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Hermann Hesse
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Hermann Hesse en 1927, photographié par Gret Widmann.
Nom de naissance Hermann Karl Hesse
Naissance
Calw (Empire allemand)
Décès (à 85 ans)
Montagnola (Suisse)
Nationalité Allemand
Suisse
Activité principale
Romancier, poète, peintre, essayiste
Distinctions
Prix Bauernfeld en 1905
Prix Gottfried Keller en 1936
Prix Goethe en 1946
Prix Nobel de littérature en 1946
Auteur

?uvres principales

  • Demian (1919)
  • Siddhartha (1922)
  • Le Loup des steppes (1927)
  • Narcisse et Goldmund (1930)
  • Le Jeu des perles de verre (1943)
Signature de Hermann Hesse
Maison natale de Hermann Hesse à Calw en Allemagne.

Hermann Karl Hesse, né le à Calw dans le royaume de Wurtemberg (Empire allemand) et mort le à Montagnola (Suisse), est un romancier, poète, peintre et essayiste allemand puis, à partir de 1924, suisse. Il obtint le prix Bauernfeld en 1905, le prix Gottfried Keller en 1936 et, en 1946, le prix Goethe ainsi que le prix Nobel de littérature.

Enfance et jeunesse

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Hermann Karl Hesse est issu d'une famille de missionnaires chrétiens de confession protestante. Ses parents furent tous deux engagés pour la Mission de Bâle en Inde, où sa mère, Marie Gundert (de), était née en 1842. Son père, Johannes Hesse (de), né en 1847 dans la famille d'un médecin, était d'origine germano-balte et la famille vécut à Weissenstein (aujourd'hui Paide en Estonie). Dans la petite ville de Calw, en Forêt-Noire, la famille tint à partir de 1873 une maison d'édition missionnaire sous la direction du grand-père maternel de Hesse, Hermann Gundert. Hermann eut huit frères et s?urs, dont trois moururent prématurément. Il grandit avec Adèle, Marulla et Hans Hesse, ainsi qu'avec leurs deux demi-frères, Theodore et Karl Isenberg, que leur mère avait eus avec son premier mari Charles Isenberg.

Le monde dans lequel Hermann Hesse vécut ses premières années était totalement imprégné de l'esprit du piétisme souabe. En 1881, la famille s'installe à Bâle pour cinq années, mais revient ensuite à Calw. Après avoir achevé ses études latines avec succès à Göppingen, Hesse rejoint en 1891 le séminaire protestant de Maulbronn (dont il fera le cadre de son roman L'Ornière). Là se révèle en mars 1892 son caractère rebelle : échappé un jour du séminaire, le garçon de quinze ans ne sera rattrapé que le lendemain, en pleine nature.

Dès lors, sur fond de violents conflits avec ses parents, commence une odyssée à travers divers établissements et écoles. Hermann Hesse était en fait dans une phase dépressive de son trouble bipolaire, au point d'exprimer dans une lettre du des pensées suicidaires (« Je voudrais partir comme le coucher de soleil »). En mai suivant, il fait une tentative de suicide dans l'établissement de Bad Boll dirigé par le théologien et directeur de conscience, Christoph Friedrich Blumhardt. À la suite de cela, Hermann est placé dans la maison de santé de Stetten im Remstal, et plus tard dans un établissement pour enfants à Bâle. Fin 1892, il entre au lycée de Cannstatt, à Stuttgart. En 1893, il y obtient son diplôme probatoire de première année, mais interrompt ses études.

Il commence alors à Esslingen am Neckar un apprentissage de libraire qu'il abandonne après trois jours, puis devient au début de l'été 1894 apprenti mécanicien pour quatorze mois, dans la fabrique d'horloges Perrot à Calw. Le travail monotone de soudage et de limage renforce chez Hermann Hesse le désir de se tourner à nouveau vers une activité spirituelle. En octobre 1895, il se sent prêt à entamer un nouvel apprentissage de libraire, à Tübingen, et à s'y consacrer sérieusement. Plus tard, il relatera ces péripéties de son enfance dans son roman L'Ornière (Unterm Rad).

La naissance d'un écrivain

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Hesse travaille, à partir du , dans la librairie Heckenhauer à Tübingen. L'essentiel du fonds traitait de théologie, de philosophie et de droit. La tâche de l'apprenti Hesse consistait à collationner, emballer, classer et archiver les livres. Après sa journée de travail de douze heures, il continue à enrichir sa culture en solitaire, et les livres compensent encore son absence de contacts sociaux pendant les longs dimanches fériés. Hesse lit des écrits théologiques, puis l'?uvre de Goethe, et plus tard Lessing, Schiller et des textes de la mythologie grecque. En 1896, son poème Madonna est publié dans une revue viennoise.

En 1898, il devient assistant libraire et dispose désormais d'un revenu respectable, lui assurant une indépendance financière vis-à-vis de ses parents. À cette époque, il lit surtout les ?uvres des romantiques allemands, et tout particulièrement de Clemens Brentano, Joseph von Eichendorff et Novalis. Dans une lettre à ses parents, il exprime sa conviction que « la morale est chez les artistes remplacée par l'esthétique ». Alors qu'il était toujours libraire, Hesse publie, à l'automne 1898, son premier petit recueil de poèmes, Romantische Lieder (Chants romantiques), et à l'été 1899 le recueil en prose Eine Stunde hinter Mitternacht (Une heure après minuit). Les deux ouvrages furent des échecs commerciaux. En l'espace de deux ans, seuls cinquante-quatre des six cents exemplaires de Romantische Lieder seront vendus. Eine Stunde hinter Mitternacht est également tiré à seulement six cents exemplaires et ne se vendit que très lentement. L'éditeur leipzigois Eugen Diederichs (de) est cependant convaincu de la valeur littéraire de l'?uvre, et voit ces publications dès le départ comme des encouragements pour le jeune auteur, plutôt que comme une entreprise rentable.

Déménagement en Suisse

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La ville de Bâle, qui est devenue un point de référence important tout au long de la vie de Hermann Hesse et qui a joué un rôle important dans la formation de l'auteur.

À partir de l'automne 1899, Hesse travaille dans une librairie d'occasion à Bâle. Ses parents ayant d'étroits contacts avec les familles bâloises érudites, un royaume spirituel et artistique des plus stimulants s'ouvre à lui. En même temps, le promeneur solitaire qu'est Hesse trouve à Bâle l'occasion de retraites grâce aux nombreuses possibilités de voyages et promenades, ce qui sert sa quête artistique personnelle, en développant en lui l'aptitude à transcrire littérairement une observation sensorielle, aptitude sans cesse confrontée à une aventure nouvelle. En 1900, Hesse est exempté du service militaire en raison de sa faible vue. Ses difficultés de vision dureront toute sa vie, de même que sa névralgie et ses maux de tête.

En 1901, Hesse peut réaliser l'un de ses grands rêves en voyageant pour la première fois en Italie. La même année, il entre chez un nouvel employeur, le libraire Wattenwyl, à Bâle. À la même époque, les occasions de publier des poèmes et de petits textes littéraires dans des revues se multiplient et, désormais, les rémunérations de ces publications contribuent à ses revenus. Très vite, l'éditeur Samuel Fischer (de) s'intéresse à lui, et le roman Peter Camenzind, pré-publié en 1903 et publié officiellement en 1904 chez Fischer, marque une rupture : Hesse peut maintenant vivre de sa plume.

Entre le lac de Constance et l'Inde

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Table de travail de Hermann Hesse au musée qui lui est consacré à Gaienhofen-Höri.

La consécration littéraire permet à Hesse d'épouser, en 1904, la photographe Maria Bernoulli (1868?1963), de s'installer avec elle à Gaienhofen au bord du lac de Constance, et d'y fonder une famille comptant trois fils, Bruno, Heiner et Martin. Il y écrit son deuxième roman L'Ornière, paru en 1906. Par la suite, il rédige surtout des nouvelles et des poèmes. Son roman suivant, Gertrude (1910), évoque la crise de créativité de Hesse. Il achève péniblement cette ?uvre, et la considèrera plus tard comme ratée. Les désaccords se multiplient aussi dans son ménage, et pour prendre de la distance, Hesse fait en 1911, avec Hans Sturzenegger (de), un long voyage à Ceylan et en Indonésie. Il n'y trouve pas l'inspiration spirituelle et religieuse espérée, mais ce voyage imprègnera fortement ses ?uvres ultérieures, à commencer par Carnets indiens (1913). Après le retour de Hesse, la famille déménage en 1912 à Berne, mais ce déplacement ne résout pas les problèmes du couple, comme le dépeint Hesse en 1914 dans son roman Roßhalde.
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