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Nom de naissance | Abraham Hosseinhoff |
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Naissance |
12 arrondissement de Paris (France) |
Nationalité | Française |
Décès |
(à 93 ans) Essey-lès-Nancy (France) |
Profession |
Acteur Réalisateur Scénariste |
Films notables |
Toi, le venin Madame Sans-Gêne Angélique Marquise des Anges Prêtres interdits Les Misérables |
Abraham Hosseinhoff, dit Robert Hossein, né le dans le 12 arrondissement de Paris (Seine) et mort le à Essey-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle), est un réalisateur, acteur, scénariste, dialoguiste et metteur en scène français.
Robert Hossein naît le au 15 de la rue Santerre dans le 12 arrondissement de Paris (Seine) sous le nom d'état civil de « Abraham Hosseinhoff ». Son père, Aminoullah Hosseinhoff (1905-1983), né russe à Samarcande ou à Achgabat (qui a ensuite francisé son nom en André Hossein) est un compositeur d'origine irano-azéri, de confession zoroastrienne. Sa mère, Anna Mincovschi est une comédienne native de Soroca (Bessarabie, ville aujourd'hui en Moldavie). Ses grands-parents maternels, juifs, qui portaient le nom de Minkowski, doivent leur survie à leur générosité : au moment de la révolution russe, ils réussissent à s'échapper et à gagner Berlin grâce à la clémence d'étudiants révolutionnaires qu'ils avaient nourris pendant les années précédant la révolution.
La famille loge dans un dernier étage, rue de Vaugirard, et vit très modestement. « Je suis né pauvre avec une cervelle de riche ». Robert Hossein est placé en pension par ses parents, mais se retrouve fréquemment renvoyé lorsque ses parents sont dans l'incapacité de régler la pension. Il arrête l'école après le certificat d'études primaires, regrettant par la suite de n'être qu'un « autodidacte ».
Au moment de la fin de la Seconde Guerre mondiale, il vivote dans le quartier Saint-Germain-des-Prés où il croise Jean-Paul Sartre, Jean Genet ou Boris Vian. Il cherche à se lancer dans le métier de comédien et, pour cela, suit très tôt des cours de théâtre, auprès notamment de René Simon et de Tania Balachova. En 1948, ses débuts sont modestes, il commence à obtenir de petits rôles au cinéma, faisant de la figuration dans le film Le Diable boiteux de Sacha Guitry. Grâce à un rôle dans la pièce Les Voyous qu'il écrit et met en scène au théâtre du Vieux-Colombier, il obtient cependant son premier succès d'estime à seulement 19 ans.
Il se dirige un temps vers la mise en scène et fait briller le théâtre du Grand-Guignol de ses derniers feux, en association avec Frédéric Dard, avec notamment Docteur Jekyll et Mister Hyde, La Chair de l'orchidée d'après James Hadley Chase, ou encore L'Homme traqué, d'après Francis Carco.
Dans son livre C'était écrit dans les étoiles : trois pas dans le mystère avec vos vedettes préférées (1960), la journaliste et femme de lettres Simone de Tervagne écrit qu'Alex Dahn lui dit : « Je me trouvais, un jour, chez Monique Rolland [l'actrice]. La porte s'ouvre tout à coup et un jeune homme entre. J'ai immédiatement pressenti son destin. J'ai dit ?Ce jeune homme deviendra quelqu'un de très important?. Cela se passait en 1956 : c'était Robert Hossein. Peu après, Monique Rolland le faisait débuter en lui confiant sa première mise en scène de théâtre dans L'Homme traqué. »
Il prend en charge en 1970 le théâtre populaire de Reims, expérimentant un théâtre traité comme un véritable spectacle cinématographique, usant de l'accroche « du théâtre comme vous n'en voyez qu'au cinéma. ».
En 1973 Isabelle Adjani joue avec sa troupe La Maison de Bernarda Alba de Federico García Lorca, qui la consacre (elle entre à la Comédie-Française aussitôt après). Robert Hossein l'avait repérée dans un café proche du Conservatoire à Paris et réussit à convaincre les parents de la jeune comédienne de la laisser partir pour Reims.
Outre Isabelle Adjani, il fait jouer toute une génération montante de jeunes comédiens qui deviendront connus par la suite : Isabelle Huppert (Pour qui sonne le glas, d'après Ernest Hemingway), Anémone (La Prison, d'après Georges Simenon), Jacques Villeret (Les Fourberies de Scapin, de Molière) et Jacques Weber (Crime et châtiment et Les Bas-Fonds).
Ses pièces à Reims sont de plus en plus spectaculaires, nécessitant toujours plus de moyens et donc de financements, au point qu'en 1976 les autorités publiques locales décident de ne plus suivre. Robert Hossein quitte alors la scène rémoise et retourne dans la capitale où il crée sa propre compagnie.
À son retour à Paris, Robert Hossein se lance dans une série de ce qu'il nomme « les grands spectacles » au Palais des Sports et au Palais des Congrès. Ce sont des superproductions spectaculaires, avec un nombre important de comédiens et de figurants, une débauche de moyens dans la pyrotechnie, la sonorisation, la projection, afin d'immerger les spectateurs au c?ur du spectacle.
La première de ses superproductions est en 1975 La Prodigieuse Aventure du cuirassé Potemkine coécrit avec les historiens Alain Decaux et Georges Soria. Avec André Castelot, ceux-ci accompagneront Robert Hossein dans ses plus grandes productions: Notre-Dame de Paris (1978), Danton et Robespierre (1978), Les Misérables (1980), Un homme nommé Jésus (1983), La Liberté ou la mort (1988), Je m'appelais Marie-Antoinette (1993) et 1940-1945: de Gaulle, celui qui a dit non (1999). La comédie musicale Les Misérables connaît un grand succès, puis est reprise dans le West End et ensuite à Broadway.
En 1987, il innove dans son spectacle L'Affaire du courrier de Lyon. Dans cette reconstitution d'un procès de cours d'assises, il fait participer les spectateurs à la pièce, certains ont la possibilité de prendre partie : cent d'entre eux, les premiers à avoir levé le doigt, sont invités à prendre place sur le plateau pour former un jury populaire ; le procès achevé, ils n'ont que dix secondes pour voter à l'aide d'un boitier électronique mis à leur disposition sur la culpabilité de l'accusé de la pièce. Le vote est affiché sur des écrans. Six ans plus tard dans le spectacle Je m'appelais Marie-Antoinette, c'est tout le public qui est invité lors de l'entracte à voter sur le sort de la reine déchue à l'issue de son procès. Il réitère le procédé dans L'Affaire Seznec, un procès impitoyable en 2010.
L'apogée de la démesure de ses grands spectacles est atteinte en 2004 avec Ben-Hur : 500 figurants, 13 millions d'euros de budget et la mythique course de chars du film homonyme reconstituée au Stade de France par sept chars tirés par vingt-huit chevaux.
Mais ses grands spectacles ont de moins en moins de succès. En 2000, il accepte la proposition de l'industriel François Pinault à diriger le théâtre Marigny dont l'homme d'affaires possède la concession. Robert Hossein renoue alors avec des pièces de facture classique, faisant notamment jouer Isabelle Adjani dans l'adaptation de La Dame aux camélias. Il quitte huit ans plus tard la direction du théâtre Marigny.
Il lance alors deux derniers grands spectacles marqués par sa foi religieuse : N'ayez pas peur ! Jean Paul II en 2007 au Palais des Sports, et Une femme nommée Marie, créé pour une représentation unique en , joué devant 25 000 spectateurs et 1 500 malades à Lourdes.
En 2015, avec Stéphane Bern et Ève Ruggieri, il prête sa voix à la narration du spectacle Le Fabuleux Noël du château de Maintenon, dans la scène (supprimée en 2019) retraçant la venue de Churchill au quartier général que l'amiral Darlan y avait installé.
Robert Hossein commence sa carrière cinématographique en 1948 dans Le Diable boiteux, de Sacha Guitry, où il tient un petit rôle de figuration. Sa carrière s'accélère avec le film de Jules Dassin, Du rififi chez les hommes. Ensuite, il affronte Jean Gabin, devient un des acteurs favoris de Roger Vadim, travaille avec Yves Allégret, Alexandre Astruc, Édouard Molinaro, Mauro Bolognini, Nadine Trintignant, Christian-Jaque, Claude Autant-Lara et Julien Duvivier.
En 1955, il réalise son premier film, Les salauds vont en enfer, adaptation de la pièce de théâtre de son ami Frédéric Dard, dans lequel il est également acteur. Après Pardonnez nos offenses, qu'il réalise en 1956, et Toi le venin (avec Marina Vlady et la s?ur de celle-ci, Odile Versois), il incarne en 1964 un héros romantique, Joffrey de Peyrac, dans Angélique, marquise des anges, puis dans trois autres films de la série (il y en a cinq en tout mais Robert Hossein n'apparaît que dans quatre d'entre eux). Dans un registre plus intimiste, il est l'un des interprètes de La musica de Marguerite Duras, en 1967. En 1968, il retrouve Michèle Mercier, sa partenaire des Angélique, pour La Seconde Vérité de Christian-Jaque puis dans Une corde, un colt?, western français qu'il réalise et interprète. En 1969, il incarne Leonida Montanari dans Les Conspirateurs, un film historique italien sur fond de Risorgimento. Le film a remporté un grand succès auprès du public et de la critique, se plaçant 1 du box-office Italie 1969-1970 avec 9 901 145 entrées
De sa filmographie, on retient surtout ? c'est l'avis de Robert Hossein ? Le Vampire de Düsseldorf, film sobre et prégnant, qu'il réalise et interprète avec Marie-France Pisier, sa compagne d'alors.
Il multiplie les apparitions comme acteur, notamment dans Le Casse, d'Henri Verneuil. En 1973, il joue le prêtre et amant de Claude Jade dans l'émouvant Prêtres interdits de Denys de La Patellière ; L'Aurore écrit : « remarquablement interprété par Robert Hossein dont c'est un des meilleurs rôles. » Il a joué avec Johnny Hallyday dans Point de chute, qu'il réalise.
En 1981, il fait un retour remarqué dans Les Uns et les Autres de Claude Lelouch. Toujours au cinéma : l'année suivante, Hossein dirige une version monumentale du roman de Hugo, Les Misérables, où il n'apparaît pas, et en 1986 il se met en scène aux côtés de son épouse Candice Patou dans Le Caviar rouge, adaptation par son ami et complice des débuts, Frédéric Dard, de sa propre ?uvre. Ensuite il a pour partenaire Emmanuelle Béart dans Les Enfants du désordre de Yannick Bellon (1989), et joue un ancien aviateur, pygmalion de la débutante Audrey Tautou dans Vénus Beauté (Institut), de Tonie Marshall, en 1999.
En 2009, il joue une scène aux côtés de Jean-Paul Belmondo dans le film Un homme et son chien réalisé par Francis Huster.
Il apparaît pour la dernière fois au cinéma en 2020, dans le film L'amour c'est mieux que la vie du réalisateur Claude Lelouch.
Robert Hossein épouse Marina Vlady, le , avec qui il a deux fils, Igor et Pierre. Un de ses fils est devenu bouddhiste et un autre semble attiré par l'islam.
Le 7 juin 1962, à 34 ans, il épouse la future psychanalyste Caroline Eliacheff, fille de Françoise Giroud, alors âgée de 15 ans, qui avait quitté sa famille à 14 ans pour le suivre. Avec elle il a un fils, Nicolas, né en 1963 et devenu Aaron Eliacheff, rabbin à Strasbourg, où il donne des cours de religion.
En 1973, il partage la vie d'une comédienne âgée de 22 ans, Michèle Watrin (qui incarnait la cousine de Claude Jade dans Prêtres interdits) avant que celle-ci ne trouve la mort l'année suivante, peu avant leur mariage prévu, lors d'un accident de voiture qui vaut à Robert Hossein une blessure.
Sa dernière épouse et veuve est Candice Patou. Leur union a été célébrée le à Reims. Ils ont eu un fils prénommé Julien.
Dans les années 1970, Robert Hossein se lie d'amitié avec l'aumônier du théâtre populaire de Reims dont il a la charge. Un jour qu'il bénissait son fils Julien, il lui dit : « Puisque tu es ici, trempe-toi un peu ! »
Fils d'une juive russe et d'un Azéri converti au zoroastrisme, il se fait baptiser dans la religion catholique alors qu'il a près de 50 ans après le baptême de son propre fils Julien.
En 2007, il présente une pièce intitulée N'ayez pas peur portant sur la vie de Jean-Paul II. Il voue une dévotion toute particulière à sainte Thérèse de Lisieux. En , il est reçu par le pape François, sur la place Saint-Pierre à Rome. Il confie alors à Radio Vatican sa motivation pour la défense d'un théâtre populaire « qui permette aux jeunes de trouver des perspectives de culture, de sens et de foi ».
Robert Hossein meurt le , le jour suivant son 93 anniversaire, à la clinique d'Essey-lès-Nancy à la suite d'un problème respiratoire lié à la Covid 19.
Après des obsèques en l'église Saint-Rémy de Vittel, il est inhumé le dans l'intimité familiale au cimetière de cette même ville, dans les Vosges. Une messe d'hommage est célébrée le en l'église Saint-Sulpice de Paris par l'archevêque Aupetit et retransmise en direct par la chaîne de télévision KTO, sur son antenne et sur son site ktotv.com.
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