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Guillaume Apollinaire
Apollinaire en septembre 1911 (source RMN).
Biographie
Naissance
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RomeVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 38 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière du Père-LachaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Wilhelm Albert W?odzimierz Apollinaris de W??-KostrowickyVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Fernand LavietVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
française (à partir du )Voir et modifier les données sur Wikidata
Domiciles
Rome (-), Monaco (-), Lyon (), Stavelot (), Aix-les-Bains (), Paris (jusqu'en ), Nice, Cannes, NîmesVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Colegio Niño Jesús de Praga (en) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Poète, conteur, critique littéraire, dessinateur, acteur, diariste, dramaturge, critique d'art, écrivain, scénariste de cinémaVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
À partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Jaqueline Kolb (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Société normande de peinture moderneVoir et modifier les données sur Wikidata
Grade militaire
LieutenantVoir et modifier les données sur Wikidata
Conflit
Première Guerre mondialeVoir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
Précurseur du surréalisme, symbolisme, Esprit nouveau, cubisme
Instrument
PianoVoir et modifier les données sur Wikidata
Personne liée
René Dalize (camarade de classe)Voir et modifier les données sur Wikidata
Genre artistique
Vers blancVoir et modifier les données sur Wikidata
Lieu de détention
Centre pénitentiaire de Paris-La Santé ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Mort pour la FranceVoir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par
Musée national Picasso - Paris (MP1989-2 et MP1989-3)
Bibliothèque nationale de France
Bibliothèque historique de la Ville de Paris
Bibliothèque littéraire Jacques-DoucetVoir et modifier les données sur Wikidata
?uvres principales
AlcoolsVoir et modifier les données sur Wikidata
signature de Guillaume Apollinaire
Signature
Plaque commémorative
Tombe de Guillaume Appolinaire au cimetière du Père Lachaise.

Wilhelm Apollinaris de Kostrowitzky, dit Guillaume Apollinaire, est un poète et écrivain français, critique et théoricien d'art. Né le à Rome, il meurt à Paris le de la grippe espagnole, mais est déclaré mort pour la France en raison de son engagement durant la guerre.

Considéré comme l'un des poètes français les plus importants du XX siècle, il est l'auteur de poèmes tels Zone, La Chanson du mal-aimé, Le Pont Mirabeau, ayant fait l'objet de plusieurs adaptations en chanson au cours du siècle. La part érotique de son ?uvre ? dont principalement trois romans (dont un perdu), de nombreux poèmes et des introductions à des auteurs licencieux ? est également passée à la postérité. Il expérimenta un temps la pratique du calligramme (terme de son invention, quoiqu'il ne soit pas l'inventeur du genre lui-même, désignant des poèmes écrits en forme de dessins et non de forme classique en vers et strophes). Il fut le chantre de nombreuses avant-gardes artistiques de son temps, notamment du cubisme et de l'orphisme, à la gestation desquelles il participa en tant que poète et théoricien de l'Esprit nouveau. Précurseur du surréalisme, il en forgea le nom dans son drame Les Mamelles de Tirésias (1917).

  1. ? « https://cep.museepicassoparis.fr/fonds-bernard-poissonnier » (consulté le )
  2. ? « https://calames.abes.fr/pub/#details?id=FileId-251 »
  3. ? Éditions Larousse, « Larousse.fr : encyclopédie et dictionnaires gratuits en ligne », sur larousse.fr (consulté le )
  4. ? « Guillaume Apollinaire site officiel: Biographie: Chronologie », sur www.wiu.edu (consulté le )
  5. ? Robert Sabatier, Histoire de la poésie française : Poésie du XXe siècle, Paris, Albin Michel, , 600 p. (ISBN 2-226-01395-4)


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Biographie

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Jeunesse

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Guillaume Apollinaire est né à Rome sous le nom de Guglielmo Alberto Wladimiro Alessandro Apollinare de Kostrowitzky, en polonais Wilhelm Albert W?odzimierz Aleksander Apolinary Kostrowicki, herb. W??. Apollinaire est en réalité ? jusqu'à sa naturalisation en 1916 ? le cinquième prénom de Guillaume Albert Vladimir Alexandre Apollinaire de Kostrowitzky.

Sa mère, Angelika Kostrowicka (clan W??, ou Angelica de W??-Kostrowicky), est née à Nowogródek dans l'Empire russe (aujourd'hui Navahrudak en Biélorussie), dans une famille de la petite noblesse polonaise. Après la mort de son père, camérier honorifique de cape et d'épée du pape, elle demeure à Rome, où elle devient la maîtresse d'un noble et a une grossesse non désirée. Son fils naît le et il est déclaré à la mairie comme étant né le d'un père inconnu et d'une mère voulant rester anonyme, de sorte que l'administration l'affubla d'un nom de famille d'emprunt : Dulcigny. Angelika le reconnaît quelques mois plus tard devant notaire comme son fils, sous le nom de Guglielmo Alberto Wladimiro Alessandro Apollinare de Kostrowitzky. Selon l'hypothèse la plus probable, son père serait un officier italien, Francesco Flugi d'Aspermont. En 1882, elle lui donne un demi-frère, Alberto Eugenio Giovanni. En 1887, elle s'installe à Monaco avec ses fils sous le nom d'Olga de Kostrowitzky. Très vite, elle y est arrêtée et fichée par la police comme femme galante, gagnant probablement sa vie comme entraîneuse dans le nouveau casino. Guillaume, placé en pension au collège Saint-Charles, dirigé par les frères Maristes, y fait ses études de 1887 à 1895, et se révèle l'un des meilleurs élèves. Puis, il est inscrit au lycée Stanislas de Cannes et ensuite au lycée Masséna de Nice où il échoue à son premier baccalauréat et ne se représente pas. Durant les trois mois de l'été 1899, sa mère l'a installé, avec son frère, à la pension Constant de la petite ville wallonne de Stavelot, pension qu'ils quittent, le , à « la cloche de bois » : leur mère ne leur ayant envoyé que l'argent du train, ils ne peuvent payer la note de l'hôtel, et doivent fuir en secret, une fois tout le monde endormi. L'épisode wallon féconde durablement son imagination et sa création. Ainsi, de cette époque date le souvenir des danses festives de cette contrée (« C'est la maclotte qui sautille... »), dans Marie, celui des Hautes Fagnes, ainsi que l'emprunt à la langue wallonne.

La mère d'Apollinaire

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Journal de Paul Léautaud au  : « Je vois entrer une dame [la mère d'Apollinaire, dans le bureau de Léautaud au Mercure de France] assez grande, élégante, d'une allure un peu à part. Grande ressemblance de visage avec Apollinaire, ou plutôt d'Apollinaire avec elle, le nez, un peu les yeux, surtout la bouche et les expressions de la bouche dans le rire et dans le sourire. / Elle me paraît fort originale. Exubérante. Une de ces femmes dont on dit qu'elles sont un peu « hors cadre ». En une demi-heure, elle me raconte sa vie : russe, jamais mariée, nombreux voyages, toute l'Europe ou presque. (Apollinaire m'apparaît soudain ayant hérité en imagination de ce vagabondage.) Apollinaire naît à Rome. Elle ne me dit rien du père. / Elle me parle de l'homme avec lequel elle vit depuis vingt-cinq ans, son ami, un Alsacien, grand joueur, tantôt plein d'argent, tantôt sans un sou. Elle ne manque de rien. Dîners chez Paillard, Prunier, Café de la Paix, etc. / Elle me dit qu'elle a plusieurs fois « installé » Apollinaire, l'avoir comblé d'argent. En parlant de lui, elle dit toujours : Wilhelm. / Sentiments féroces à l'égard de la femme d'Apollinaire. / [...] Elle me dépeint Apollinaire comme un fils peu tendre, intéressé, souvent emporté, toujours à demander de l'argent, et peu disposé à en donner quand il en avait. / Elle ne m'a pas caché son âge : 52 ans. Fort bien conservée pour cet âge, surtout élancée et démarche légère, aisée. »

À Paris

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En 1900, il s'installe à Paris, centre des arts et de la littérature européenne à l'époque. Il y vit dans la précarité. Sa mère lui suggère, pour gagner sa vie, de passer un diplôme de sténographie et il devient employé de banque comme son demi-frère Alberto Eugenio Giovanni. L'avocat Esnard l'engage un mois comme nègre pour écrire le roman-feuilleton Que faire ? dans Le Matin, mais refuse de le payer. Pour se venger, il séduit sa jeune maîtresse.

En , il écrit son premier article pour Tabarin, hebdomadaire satirique dirigé par Ernest Gaillet, puis en ses premiers poèmes paraissent dans la revue La Grande France sous son nom Wilhelm Kostrowitzky. De au , il est le précepteur de la fille d'Élinor Hölterhoff, vicomtesse de Milhau, d'origine allemande et veuve d'un comte français. Il tombe amoureux de la gouvernante anglaise de la petite fille, Annie Playden, qui refuse ses avances. C'est alors la période « rhénane » dont ses recueils portent la trace (La Lorelei, Schinderhannes). De retour à Paris en , il garde le contact avec Annie et se rend auprès d'elle à deux reprises à Londres. Mais en 1905, elle part pour l'Amérique. Le poète célèbre la douleur de l'éconduit dans Annie, La Chanson du mal-aimé, L'Émigrant de Landor Road, Rhénanes.

« La Joconde est retrouvée », Le Petit Parisien, numéro 13559, 13 décembre 1913

Entre 1902 et 1907, il travaille pour divers organismes boursiers et parallèlement publie contes et poèmes dans des revues. Il prend à cette époque pour pseudonyme Apollinaire d'après le prénom de son grand-père maternel, Apollinaris, qui rappelle Apollon, dieu de la poésie. En , il lance un mensuel littéraire dont il est rédacteur en chef, Le Festin d'Ésope, revue des belles lettres dans lequel il publie quelques poèmes ; on y trouve également des textes de ses amis André Salmon, Alfred Jarry, Mécislas Golberg, entre autres et qui s'arrête en août 1904, après neuf livraisons.

En 1907, il rencontre l'artiste peintre Marie Laurencin. Ils entretiendront une relation chaotique et orageuse durant sept ans. À cette même époque, il commence à vivre de sa plume et se lie d'amitié avec Pablo Picasso, Antonio de La Gandara, Jean Metzinger, Paul Gordeaux, André Derain, Edmond-Marie Poullain, Maurice de Vlaminck et le Douanier Rousseau, se fait un nom de poète et de journaliste, de conférencier et de critique d'art à L'Intransigeant. En 1909, L'Enchanteur pourrissant, son ?uvre ornée de reproductions de bois gravés d'André Derain est publiée par le marchand d'art Daniel-Henry Kahnweiler. Le , accusé de complicité de vol de La Joconde parce qu'une de ses relations avait dérobé des statuettes au Louvre, il est emprisonné durant une semaine à la prison de la Santé ; cette expérience le marque. Cette année-là, il publie son premier recueil de poèmes, Le Bestiaire ou Cortège d'Orphée, orné des gravures de Raoul Dufy. En février 1912, il lance avec André Billy, René Dalize, André Salmon et André Tudesq, la revue Les Soirées de Paris. En 1913, les éditions du Mercure de France éditent Alcools, somme de son travail poétique depuis 1898.

Le , Guillaume Apollinaire enregistre Le Pont Mirabeau et Le Voyageur aux Archives de la Parole, documents sonores conservés à la Bibliothèque nationale de France et écoutables dans Gallica.

La guerre

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Dossier de naturalisation de Guillaume Kostrowitzky, dit Apollinaire. Archives nationales de France.

En , il tente de s'engager dans l'armée française, mais le conseil de révision ajourne sa demande car il n'a pas la nationalité française.

Lou et Madeleine

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Il part pour Nice où sa seconde demande, en , sera acceptée, ce qui lancera sa procédure de naturalisation. Peu après son arrivée, un ami lui présente Louise de Coligny-Châtillon, lors d'un déjeuner dans un restaurant niçois. Divorcée, elle demeure chez son ex-belle-s?ur à la Villa Baratier, dans les environs de Nice, et mène une vie très libre. Guillaume Apollinaire s'éprend aussitôt d'elle, la surnomme Lou et la courtise d'abord en vain. Puis elle lui accorde ses faveurs, les lui retire et quand il est envoyé faire ses classes à Nîmes après l'acceptation de sa demande d'engagement, elle l'y rejoint pendant une semaine, mais ne lui dissimule pas son attachement pour un homme qu'elle surnommait Toutou. Une correspondance naît de leur relation ; au dos des lettres qu'Apollinaire envoyait au début au rythme d'une par jour ou tous les deux jours, puis de plus en plus espacées, se trouvent des poèmes qui furent rassemblés plus tard sous le titre de Ombre de mon amour puis de Poèmes à Lou.

Le , Guillaume Apollinaire (à gauche) et le dessinateur André Rouveyre, qui après un reportage à Deauville pour la revue Com?dia, viennent de rentrer à Paris à l'annonce de la mobilisation, se rendent dans une boutique Biofix, boulevard Poissonnière, où l'on enregistre de petits films souvenirs sur le principe des photomatons.

Sa déclaration d'amour, dans une lettre datée du , commençait en ces termes : « Vous ayant dit ce matin que je vous aimais, ma voisine d'hier soir, j'éprouve maintenant moins de gêne à vous l'écrire. Je l'avais déjà senti dès ce déjeuner dans le vieux Nice où vos grands et beaux yeux de biche m'avaient tant troublé que je m'en étais allé aussi tôt que possible afin d'éviter le vertige qu'ils me donnaient. »

Mais la jeune femme ne l'aimera jamais comme il l'aurait voulu ; elle refuse de quitter Toutou et à la veille du départ d'Apollinaire pour le front, en , ils rompent en se promettant de rester amis. Il part avec le 38 régiment d'artillerie de campagne pour le front de Champagne le . Malgré les vicissitudes de l'existence en temps de guerre, il écrit dès qu'il le peut pour garder le moral et rester poète (Case d'Armons), et une abondante correspondance avec Lou, ses nombreux amis, et une jeune fille, Madeleine Pagès, qu'il avait rencontrée dans le train, le , au retour d'un rendez-vous avec Lou. Une fois sur le front, il lui envoie une carte, elle lui répond et ainsi, débute une correspondance vite enflammée qui débouche en août et toujours par correspondance, à une demande en mariage. En , dans le but de devenir officier, Wilhelm de Kostrowitzky est transféré à sa demande dans l'infanterie dont les rangs sont décimés. Il entre au 96 régiment d'infanterie avec le grade de sous-lieutenant puis à Noël, il part pour Oran retrouver sa fiancée pour sa première permission.

Il commence aussi, en , une correspondance avec la poétesse Jeanne Burgues-Brun, qui devient sa marraine de guerre. Ces lettres seront publiées en 1948 par les éditions Pour les fils de roi, puis à partir de 1951 par les éditions Gallimard.

Blessure

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Guillaume Apollinaire en 1916, blessé.

Le , il obtient sa naturalisation française mais quelques jours plus tard, le , il est blessé à la tempe par un éclat d'obus. Il lisait alors le Mercure de France dans sa tranchée. Évacué à Château-Thierry, il est transféré vers le Val de Grâce, à Paris. Il y est trépané le puis entame une longue convalescence au cours de laquelle il cesse d'écrire à Madeleine. Fin octobre, son recueil de contes, Le Poète Assassiné est publié et la parution est couronnée, le , par un mémorable banquet organisé par ses amis dans l'ancien palais d'Orléans.

Les Surréalistes s'intéressent alors à un tableau de Giorgio De Chirico datant de 1914, Portrait prémonitoire de Guillaume Apollinaire : un profil avec un cercle blanc dessiné sur la tempe gauche comme une cible à l'endroit même où deux ans plus tard Apollinaire sera blessé. Ce dernier y voit lui-même un signe du destin.

Dernières années

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Plaque au n 202 boulevard Saint-Germain (7 arrondissement de Paris), où il meurt.

En mars 1917, il crée le terme de surréalisme qui apparaît dans une de ses lettres à Paul Dermée et dans le programme du ballet Parade qu'il rédigea pour la représentation du . Le , il est déclaré définitivement inapte à faire campagne aux armées par la commission médicale et reclassé dans un service auxiliaire. Le , il est rattaché au ministère de la Guerre qui l'affecte à la Censure. Le , il fait jouer sa pièce Les Mamelles de Tirésias (sous-titrée Drame surréaliste en deux actes et un prologue) dans la salle du conservatoire Renée Maubel, aujourd'hui théâtre Montmartre-Galabru. Le , il se dit souffrant et fait prononcer par le comédien Pierre Bertin, sa fameuse conférence L'Esprit Nouveau au théâtre du Vieux Colombier.

En 1918, les Éditions Sic publient sa pièce Les Mamelles de Tirésias. Son poème, La jolie rousse, dédié à sa nouvelle compagne, paraît en mars dans la revue L'Éventail. En avril, le Mercure de France publie son nouveau recueil de poésies, Calligrammes.

Apollinaire et son épouse Jacqueline, sur la terrasse de leur appartement, au n 202 du boulevard Saint-Germain, en mai ou juin 1918.

Le , il épouse Jacqueline Kolb (la « jolie rousse » du poème), à qui l'on doit de nombreuses publications posthumes des ?uvres d'Apollinaire. Il a pour témoins Picasso, Gabriële Buffet et le célèbre marchand d'art Ambroise Vollard. Affecté le au bureau de presse du ministère des Colonies, il est promu lieutenant le . Après une permission de trois semaines auprès de Jacqueline, à Kervoyal (à Damgan, dans le Morbihan), il retourne à son bureau du ministère et continue parallèlement à travailler à des articles, à un scénario pour le cinéma, et aux répétitions de sa nouvelle pièce, Couleur du temps.

Affaibli par sa blessure, Guillaume Apollinaire meurt le chez lui, 202 boulevard Saint-Germain, angle de la rue Saint-Guillaume. C'est la grippe espagnole qui l'a emporté en une ultime asphyxie, « grippe intestinale compliquée de congestion pulmonaire » ainsi que l'écrit Paul Léautaud dans son journal du . Alors que ses amis viennent saluer sa dépouille, les Parisiens défilent sous ses fenêtres en criant « À mort Guillaume ! », faisant référence non au poète mais à l'empereur Guillaume II d'Allemagne qui a abdiqué le même jour . Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise.

Histoire de son monument funéraire

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En , ses compagnons et intimes constituent un comité afin de collecter des fonds pour l'exécution, par Picasso, du monument funéraire de sa tombe. Soixante-cinq artistes offrent des ?uvres dont la vente aux enchères à la Galerie Paul Guillaume, les 16 et , rapporte 30 450 francs. En 1927 et 1928, Picasso propose deux projets mais aucun n'est retenu. Le premier est jugé obscène par le comité. Pour le second - une construction de tiges en métal - Picasso s'est inspiré du « monument en vide » créé par l'oiseau du Bénin pour Croniamantal dans Le Poète assassiné. À l'automne 1928, il réalise quatre constructions avec l'aide de son ami Julio Gonzalez, peintre, orfèvre et ferronnier d'art, que le comité refuse ; trois sont conservés au Musée Picasso à Paris, la quatrième appartient à une collection privée.

Finalement c'est l'ami d'Apollinaire, le peintre Serge Férat qui dessine le monument-menhir en granit surmontant la tombe au cimetière du Père-Lachaise, division 86. La tombe porte également une double épitaphe extraite du recueil Calligrammes, trois strophes discontinues de Colline, qui évoquent son projet poétique et sa mort, et un calligramme de tessons verts et blancs en forme de c?ur qui se lit « mon c?ur pareil à une flamme renversée ».

  1. ? Jean-Louis Cornille, Apollinaire et Cie, Éditions du Septentrion, , 200 p. (ISBN 978-2-85939-626-8, lire en ligne), Page 92
  2. ? Laurence Campa, Guillaume Apollinaire, Paris, Gallimard, , 832 p. (ISBN 978-2-07-077504-0)
  3. ? Anne Clancier, Guillaume Apollinaire. Les Incertitudes de l'identité, l'Harmattan, 2006, p. 129
  4. ? Jean-Jacques Varagnat, « Apollinaire en Principauté », Annales Monégasques. Revue d'histoire de Monaco, n 4,‎ , p. 145-185
  5. ? Marcel Thiry, « Apollinaire Spadois ? », Bulletin de l'Académie royale de Langue et de Littérature françaises, Bruxelles, vol. XXXVI, n 3,‎ , p. 126 (lire en ligne [PDF], consulté le )
  6. ? Christian Fettweis, Apollinaire en Ardenne, (lire en ligne).
  7. ? Anne Clancier, op. cité, p. 106
  8. ? René Larose, Guillaume Apollinaire : l'enchanteur, Ed. Autres Temps, , p. 28
  9. ? Michel Décaudin, Apollinaire en son temps, Presses Sorbonne Nouvelle, , p. 18
  10. ? Le Robert des grands écrivains de langue française, sous la direction de Philippe Hamon et Denis Roger-Vasselin, Les Dictionnaires Le Robert, Paris, 2000, p. 16
  11. ? Anne Clancier, op. cité, p. 124
  12. ? Le festin d'Ésope, 9 numéros en reprint, Paris, Slatkine, 1971 ? sur Gallica.
  13. ? « Apollinaire, le meilleur ami de Picasso - Philippe Sollers/Pileface », sur www.pileface.com (consulté le )
  14. ? Michel Corvin, Le Théâtre de recherche entre les deux guerres : le laboratoire Art et Action, L'Âge d'Homme, , p. 50
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  16. ? Sa fiche matricule.
  17. ? "Apollinaire demande sa naturalisation", p. 12, Historia, février 2008.
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  20. ? « Stèle en souvenir du poète Guillaume Apollinaire | Chemin des Dames », sur www.chemindesdames.fr (consulté le )
  21. ? Roland Dorgelès, Bouquet de bohème, Albin Michel, 1989, p. 344
  22. ? Qui ? Quand ?
  23. ? J.-P. Clébert, Dictionnaire du surréalisme, p. 17, A.T.P. & Le Seuil, Chamalières, 1996.
  24. ? Erreur de référence?: Balise <ref> incorrecte?: aucun texte n'a été fourni pour les références nommées :0
  25. ? http://obvil.paris-sorbonne.fr/corpus/apollinaire/poete-assassine/le-poete-assassine/
  26. ? Annette Becker, La Grande Guerre d'Apollinaire : Un poète combattant, Paris, Tallandier, coll. « Texto », , 262 p. (ISBN 979-10-210-0455-9), p. 233
  27. ? André Billy, Avec Apollinaire : souvenirs inédits, PARIS - GENÈVE, LA PALATINE, , 174 p., p. 142


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