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Naissance | 8e arrondissement de Paris |
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Décès |
(à 81 ans) Neuilly-sur-Seine |
Sépulture |
Columbarium du Père-Lachaise |
Nom de naissance |
Lise Anne-Marie Hirtz |
Nationalité |
française |
Activités |
Poétesse, écrivaine, romancière |
Mouvement |
Surréalisme |
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Archives conservées par |
Bibliothèque Kandinsky (DEHA) |
Lise Deharme, née Lise Anne-Marie Hirtz à Paris 8 le et morte à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) le , est une romancière et poétesse française ainsi que l'une des muses du surréalisme.
Née de Victoire Louis-Dreyfus et de Edgard Hirtz, médecin-chef de l'hôpital Necker, elle fréquente très tôt les milieux artistiques et littéraires.
Elle rencontre André Breton en : « J'étais allée avec Philippe Soupault à une représentation de je ne sais plus quelle pièce de Shakespeare. Pendant le spectacle, j'ai eu comme l'impression d'une présence derrière moi, je me suis retournée et j'ai vu, à côté de Braque et de sa femme, un extraordinaire visage d'homme, différent de tous ceux que j'avais pu voir jusque-là. À l'entracte, Soupault est allé leur parler et, en regagnant sa place, m'a dit que c'était André Breton et que je l'avais positivement fasciné. Il demandait si j'acceptais de venir un jour à la Centrale surréaliste? ».
C'est à la suite de cette visite que Breton lui demande de laisser l'un de ses gants de daim bleu pâle pour en faire un moulage en bronze et l'utiliser comme symbole du mouvement surréaliste, accolant ainsi un surnom des plus évocateurs à Deharme : la Dame au gant. L'épisode est relaté par Breton dans son récit Nadja, où Lise Deharme apparaît sous le nom de Lise Meyer (Lise Deharme était alors mariée avec Pierre Meyer).
« Je me souviens aussi de la suggestion en manière de jeu faite un jour à une dame, devant moi, d'offrir à la ?Centrale Surréaliste?, un des étonnants gants bleu ciel qu'elle portait pour nous faire visite à cette ?Centrale?, de ma panique quand je la vis sur le point d'y consentir, des supplications que je lui adressai pour qu'elle n'en fît rien. Je ne sais ce qu'alors il put y avoir pour moi de redoutablement, de merveilleusement décisif dans la pensée de ce gant quittant pour toujours cette main. »
En 1921, elle épouse en premières noces à Paris, Pierre Meyer (1901-1933), danseur partenaire de Joséphine Baker, dont elle se sépare, puis divorce en mai 1928. En 1933, ce dernier est retrouvé mort dans un hôtel de Rouen des suites d'absorption de stupéfiants.
En décembre 1928, elle épouse en secondes noces Paul Deharme, producteur et réalisateur radiophonique, responsable de la publicité de Radio-Paris. C'est pour leurs enfants, Tristan et Hyacinthe, ainsi que pour Daniel, le fils de Darius Milhaud, que Robert Desnos écrira les poèmes réunis plus tard sous le titre de La Ménagerie de Tristan, Le Parterre d'Hyacinthe, La Géométrie de Daniel, réunis dans deux recueils Chantefleurs et Chantefables.
En 1933, elle est directrice de rédaction du Phare de Neuilly, revue surréaliste qui publie des textes poétiques et littéraires aussi bien que des articles ayant trait à la société et à la politique. Autour d'elle se constitue un cénacle où se croisent, outre des poètes et des écrivains, des personnalités comme Antonin Artaud, Max Ernst, Salvador Dalí, Wolfgang Paalen, Pablo Picasso et Jean-Louis Barrault. Parallèlement, elle fait paraître elle-même des recueils de poèmes. Durant l'Occupation, elle rejoint le Comité national des écrivains lancé par Paul Éluard, où se retrouvent entre autres Louis Aragon, Jean Cassou, Michel Leiris, Jean Paulhan, Jean Tardieu, Elsa Triolet et Vercors. Elle participe également à la publication clandestine L'Honneur des poètes.
Dans sa maison landaise, à Montfort-en-Chalosse, elle reçoit ses amis artistes : André Breton, Max Ernst, Paul et Nush Eluard, Dora Maar et Picasso. Man Ray y réalise des prises de vue pour un film improvisé par Breton et Paul Éluard. Le film n'aboutit pas et il ne reste de ce projet que quelques photos dont notamment, celle où Breton pose devant une fenêtre avec une libellule sur le front.
Au lendemain de la guerre, elle se lance dans le genre romanesque et publie une série de romans dont certains seront interdits à la vente aux mineurs.
Elle meurt en janvier 1980, à l'âge de quatre-vingt-un ans. Ses cendres, déposées au crématorium-columbarium du Père-Lachaise, en ont disparu.
Elle est la grand-mère de Caroline Deharme, de Nathalie Deharme, d'Aude Deharme et Laure Deharme. Elle est également l'arrière-grand-mère du plasticien Bastien Lecouffe-Deharme.