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Robert Doisneau
Robert Doisneau photographié par Bracha L. Ettinger
dans son studio de Montrouge, en 1992.
Biographie
Naissance

Gentilly (France)
Décès
(à 81 ans)
Paris (France)
Sépulture
Cimetière de Raizeux (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Française
Domicile
31 rue des Martyrs
Formation
École Estienne
Activité
Photographie
Enfants
Annette Doisneau (d)
Francine Deroudille (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Mouvement
Photographie humaniste
Maître
André Vigneau
Site web
Distinction
Prix Kodak 1947,
Prix Niepce 1956,
Grand Prix national de la photographie 1983.
?uvres principales
Le Baiser de l'hôtel de ville
La série de la galerie Romi
Plaque commémorative
Vue de la sépulture.

Robert Doisneau, né le à Gentilly et mort le à Paris, est un photographe humaniste français.

Il est, aux côtés de Willy Ronis, d'Édouard Boubat, d'Izis, d'Émile Savitry ou d'Albert Monier l'un des principaux représentants du courant de la photographie humaniste française et l'un des photographes les plus populaires du XX siècle.

Biographie

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Maison natale de Robert Doisneau à Gentilly.

Robert Doisneau est né dans le sud de la banlieue parisienne, au n 39 de l'avenue Raspail à Gentilly, au sein d'une famille bourgeoise. Il étudie les arts graphiques à l'École Estienne et obtient son diplôme de graveur et de lithographe en 1929.

En , il entre dans l'atelier de Léon Ullmann en tant que dessinateur de lettres. Il y rencontre Lucien Chauffard qui dirige le studio photographique de l'atelier. Celui-ci l'initie à la photographie et l'oriente vers André Vigneau qui, à l'automne 1931, cherchait un assistant et avec lequel il découvre la Nouvelle Objectivité photographique. La même année il rencontre Pierrette Chaumaison avec qui il se marie trois ans plus tard.

En 1932, il vend son premier reportage photographique, Le marché aux Puces, consacré au marché aux puces de Saint-Ouen, au journal Excelsior qui le publie le .

En 1934, Lucien Chauffard le présente au chef du service photographique du constructeur automobile Renault à Boulogne-Billancourt, qui l'embauche comme photographe industriel, mais, du fait de ses retards successifs (et après avoir, de son propre aveu, tenté de truquer ses cartes de pointage), il se fait renvoyer cinq ans plus tard, en 1939.

Toujours grâce à Lucien Chauffard, Doisneau rencontre peu avant le début de la Seconde Guerre mondiale la photographe Ergy Landau qui le présente à Charles Rado, le fondateur de l'agence Rapho. Son premier reportage, sur le canoë en Dordogne, est interrompu par la déclaration de guerre et la mobilisation générale.

Désormais sans emploi, Doisneau tente de devenir photographe illustrateur indépendant. Il sera un des plus prolifiques collaborateurs de la revue artistique et littéraire Le Point fondée en 1936 par Pierre Betz et l'éditeur d'art Pierre Braun, pour laquelle il réalise ses premiers portraits de Picasso, Braque, Paul Léautaud.

Après la Seconde Guerre mondiale, Robert Doisneau devient un photographe indépendant en intégrant officiellement, dès 1946, l'agence Rapho.

Il se met alors à produire et à réaliser de nombreux reportages photographiques sur des sujets très divers : l'actualité parisienne, le Paris populaire, des sujets sur la province ou l'étranger (URSS, États-Unis, Yougoslavie, etc.). Certains de ses reportages paraîtront dans des magazines comme Life, Paris Match, Réalités, Point de vue, Regards, etc.

En 1947, Robert Doisneau rejoint le Groupe des XV aux côtés de René-Jacques, de Willy Ronis, de Pierre Jahan. La même année, il rencontre Robert Giraud, chez l'antiquaire Romi, c'est alors le début d'une longue amitié et d'une fructueuse collaboration. Doisneau publiera une trentaine d'albums dont La Banlieue de Paris (Seghers, 1949), avec des textes de Blaise Cendrars. Il met notamment en scène, en 1949, la croix de l'Évangile de Paris, avec l'actrice Nicole Courcel.

Il travaillera pour Vogue, de 1948 à 1953 en qualité de collaborateur permanent. Il est aussi ami de Jacques Yonnet et ses photographies illustrent son fameux Enchantements sur Paris (Denoël, 1954) devenu La Ville des maléfices (Biblio).

Le photographe a effectué de nombreuses escapades en Limousin. Durant son enfance en Corrèze, puis lors de séjours à Saint-Céré dans le Lot des années 1930 à 1991. En 1951, il a photographié Saint-Léonard-de-Noblat pendant la Quintaine. Quelques années plus tard, il y rencontre Jean-Joseph Sanfourche.

Robert Doisneau (à gauche) et André Kertész, Arles, 1975.

Son talent de photographe sera récompensé à diverses reprises : le prix Kodak en 1947, le prix Niépce en 1956. En 1954, Doisneau monte une exposition au Musée d'art contemporain de Chicago. En 1975, il est l'invité d'honneur du festival des Rencontres d'Arles (France). Une exposition lui y est consacrée.

Il recevra d'autres prix pour son travail : le prix du livre des Rencontres d'Arles pour L'Enfant et la Colombe (1979) et pour Trois secondes d'éternité en 1980, chez Contrejour, le Grand Prix national de la photographie en 1983 et le prix Balzac en 1986.

En 1986, le festival des Rencontres d'Arles présente une exposition intitulée De Vogue à Femmes, Robert Doisneau.

En 1992, Doisneau présente une rétrospective au Modern Art Oxford. Ce sera la dernière exposition de ses ?uvres organisée de son vivant. En 1994, le festival des Rencontres d'Arles présentait Hommage à Robert Doisneau.

Robert Doisneau est l'un des photographes français les plus connus à l'étranger notamment grâce à des photographies comme Le Baiser de l'hôtel de ville. Ses très nombreuses photographies en noir et blanc des rues de Paris d'après-guerre et de sa banlieue et de photos d'écoliers ont fait sa renommée.

Doisneau est « un passant patient » qui conserve toujours une certaine distance vis-à-vis de ses sujets. Il guette l'anecdote, la petite histoire. Ses photographies sont souvent empreintes d'humour mais également de nostalgie, d'ironie et de tendresse.

Robert Doisneau travaillait sur Paris, ses faubourgs et ses habitants en saisissant chaque instant de leur vie : artisans, bistrots, clochards, gamins des rues, bateleurs, etc. Les amoureux sont notamment représentés dans Amoureux aux oranges, rue Mazarine. Il enregistra pendant près d'un demi-siècle des milliers de portraits du petit peuple de Paris.

Sa femme Pierrette meurt en 1993 alors qu'elle souffre de la maladie de Parkinson et d'Alzheimer.

Robert Doisneau meurt six mois plus tard, à 81 ans, le , à Paris 14ème. Il est enterré à Raizeux près de Rambouillet, aux côtés de sa femme.

  1. ? Plaque apposée sur la maison de l'avenue raspail à Gentilly.
  2. ? Peter Hamilton, Robert Doisneau, la vie d'un photographe, éditions Hoëbeke, Paris, 1995.
  3. ? « Un hommage à Lucien Chauffard », Midi libre, 15 août 2019.
  4. ? Interview de Francine Deroudille par Isabelle-Cécile Le Mée, « Copyright Doisneau / Rapho », In Situ, n 36, 2018, 15 octobre 2018.
  5. ? Notice sur data.bnf.fr.
  6. ? « Copyright Doisneau / Rapho », In Situ, vol. 36 « Les archives photographiques de presse, pratiques comparées et enjeux méthodologiques »,‎ (lire en ligne).
  7. ? « De l'atelier Ullmann à Vigneau, de Vigneau à Renault, c'est Lucien Chauffard qui indique le chemin. », Interview de Francine Deroudille par Isabelle-Cécile Le Mée, In Situ, 36-2018
  8. ? Robert Doisneau, À l'imparfait de l'objectif, souvenirs et portraits, Pierre Belfond, Paris, 1989
  9. ? Raphaël Morata, Quand Doisneau était l'?il de Point de vue, Express Roularta Editions, Paris, 2012.
  10. ? « L'Évangile selon Doisneau ! », canalsquare.blogspot.co.uk
  11. ? Robert Doisneau, les années Vogue, Flammarion, Paris, 2017
  12. ? https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/haute-vienne/limoges/inedits-sanfourche-exposes-limoges-1400131.html
  13. ? https://www.robert-doisneau.com/fr/expositions/doisneau-passant-limousin-galerie-hospices.htm
  14. ? (en) « Photographs by Robert Doisneau », sur The Art Institute of Chicago (consulté le ).
  15. ? « Robert Doisneau, le braconnier de l'éphémère. Le plus célèbre photographe français est mort, le 1er avril à Paris », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  16. ? INSEE, « INSEE Fichier des décès depuis 1970 » [xlsx], sur INSEE
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