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Nom de naissance | Juan Goytisolo Gay |
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Naissance |
Barcelone (Espagne) |
Décès |
(à 86 ans) Marrakech (Maroc) |
Activité principale |
écrivain |
Distinctions |
Prix national des Lettres espagnoles (2008) Prix Cervantes (2014) |
Langue d'écriture | castillan |
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Mouvement | Génération de 50 |
Genres |
roman, essai |
Compléments
Combat toutes les formes d'oppression par son travail d'auteur.
Juan Goytisolo Gay, né à Barcelone le et mort le à Marrakech, est un écrivain espagnol de langue espagnole.
Appartenant à la Génération de 50, il est l'un des écrivains les plus importants de la seconde moitié du XX siècle. Attaché par des liens sentimentaux et intellectuels très forts à l'Espagne où il est né, il a pourtant vécu en exil et développé un regard critique vis-à-vis de son pays d'origine ? ce regard critique l'aura aidé à construire une ?uvre d'une grande originalité idéologique et stylistique et à adopter une position politique originale devant le nouvel ordre mondial de la fin du XX siècle. Il a vécu entre quatre pays : le Maroc, la France, les États-Unis et l'Espagne.
Il remporte de nombreux prix, dont le prix national des Lettres espagnoles en 2008 et le prix Cervantes en 2014.
Juan Goytisolo naît dans une famille de la bourgeoisie barcelonaise. Ses deux frères sont aussi des écrivains importants, le poète José Agustín Goytisolo et le romancier Luis Goytisolo.
Son enfance est marquée par la guerre civile espagnole, notamment parce que sa mère, Julia Gay, est tuée pendant les bombardements de Barcelone par l'aviation italienne alliée à l'armée franquiste en 1938.
Après la fin de la guerre civile, Goytisolo suit une scolarité au collège de Jésuites de Sarrià, puis au collège de Bonanova de los hermanos de la Doctrina Cristiana. En 1948, il commence des études de droit à l'université de Barcelone ; c'est à cette époque qu'il découvre la littérature contemporaine, notamment française (Gide, Sartre). Il publie en 1954 son premier roman, Jeux de mains, et abandonne les études de droit.
Son implication politique aux côtés du parti communiste clandestin et surtout son engagement dans l'écriture le poussent à s'installer à Paris en 1956. Il y rencontre la scénariste et romancière Monique Lange, qui deviendra sa compagne.
Professionnellement, il entre chez Gallimard comme lecteur et devient responsable de la littérature espagnole, permettant la publication de la jeune génération (Rafael Sánchez Ferlosio, Carmen Martín Gaite, Ana María Matute, etc.). Il fréquente l'intelligentsia parisienne (Sartre, Beauvoir, Guy Debord, Queneau, Barthes, etc.) et développera notamment une amitié mêlée de fascination et de curiosité pour Jean Genet.
La publication de ses premiers romans est accueillie avec enthousiasme en France, ce qui lui vaut très vite une certaine renommée. En Espagne, il est en conséquence de plus en plus considéré comme un opposant très visible. Après plusieurs démêlés tendus avec la police franquiste, il finit par renoncer à ses voyages en Espagne. Ses livres sont, à partir de Pièces d'identité (1968), interdits de publication en Espagne et il est régulièrement l'objet de campagnes de dénigrement de la part de la presse officielle.
À partir de 1969, il s'engage dans une révolution radicale de l'écriture qui s'accompagne d'un bouleversement de son existence. Professionnellement, il décide d'abandonner son travail chez Gallimard ; sentimentalement, il découvre et assume son homosexualité ; géographiquement, il vit désormais entre Paris et Marrakech. C'est à partir de là qu'il entre dans son ?uvre majeure et ses livres les plus importants (Don Julian en 1970, Juan sans terre en 1975, Makbara en 1980, etc.).
Entre 1969 et 1975, il enseigne la littérature dans les universités de Californie, Boston et New York.
C'est à cette époque qu'il se lance dans une redécouverte et une relecture de l'histoire littéraire espagnole, mettant en valeur des ?uvres marginalisées par la critique littéraire espagnole traditionnelle, et faisant ressortir les traditions mudéjares, juives et plus largement hétérodoxes. Il publie dans ce cadre une traduction en castillan d'?uvres de José María Blanco White (La Obra inglese de José María Blanco White), auteur violemment attaqué par la critique espagnole du début du XX siècle (Marcelino Menéndez y Pelayo).
Sa situation chez Gallimard en fait un des intellectuels espagnols les plus connus, et un habitué des colonnes de la presse espagnole, en particulier El País, et internationale.
Critique acerbe de la civilisation occidentale, il associe un point de vue marxiste non conformiste et un regard décentré (notamment appuyé sur la critique de l'orientalisme d'Edward Saïd). Il s'engage ainsi, pendant les années 1980 et 1990 sur tous les fronts : Sarajevo pendant les guerres de Yougoslavie, Tchétchénie et Palestine. En particulier, il est membre du comité de parrainage du tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont commencé le .
Après le décès en 1996 de son épouse et collaboratrice Monique Lange, il quitte leur appartement de Paris et s'installe définitivement à Marrakech en 1997, où il meurt le à l'âge de 86 ans.
Il repose dans le cimetière marin espagnol de Larache au Maroc ; sa tombe est la voisine de celle de Jean Genet.
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