservateur, il dénonce les aspects négatifs de l'Égypte vue par la chrétienté : « L'Égypte, c'était un monde d'esclaves, le triomphe de l'idolâtrie et la vénération de la mort », estimant que Christian Jacq ne parle pas de cette civilisation, mais du monde d'aujourd'hui, allant jusqu'à qualifier cette transposition de « régression de type New Age face aux désordres de l'époque ».

Plusieurs universitaires, comme l'égyptologue Jean Yoyotte ou Raphaël Draï, déjà cité, notent la dimension de roman initiatique, ésotérique ; le premier parle de « perspective de révélation » et le second de mystagogie.

L'auteur lui-même caractérise son ?uvre comme comportant un « certain mysticisme ».

Christian Jacq écrit à la main, lentement, longuement, chaque semaine.

  1. ? Émilie Grangeray, « Christian Jacq, la saga du "petit scribe" », Le Monde, (consulté le ).
  2. ? Erreur de référence?: Balise <ref> incorrecte?: aucun texte n'a été fourni pour les références nommées Monier 2000
  3. ? Erreur de référence?: Balise <ref> incorrecte?: aucun texte n'a été fourni pour les références nommées Falconnier 2014
  4. ? Erreur de référence?: Balise <ref> incorrecte?: aucun texte n'a été fourni pour les références nommées Lévy-Willard 1996
  5. ? Erreur de référence?: Balise <ref> incorrecte?: aucun texte n'a été fourni pour les références nommées Mentzel 2010
  6. ? « Le voyage du mort : recherches sur les modes et supports du déplacement du défunt dans les textes des pyramides et les textes des sarcophages / Christian Jacq - », Système universitaire de documentation (consulté le ) (notice).
  7. ? Marie-Hélène Dhifi, « Christian Jacq auteur de romans policiers », sur Scribium, (consulté le ).
  8. ? Didier Sénécal, « Christian Jacq », sur Lire : le magazine littéraire, (consulté le ) via Internet Archive.
  9. ? Le Figaro Économie, 12 août 2004.
  10. ? Thiébault Dromard, « Christian Jacq ou Le bon filon de Bernard Fixot », sur Le Figaro, (consulté le ).
  11. ? Recherches sur les paradis de l'autre monde d'après les Textes des pyramides et les Textes des sarcophages, Paris, Institut Ramsès, (OCLC 31084719)
  12. ? « Christian Jacq : un Égyptien à Blonay » sur le site de l'hebdomadaire suisse L'Hebdo www.hebdo.ch
  13. ? Erreur de référence?: Balise <ref> incorrecte?: aucun texte n'a été fourni pour les références nommées Vantroys 1998
  14. ? Raphaël Draï, « Égyptologues ou biblioclastes ? », Pardès, In Press, vol. 1, n 38,‎ , p. 153-169 (ISSN 0295-5652, résumé, lire en ligne).
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