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David Hume
Portrait de David Hume par Allan Ramsay, en 1754.
Naissance

Édimbourg, Écosse,
Grande-Bretagne
Décès
(à 65 ans)
Édimbourg, Écosse,
Grande-Bretagne
Sépulture
Old Calton Cemetery (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Britannique
Formation
Université d'ÉdimbourgVoir et modifier les données sur Wikidata
École/tradition
Lumières écossaises, naturalisme, scepticisme, empirisme, déisme, fondationnalisme, newtonisme, conceptualisme, réalisme indirect, théorie de la vérité-correspondance, sentimentalisme moral, conservatisme, libéralisme classique
Principaux intérêts
Histoire, morale, épistémologie, métaphysique, éthique, esthétique, logique, philosophie de l'esprit, philosophie politique, philosophie de la religion, sciences humaines et sociales, école classique
Idées remarquables
Causalité, Induction, Loi de Hume, Utilité, Croyance
?uvres principales
Traité de la nature humaine
Enquête sur l'entendement humain
Dialogues sur la religion naturelle
Influencé par
Aristote, John Locke, Adam Smith, George Berkeley, Cicéron, René Descartes, Isaac Newton, Al-Ghazâlî
A influencé
Adam Smith, Emmanuel Kant, David Ricardo, Jeremy Bentham, William James, Edmund Husserl, Bertrand Russell, Karl Popper, James Madison, John Stuart Mill, Thomas Reid, Arthur Schopenhauer, Albert Einstein
Père
Joseph Hume, 10th of Ninewells (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Katherine Falconer (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
John Hume, 11th of Ninewells (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

David Hume , né le à Édimbourg et mort le dans la même ville, est un philosophe, économiste et historien écossais. Il est considéré comme un des plus importants penseurs des Lumières écossaises (avec John Locke, Adam Smith et Thomas Reid, bien que s'opposant à eux dans la plupart de ses thèses) et il est un des plus grands philosophes et écrivains de langue anglaise. Fondateur de l'empirisme moderne (avec Locke et Berkeley), l'un des plus radicaux par son scepticisme, il s'opposa tout particulièrement à Descartes et aux philosophies qui considéraient l'esprit humain d'un point de vue théologico-métaphysique et il ouvrit la voie à l'application de la méthode expérimentale aux phénomènes mentaux.

Son importance dans le développement de la pensée contemporaine est considérable : Hume eut une influence profonde sur Kant, sur la philosophie analytique du début du XX siècle et sur la phénoménologie. On ne retint pourtant longtemps de sa pensée que son supposé scepticisme. Mais les commentateurs de la fin du XX siècle se sont attachés à montrer le caractère positif et constructif de son projet philosophique. Sa philosophie étant toujours efficiente, il est précurseur de disciplines qui naîtront bien plus tard comme les sciences cognitives.

  1. ? cf. Traité de la nature humaine, Livre I, édition GF, Paris, 1995, p. 427.
  2. ? (en) « David Hume | Biography, Philosophy, Works, & Facts », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  3. ? The Cambridge Companion to Hume, p. 33
  4. ? David Fate Norton, « An introduction to Hume's thought », in The Cambridge Companion to Hume, p. 1.


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Biographie

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Si l'on s'appuie sur les ?uvres de Hume en lien avec la vie qu'il a menée, cette dernière peut être divisée en trois périodes :

Bien que la pensée de Hume reste essentiellement homogène durant toute sa vie, la façon dont il l'a développée est loin d'être toujours la même. Ainsi, la première période est celle de la rédaction du Traité de la nature humaine, son livre-phare où sa pensée se trouve déjà presque entièrement concentrée ; la deuxième, celle où les essais et les livres foisonnent, suit la route et les objectifs fixés par le Traité dans plusieurs sujets ; la troisième est celle où Hume se consacre beaucoup à la relecture et à l'amélioration de ses précédents écrits, ainsi qu'à la rédaction de livres posthumes, tels que les Dialogues sur la religion naturelle.

Né à Édimbourg d'une famille de la petite noblesse des Borders, David Hume est le cadet d'une fratrie de trois. Son père, avocat, meurt en 1714 alors que David est encore petit. Sa mère part alors vivre à Ninewells avec ses enfants et les élève avec son beau-frère. David entre en 1722 au collège d'Édimbourg, où il a pour professeurs des disciples de Newton. Il lit les poètes latins et les écrivains anglais. Sa famille le destine à faire carrière dans le droit.

Mais, en 1734, Hume traverse une période de crise qu'il évoque dans une lettre à J. Arbuthnot. Il est pris d'une « insurmontable aversion pour toutes choses, hormis les études de philosophie et le savoir en général ». Refusant de devenir avocat, souffrant de crises d'exaltation, il gagne Bristol et s'essaye au commerce, avant de voyager en France pendant près de 3 ans, en séjournant tout d'abord à Reims, puis au Collège Henri-IV de La Flèche (Sarthe) entre 1735 et 1737. C'est là que, âgé de 26 ans, il achève de rédiger son Traité de la nature humaine. De retour à Londres en 1737, il publie les deux premiers livres de cet ouvrage en , anonymement. Cette ?uvre est un échec auprès du public. Dans son autobiographie, Hume dit de ce livre qu'il est « tombé mort-né de la presse ». En réalité, plusieurs comptes rendus en ont été effectués, mais aucun de leurs auteurs ne comprend les thèses de Hume ni l'ampleur de son propos. Par la suite, le philosophe donne une grande importance au fait d'être compris de son public, d'où la reformulation du Traité et la poursuite de certaines investigations qui y sont pratiquées dans d'autres livres ou essais. Hume refuse finalement que le Traité fasse partie de ses ?uvres complètes : ce reniement n'empêche pas ce livre d'être aujourd'hui considéré comme l'une des ?uvres les plus importantes de la philosophie occidentale.

Après l'échec du Traité de la nature humaine, Hume rejoint sa famille, en Écosse, en 1739. Il fait la connaissance de Henry Home et commence une relation épistolaire avec Francis Hutcheson. Il publie en 1740 un Abrégé du Traité de la nature humaine, puis, à l'automne, le livre III du Traité ainsi qu'un Appendice. La même année, il fait la connaissance d'Adam Smith. Il publie la première partie de ses Essais moraux et politiques (composé de 15 textes) en 1741 à Édimbourg. L'ouvrage est un succès. Il est l'objet d'une seconde édition, en 1742, augmentée de 12 textes.

En 1744, sa candidature à la chaire de morale et philosophie pneumatique de l'Université d'Édimbourg est repoussée, en raison des ennemis que sa pensée lui a valus. Hume est attaqué en raison de l'athéisme supposé que contiendraient les thèses du Traité. Le philosophe répond par une Lettre d'un gentilhomme à son ami d'Édimbourg, dans laquelle il se défend de tout refus de l'existence de Dieu.

La même année, il devient le précepteur du marquis d'Annandale, dont la santé se dégrade peu à peu. En 1746, il devient secrétaire du général Saint-Clair et rejoint Vienne et Turin. Il publie alors ses Recherches sur l'entendement humain (plus tard rebaptisées Enquête sur l'entendement humain) qui ne rencontrent guère de succès.

Tombe du philosophe.

Il revient en Écosse en 1749, écrit ses Discours politiques et ses Recherches sur les principes de la morale (plus tard rebaptisées Enquête sur les principes de la morale), ces derniers étant une refonte partielle et un redéveloppement de certains points déjà abordés dans Traité de la nature humaine. Sa réputation de philosophe commence alors à se répandre. En 1751, il rejoint Édimbourg et publie en 1752 ses Discours politiques, ouvrage bien accueilli. La sortie londonienne de ses Recherches sur les principes de la morale se fait cependant dans une certaine indifférence.

En 1752, il prend la fonction de bibliothécaire du corps des avocats d'Édimbourg. Cette situation lui inspire le projet d'une Histoire de l'Angleterre. Le premier volume, consacré aux Stuart, est cependant vivement et unanimement critiqué. En 1757 il publie à Londres son Histoire naturelle de la religion. Le deuxième volume de son Histoire de l'Angleterre sort en 1756, consacré à la période allant de la mort de Charles I d'Angleterre jusqu'à la révolution, puis en 1759, un troisième volume consacré aux Tudor. La série s'achève en 1761 par deux derniers volumes, le tout rencontrant un succès mitigé. Il se retire alors à la campagne, songeant à une retraite paisible.

Il accepte cependant un poste de secrétaire à l'ambassade d'Angleterre à Paris qui lui est proposé en 1763 par le comte de Hertford. En 1767, il devient chargé d'affaires. Il quitte cette fonction en 1768 pour être nommé sous-secrétaire d'État à Londres. Il regagne l'Angleterre en compagnie de Jean-Jacques Rousseau, avec lequel il se brouille : cette querelle défraie la chronique dans toute l'Europe éclairée. Hume retourne à Édimbourg en 1769.

À partir de 1775, il commence à ressentir les effets d'une tumeur intestinale qui l'emporte un an plus tard, à l'âge de soixante-cinq ans.

Hume a écrit une courte notice autobiographique peu avant son décès (My own life). Courte, s'efforçant de rester objective dans le ton, elle décrit notamment l'accroissement progressif de son patrimoine, passant d'une relative pauvreté à une certaine opulence. Elle se termine par une analyse de son caractère : « doux, maître de moi-même, d'une humeur gaie et sociale, capable d'amitié mais très peu susceptible de haine, et très modéré dans toutes mes passions. »

  1. ? Georges-Clément Lechartier, David Hume, sociologue et moraliste, Paris, Alcan, 1900, p. 1.
  2. ? (en) Lettre à J. Arbuthnot.
  3. ? My own life, version originale
  4. ? Voir par exemple celui-ci ou celui-là.
  5. ? Affaire Hume-Rousseau
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