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Présidente Académie Goncourt | |
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- | |
Lucien Descaves Roland Dorgelès |
Naissance | Saint-Sauveur-en-Puisaye |
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Décès |
(à 81 ans) 1er arrondissement de Paris |
Sépulture |
Tombe de Colette (d) |
Nom de naissance |
Sidonie Gabrielle Colette |
Pseudonyme |
Colette Pavic |
Nationalité |
française |
Domiciles |
Maison natale de Colette (- |
Activité |
écrivaine |
Père |
Jules Colette (d) |
Mère |
Sidonie Landoy (1835-1912) |
Conjoints |
Willy (de à ) Henry de Jouvenel (de à ) Maurice Goudeket |
Enfant |
Colette de Jouvenel |
A travaillé pour |
Le Figaro |
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Membre de |
Académie royale de langue et de littérature françaises (- Académie Goncourt () |
Adjectifs dérivés |
« Colettien » |
Distinctions | Liste détaillée Chevalier de la Légion d'honneur? () Officier de la Légion d'honneur? () Commandeur de la Légion d'honneur? () Grand officier de la Légion d'honneur? () |
Archives conservées par |
Institut mémoires de l'édition contemporaine (81CLT) |
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Sidonie Gabrielle Colette, dite Colette, est une femme de lettres, actrice et journaliste française, née le à Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne) et morte le à Paris. Elle est considérée, comme Voltaire ou Victor Hugo avant elle, comme l'un des plus grands écrivains français, symbolisant son époque et la littérature.
Elle est ainsi l'une des plus célèbres romancières, aussi bien en France qu'à l'étranger, de la littérature française. Sa bisexualité, affirmée et revendiquée, occupe une large place dans sa vie et son ?uvre, au même titre que son amour profond et prononcé de la nature ou sa description, tendrement moqueuse, de la société française de la Belle Époque. Deuxième femme à être élue membre de l'académie Goncourt en 1945, elle en devient la présidente entre 1949 et 1954. Elle est la première femme en France à recevoir des funérailles nationales.
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Sidonie Gabrielle Colette est le second enfant et la fille du capitaine Jules-Joseph Colette et de Sidonie Landoy, veuve de Jules Robineau-Duclos dont elle a eu deux enfants.
Sidonie Landoy, dite « Sido » (12 août 1835 - 25 septembre 1912) issue d'une famille métisse de Martinique, a épousé en premières noces Jules Robineau-Duclos dont elle a eu deux enfants : Juliette (1860-1908, mariée au D Roché) et Achille (1863-1913). Remariée à Jules-Joseph Colette, elle a deux autres enfants : Léopold (1866-1940) et Sidonie Gabrielle.
Après avoir perdu une jambe à la bataille de Melegnano en 1859, le capitaine Jules-Joseph Colette (26 septembre 1829 - 17 septembre 1905), Saint-Cyrien, zouave, est devenu percepteur.
Sidonie Gabrielle passe une enfance heureuse dans sa maison natale à Saint-Sauveur-en-Puisaye, un gros village de Bourgogne. Adorée par sa mère comme un « joyau tout en or » au sein d'une nature fraternelle, elle reçoit une éducation laïque dans une famille de la petite bourgeoisie. Sido, féministe et athée convaincue qui ne craint pas de troubler le curé de Saint-Sauveur avec son chien ou de lire Corneille caché dans un missel, lui apprend l'art de l'observation, notamment dans le jardin donnant sur la cour de la maison.
La jeune Gabrielle lit très tôt les grands classiques et prend des leçons de français et de style auprès de son père, grand lecteur de journaux. Sido ayant des goûts de luxe que son mari ne sait lui refuser, la famille est ruinée et doit quitter Saint-Sauveur pour s'installer en à Châtillon-sur-Loing(Loiret).
Adolescente, Gabrielle rencontre Henry Gauthier-Villars (dit « Willy ») alors qu'il mettait en nourrice à Châtillon-sur-Loing son fils (Jacques Henry Gauthier-Villars, né en 1889). Séducteur compulsif, il a eu ce fils d'une liaison (parmi d'autres) avec Marie-Louise Servat, la femme d'Émile Cohl. Colette et Willy se marient le à Châtillon-sur-Loing.
Willy est un critique musical très influent et un auteur prolifique de romans populaires, écrits en tout ou partie par des prête-plumes. Il est aussi l'un des propriétaires de la maison d'édition Gauthier-Villars au 55 quai des Grands-Augustins, et le couple s'installe au dernier étage de l'immeuble. Il introduit sa jeune femme dans les cercles littéraires et musicaux de la capitale où Gabrielle fait sensation avec l'accent rocailleux de sa Bourgogne natale. Surpris par les dons d'écriture de sa jeune épouse, Willy l'utilise elle aussi comme prête-plume (le premier manuscrit de Colette date de 1893). Femme inconnue, elle signera Colette Willy jusqu'en 1923. Sous le nom de Colette Gauthier-Villars, elle publie des chroniques musicales dans La Cocarde, dirigée par Maurice Barrès.
En 1895, Willy l'engage à écrire ses souvenirs d'école, publiés sous le pseudonyme « Willy », Colette étant inconnue dans le monde littéraire de l'époque : Claudine à l'école, bientôt suivi d'une série de Claudine , Claudine à Paris, Claudine en ménage, Claudine s'en va. Après leur séparation en 1906, Colette écrira et signera de son nom la fin de la série des Claudine avec La Retraite sentimentale.
En 1902, elle est une des premières à suivre précocement la mode des garçonnes, coupant ses cheveux nattés, au grand dam notamment de sa mère.
Colette se libère de plus en plus de la tutelle de Willy. En 1905, elle publie encore Dialogues de bêtes sous le nom de Colette Willy et fréquente assidûment Madeleine Deslandes « que je vois le soir quand l'ombre a rendu impénétrables les futaies de la rue Christophe-Colomb, car je suis sa relation inavouable ».
Pour gagner sa vie, encouragée par le comédien et mime Georges Wague (1874-1965), elle poursuit de 1906 à 1912 une carrière au music-hall, où elle présente des pantomimes orientales (« la première mime féminine de mon temps », écrit-elle) dans des tenues très légères (la préfecture de police interdit notamment son spectacle de pantomime nu sous une peau de panthère), puis se produit au théâtre Marigny, au Moulin-Rouge, au Bataclan ou en province (ces spectacles transparaîtront dans La Vagabonde ou L'Envers du music-hall). Elle fréquente également Mathilde de Morny dite Missy le Palmyr's Bar, établissement pour homosexuels et lesbiennes tenu par Palmire Dumont. Ce sont des années de scandale et de libération morale : après sa séparation d'avec Willy en 1906, elle vit plusieurs relations lesbiennes, notamment avec Mathilde de Morny (Missy), fille du duc de Morny (nièce de l'ex-empereur Napoléon III) et sa partenaire sur scène, en 1911, chez qui elle vit le plus souvent et qui lui a offert la villa Rozven à Saint-Coulomb en Bretagne, ou avec Natalie Clifford Barney, dite « l'Amazone ». Durant toute cette période, Colette chemine aussi dans sa vocation d'écrivaine. Elle publie des ouvrages évoquant ces années, comme Les Vrilles de la vigne et La Vagabonde, L'Envers du music-hall ou En tournée. Elle est souvent invitée par le diplomate Philippe Berthelot et fera partie de ses protégés avec Paul Claudel, Jean Giraudoux, etc. Devenue très proche de Philippe Berthelot, jusqu'à devenir son amie, c'est elle qui le baptisera « le Seigneur Chat ».
Après une brève liaison avec Auguste-Olympe Hériot, rencontré à la fin de 1909, elle fait la connaissance d'Henry de Jouvenel, homme politique et journaliste, qu'elle épouse en 1912 et qui l'engage à donner quelques billets et reportages au journal Le Matin, dont il est le rédacteur en chef. De lui, à Castel Novel de Varetz en Corrèze, elle a son seul enfant, Colette Renée de Jouvenel, dite « Bel-Gazou » (« beau gazouillis » en provençal). À plus de quarante ans, alors que son mari la trompe, elle devient la maîtresse du fils de son époux, Bertrand de Jouvenel, qui a alors seize ans. Cette relation qui dure cinq années nourrit les thèmes et les situations dans Le Blé en herbe. En ce qui concerne Chéri, c'est un fantasme devenu réalité, puisque le livre publié en 1920 a été conçu en 1912, soit quelques années avant sa liaison avec Bertrand de Jouvenel. Le divorce d'avec Henry de Jouvenel sera prononcé en 1923. Comme elle le fera pour Willy dans Mes apprentissages, Colette se vengera de son ex-mari par un roman, Julie de Carneilhan.
En , Colette, directrice littéraire du journal Le Matin, contacte Léopold Marchand, figure marquante du théâtre entre les deux guerres, pour contribuer à une nouvelle rubrique dénommée Mille et un Matins. C'est au Matin qu'elle embauche Hélène Picard, qui devient par la suite son amie, comme secrétaire. Colette invite Léopold Marchand dans sa demeure bretonne de Rozven à Saint-Coulomb près de Saint-Malo. En 1921, Léopold Marchand collabore avec Colette à l'adaptation théâtrale de Chéri. Il s'occupe de la mise en scène et joue même un rôle. En 1923, il adapte pour le théâtre le roman de Colette La Vagabonde. Colette a publié dans La Jumelle noire l'ensemble des critiques littéraires qu'elle a écrites sur les pièces de Léopold Marchand. Mélomane avertie, Colette collabore avec Maurice Ravel entre 1919 et 1925 pour la fantaisie lyrique L'Enfant et les Sortilèges. Elle a été l'amie de la reine Élisabeth de Belgique, de Marguerite Moreno, de Renée Vivien, et a eu quelques brouilles avec la célèbre demi-mondaine de la Belle Époque, Liane de Pougy.
Colette préside (dès la seconde année) le jury du prix littéraire La Renaissance créé par Henry Lapauze en 1921 en vue de distinguer « l'auteur du meilleur ouvrage ». Les lauréats de ce prix seront successivement : en 1921, Alexandre Arnoux pour Indice 33 ; en 1922, Henry-Jacques pour un volume de vers intitulé La Symphonie héroïque et Pierre Mac Orlan pour son roman La Cavalière Elsa ; en 1923, Paul Morand pour Fermé la Nuit et le romancier belge André Baillon pour la réédition de son livre En sabots. En 1928, elle préside toujours le jury du même prix. De 1927 à 1930, elle réside une première fois au Palais-Royal, à l'entresol du 9, rue de Beaujolais, dans un logement qu'elle nomme « le tunnel ».
Elle rencontre son troisième mari, Maurice Goudeket, en accompagnant son amie Marguerite Moreno chez Andrée Bloch-Levalois, au début de l'année 1925.
Colette fréquente assidûment la Côte d'Azur. Elle séjourne un temps dans sa villa de Guerrevieille, à Sainte-Maxime, puis elle s'installe plus longuement à La Treille-Muscate, à Saint-Tropez (auquel elle consacre de nombreux essais ou romans comme La Naissance du jour, Bella Vista, Prisons et paradis ou Journal à rebours), qu'elle quitte en 1938 en se plaignant de l'affluence trop importante de touristes à la suite de la promotion de son maire Léon Volterra. Elle vend alors sa villa à l'acteur Charles Vanel.
En 1932, Colette, qui a besoin de gagner sa vie, ouvre rue de Miromesnil à Paris un institut de beauté qui ne reçoit pas le succès escompté et qu'elle ferme assez rapidement. Le , elle reprend la critique dramatique de Gaston de Pawlowski dans Le Journal, revue conservatrice et nationaliste. Elle retourne au Palais-Royal, toujours au 9, rue de Beaujolais, mais cette fois au 1 étage, en 1938.
Pendant l'Occupation, elle fait l'Exode en voiture jusqu'en Corrèze où elle rejoint sa fille dans le château délabré de Curemonte, prêté par la famille de Jouvenel. Elle n'y séjourne que quelques mois avant de revenir à Paris, avec Maurice Goudeket, passer toute la durée de la guerre dans son appartement du Palais-Royal au n 9 de la rue de Beaujolais. Du fait de ses origines juives, Maurice est arrêté par la Gestapo le , lors de la rafle dite « des notables ». Il est transféré au camp de Compiègne et est relâché le . Beaucoup revendiquent le fait d'avoir été les artisans de cette libération dont les circonstances ne sont pas connues, car Colette a fait intervenir de nombreuses personnalités pour qu'elles usent de leur influence : Drieu La Rochelle, Jacques Chardonne, Sacha Guitry, Robert Brasillach, Misia Sert, des membres du gouvernement de Vichy, ou l'ambassadeur d'Allemagne à Paris, Otto Abetz, dont l'épouse est française et admiratrice de l'écrivaine.
Immobilisée dans sa « solitude en hauteur », dans son « lit-radeau » (offert par la princesse de Polignac), par une arthrite de la hanche, elle continue d'écrire pour de nombreux journaux et de publier des romans. Son apolitisme s'accommode, nécessité financière oblige, des journaux collaborationnistes, Le Petit Parisien, La Gerbe, Le Journal, ou des journaux pétainistes qui paraissent en zone libre comme Candide, Gringoire, ce qui lui vaut les reproches des résistants dans la presse clandestine, notamment dans Les Lettres françaises.
En 1945, Colette est élue à l'unanimité à l'académie Goncourt, dont elle devient présidente en 1949. Ayant vite compris que la célébrité passe par la maîtrise de son image, elle devient l'écrivaine la plus photographiée du XX siècle. Les ?uvres complètes de Colette sont publiées en quinze volumes par la maison d'édition Le Fleuron, créée par Maurice Goudeket. Après guerre, elle écrit également pour les magazines Elle puis Marie Claire.
Elle est nommée présidente d'honneur du Conseil littéraire de la Fondation Prince Pierre de Monaco dès sa création en 1951.
En 1952, elle interprète son propre personnage dans le documentaire que lui consacre Yannick Bellon intitulé simplement Colette, qui est devenu un classique du genre, puisqu'il s'agit du seul film qu'elle interprète. En 1953, elle est élevée à la dignité de grand officier de l'ordre national de la Légion d'honneur. Elle compte Jean Cocteau parmi ses voisins. Sur ses vieux jours, celui qu'elle surnomme « son meilleur ami », c'est-à-dire Maurice Goudeket, l'aide à supporter sa polyarthrite, qui ralentit durablement sa production à la fin des années 1940.
Elle meurt le au 9, rue de Beaujolais.
Sa réputation sulfureuse conduit au refus par l'Église catholique d'un enterrement religieux. Mais la France l'honore : Colette est la première femme à laquelle la République ait accordé des obsèques nationales. Elle est enterrée au cimetière du Père-Lachaise (4 division) à Paris. Sa fille repose à ses côtés.
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