source wikipédia
Naissance |
D?browica (Pologne, maintenant Ukraine) |
---|---|
Décès |
Paris 5 (France) |
Nationalité |
![]() |
Domaines | Physique nucléaire et physique des particules |
---|---|
Institutions | CNRS, ESPCI ParisTech, CERN |
Diplôme | École nationale supérieure des mines de Paris |
Renommé pour | Travaux sur les détecteurs des particules à hautes énergies, invention de la chambre proportionnelle multifils (1968) |
Distinctions |
Prix Nobel de physique 1992 Médaille d'argent du CNRS |
Hersz Georges Charpak dit Georges Charpak, né à D?browica le et mort à Paris le , est un physicien français lauréat du prix Nobel de physique en 1992 pour ses travaux sur les détecteurs de particules à hautes énergies.
Fils de Maurice Charpak, commerçant, et d'Anna Chapiro, Georges Charpak est né le , déclaré le , dans le village de D?browica en Pologne (maintenant en Ukraine). Sa famille, juive, émigre en France en 1931 alors qu'il a 7 ans et emménage à Paris, avenue d'Orléans, avant de déménager en 1936 pour le square Albin-Cachot, dans le 13 arrondissement.
En 1937, dès l'âge de 13 ans, Georges Charpak rejoint le mouvement des « Faucons rouges », « mouvement semblable aux scouts... mais laïc et d'obédience socialiste » dont le local est situé rue du Château dans le 14 arrondissement. Il quitte ce mouvement en 1938 après les accords de Munich et rejoint les « Auberges de Jeunesse ». En , la partie nord de la France est occupée par les Allemands.
Il obtient son baccalauréat à 17 ans en 1941, alors qu'il est inscrit au lycée Saint-Louis à Paris. Il commence ses classes préparatoires dans le même lycée où il est pensionnaire. Son jeune frère André et ses parents refusent de porter l'étoile jaune et sont dénoncés par leur concierge ; ils choisissent de s'enfuir avant la rafle du Vél' d'Hiv de . Il possède une fausse carte d'identité, sous le nom de Jacques Charpentier, qui le domicilie à Troyes.
En 1942, il vit à Montpellier, avec sa mère et son jeune frère et poursuit ses classes préparatoires au lycée Joffre de Montpellier. Son père travaille comme bûcheron dans les Cévennes pour passer inaperçu en raison de son fort accent.
En , les Allemands franchissent la ligne de démarcation et occupent la totalité du territoire national.
Georges Charpak entre dans un mouvement de Résistance, par l'entremise d'une de ses camarades de lycée. On lui donne des responsabilités, il rencontre des résistants du réseau FTP communiste et des résistants du réseau gaulliste Combat. A posteriori, il estime qu'il n'avait pas l'étoffe suffisante pour remplir sa tâche, en raison de son jeune âge et de son impréparation, et se sent responsable de la fin tragique de certains résistants qu'il a côtoyés.
En 1943, âgé de 19 ans, il échoue au concours d'entrée à l'École polytechnique, mais réussit à celui de l'École des mines de Paris ; pendant l'été, il est arrêté par la police à la suite d'imprudences, interrompant ainsi ses études.
Il est d'abord interné à la prison de Montpellier, jusqu'au mois de décembre où il est transféré au centre de détention d'Eysses, dans lequel il donne et reçoit des cours de mathématiques et de physique. En , une tentative d'évasion collective échoue où treize de ses camarades sont tués ou fusillés. Il quitte le camp d'Eysse pour Compiègne le 30 mai où il est transféré dans le camp de Royallieu le 3 mai. Il quitte ce camp le 18 juin en train dans le convoi 1229. Après trois jours de transport avec des centaines d'autres déportés, restant enfermé dans un wagon sous une température écrasante, il arrive au camp de concentration de Dachau près de Munich en Allemagne le 20 juin, sous le matricule 73251. Après une période de quarantaine, il est envoyé le 14 juillet à Landsberg am Lech, dans une base aérienne de la Luftwaffe à une soixantaine de kilomètres de Dachau. Il a notamment comme camarades de déportation Georges Arjaliès, Victor Boulerot, Gilbert Burlot et Marcel Miquet. L'année suivante, fin avril, Willy Wagner, le commandant du camp, décide d'envoyer les déportés à pied à Dachau. Georges Charpak quitte la base le 25 avril 1945 pour le complexe concentrationnaire de Kaufering à une dizaine de kilomètres. Là, il découvre les conditions épouvantables dans lesquelles sont détenus les déportés juifs. Les déportés arrivent le 27 avril à Allach. Georges Charpak sera libéré trois jours plus tard par les Américains mais doit subir une quarantaine en raison des risques d'épidémies (typhus,..). Après la libération du camp le 30 avril 1945, il est rapatrié en France par la Croix Rouge le 11 mai 1945 . Sa pratique de plusieurs langues a selon lui contribué à sa survie.
Après la guerre, il reçoit « quelques décorations et [est] homologué au grade de lieutenant des Forces françaises de l'intérieur ».
Il devient citoyen français en 1946, en partie grâce à son statut d'élève-ingénieur de l'École des mines. Cette naturalisation lui avait précédemment été refusée, malgré sa croix de guerre.
Il sort diplômé de l'École des mines en 1947. En 1948, il est admis au CNRS comme chercheur dans le laboratoire de physique nucléaire du Collège de France, dirigé par Frédéric Joliot-Curie . Il obtient son doctorat ès-sciences en 1955. Alors que Frédéric Joliot-Curie veut lui faire faire de la physique nucléaire, il choisit le sujet de sa propre thèse, qu'il soutient en 1954, sur des détecteurs.
Promu maître de recherches au CNRS en 1959, il est recruté par Leon Lederman à l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire près de Genève. Il en devient chercheur permanent en 1963. C'est dans ce dernier laboratoire qu'il met au point la chambre proportionnelle « multifils » qui remplace rapidement les chambres à bulles en permettant un traitement informatique des données. Il prend soin de déposer des brevets. Il choisit alors de résider à Gex où il s'achète une maison.
À partir de 1980, il est professeur associé du laboratoire d'électricité générale de l'École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris (ESPCI) et titulaire de la chaire Joliot-Curie pour un an en 1984. Il y développe les applications médicales de ses détecteurs de particules (radiologie douce développant des doses irradiantes moindres) et participe, avec son collaborateur Claude Hennion, à la fondation de nombreuses « startups » d'imagerie biomédicale dont « Molecular Engines Laboratories », « Biospace Instruments » avec son fils Yves Charpak, médecin-consultant, et « SuperSonic Imagine » avec Mathias Fink.
Il est élu membre de l'Académie des sciences le . En 1991, il prend sa retraite du CERN.
Georges Charpak reçoit le prix Nobel de physique en « pour son invention et le développement de détecteurs de particules, en particulier la chambre proportionnelle « multifils » », avec comme double affiliation l'ESPCI et le CERN. Tout comme Pierre-Gilles de Gennes un an plus tôt, le prix Nobel de Georges Charpak est « entier » : depuis cette date, il n'y a pas eu d'autre cas d'attribution du prix Nobel de physique à un lauréat seul.
À partir de 1996, avec le soutien de l'Académie des sciences et de ses collègues Pierre Léna et Yves Quéré, il prend la tête d'un important mouvement de rénovation de l'enseignement des sciences à l'école primaire, baptisé « La main à la pâte », qui touche aujourd'hui près d'une école sur trois en France et essaime dans le monde entier. Des collaborations internationales ont été signées pour étendre cette initiative à de nombreux pays dans le monde.
Militant pour l'énergie nucléaire civile, il a proposé en 2001 une nouvelle unité de mesure de la radioactivité, le DARI (pour « dose annuelle due aux radiations internes », unité de mesure adaptée à l'évaluation de l'effet des faibles doses d'irradiation), correspondant à environ 0,25 millisievert.
En , il s'élève contre le coût de la construction du réacteur nucléaire expérimental français Iter, dont le budget prévisionnel venait de passer de cinq à quinze milliards d'euros, menaçant les financements de la recherche scientifique européenne ainsi que « de nombreuses recherches autrement plus importantes, y compris pour l'avenir énergétique de notre planète », mais considère que « ... notre problème d'énergie est urgent. C'est immédiatement qu'il faut économiser l'énergie, et remplacer les combustibles fossiles ».
Il meurt le dans le 5 arrondissement de Paris.
<ref>
incorrecte?: aucun texte n'a été fourni pour les références nommées matchid
Erreur de référence?: Des balises <ref>
existent pour un groupe nommé «?alpha?», mais aucune balise <references group="alpha"/>
correspondante n'a été trouvée